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Suite aux débats menés au sein des cinq tables rondes de la Conférence environnementale des 20 et 21 septembre derniers, le gouvernement a publié le 28 septembre sa deuxième « feuille de route pour la transition écologique ». Elle comporte « 50 mesures pour l'écologie » devant être mises en œuvre dans les mois qui viennent.
Economie circulaire, politique de l'eau, efficacité énergétique, biodiversité marine, emploi et éducation à l'environnement, « cette nouvelle feuille de route va guider le travail du gouvernement sur ces thèmes », précise le ministère de l'Ecologie dans un communiqué de presse.
Outre les préconisations issues des tables rondes thématiques de la Conférence environnementale, la feuille de route reprend également des mesures annoncées par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault en clôture de ce rendez-vous annuel, comme l'élargissement de l'assiette de la redevance phytosanitaire dès 2014 et la suppression du taux réduit de TVA pour les engrais pour lutter contre la pollution de l'eau.
« A part quelques bonnes surprises ponctuelles, le document n'est absolument pas à la hauteur: pas d'objectifs chiffrés, pas de calendrier, pas de moyens, pas d'impulsion politique », a déploré auprès de l'AFP le porte-parole de la Fondation Hulot, Matthieu Orphelin, qui réclame que « la prochaine réunion du Conseil national de la transition écologique », qui se tiendra le 9 octobre, « soit entièrement consacrée à l'élaboration d'une nouvelle version » de cette feuille de route.
Une déception partagée par la fédération France Nature Environnement, qui fustige « un vrai problème de méthode » et estime que la feuille de route ressemble à un « patchwork » de mesures « parfois contradictoires », qui ne donne « pas une vision claire de l'endroit où on veut aller ».
Voici dans le détail les 50 mesures annoncées par le gouvernement :
Suite à l'annonce faite par Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des finances, d'appliquer le taux de TVA intermédiaire de 10% aux transports, dans le cadre du projet de loi de finances 2014, le Groupement des Autorités Responsables de Transport (Gart) a réagi vigoureusement lundi 30 septembre 2013.
Pourtant, à en croire le ministre, « le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) bénéficiant au secteur du transport collectif sera supérieur à la hausse de TVA que ce secteur supportera. Il n'y a pas de raison que les prix augmentent, au contraire. »
Une analyse que le groupement est loin de partager : « De fait, le crédit compétitivité emploi (CICE) bénéficiera aux seules entreprises exploitantes, les régies étant exclues de ce mécanisme. Par ailleurs, la plupart des contrats de délégation de service public qui régissent les rapports entre l'Autorité Organisatrice de Transport et son exploitant ne prévoient aucune clause de rétrocession qui permettrait aux AOT, qui supporteront la hausse de TVA, de bénéficier du CICE. »
Enfin, le Gart redoute que la dégradation des bilans financiers des exploitants au cours de ces dernières années les dissuade de rétrocéder une partie des gains obtenus par le mécanisme du CICE.
« En conséquence, la hausse de la TVA sera supportée par les usagers, et par ricochet, par les collectivités locales qui devront assumer financièrement et -politiquement- cette augmentation » conclut le Gart. Autre sujet d'indignation, la distorsion de traitement entre deux secteurs, les transports de proximité et le cinéma. Le Gart s'étonne que Pierre Moscovici ait confirmé que le cinéma bénéficierait d'une TVA à taux réduit (5%), alors que le rapport du Centre National du Cinéma (CNC) fait état d'une santé florissante pour le 7è art. Entre 2003 et 2012, les recettes liées au cinéma ont augmenté de 31,1%.
« Il serait particulièrement choquant qu'une activité qui se porte bien soit ainsi aidée, alors même que les transports publics doivent supporter une contrainte financière supplémentaire. » Affaire à suivre...
C. F.-T.
La Ligue de protection des oiseaux (LPO), qui poursuivait Total pour préjudice écologique après une fuite de pétrole dans l'estuaire de la Loire en 2008, a été déboutée vendredi 27 septembre par la Cour d'appel de Rennes. La justice a cependant reconnu pour la première fois le droit pour des associations de se porter partie civile au nom d'un préjudice écologique, dont le bénéfice est jusqu'à présent réservé par loi à l'Etat ou aux collectivités locales.
La compagnie pétrolière avait été condamnée en janvier 2012 par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire à 300 000 euros d'amende, versés à 21 parties civiles, pour une fuite de 500 m3 de fuel lourd, dont 180 s'étaient retrouvés dans l'écosystème très fragile de l'estuaire, lors du ravitaillement d'un navire le 16 mars 2008 à la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique).
La Cour d'appel de Rennes a confirmé ce jugement et jugé recevable la démarche de la LPO et d'une autre association, le collectif Marée noire, qui demandaient à ce que le préjudice écologique subi lors de la fuite leur soit reconnu.
Mais en ce qui concerne le préjudice écologique les juges ont rejeté les appels, dont celui de la LPO qui réclamait 400.000 euros à Total, estimant que ces associations n'avaient pas apporté la preuve d'un tel préjudice subi directement par elles.
Déception...et satisfaction - Si les préjudices matériel et moral avaient été reconnus en première instance au profit des associations parties civiles (la LPO avait obtenu 35.000 euros et le collectif Marée noire 15.000 euros), ces dernières s'étaient en revanche vu refuser par le tribunal de Saint-Nazaire le bénéfice du préjudice écologique.
La reconnaissance du droit pour les associations de se porter partie civile pour préjudice écologique est une importante interprétation de la loi du 1er août 2008 sur la responsabilité environnementale, a reconnu devant la presse l'un des avocats de Total, Jean-Benoit Lhomme.
Il a cependant souligné que la notion de préjudice écologique personnel risquait à l'avenir d'être difficile à faire valoir pour les associations, « car la nature appartient à tout le monde ».
Interrogé par l'AFP, le président de la LPO, Allain Bougrain Dubourg, a fait part de sa « déception panachée de satisfaction » après la décision de la Cour d'appel. « Cela ne va pas dans le sens de l'histoire, lorsqu'on voit que la Garde des sceaux (Christiane Taubira) va intégrer le préjudice écologique dans le code civil », a-t-il estimé.
Les parties ont cinq jours pour se pourvoir en cassation.
Source : AFP
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