Initialement conçue pour faire progresser le contrôle du nucléaire français, la création de la commission d'agrément par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a finalement tourné vinaigre pour les laboratoires de mesures de radioactivité.
Chargée d'émettre un avis sur la qualité technique des demandes d'agrément - rendues obligatoires depuis le 1er janvier - par les laboratoires de mesures, la commission créée à cet effet a rapidement mis en évidence des « écarts dans les méthodes de mesure de la radioactivité dans l'environnement ».
En cause, les laboratoires chargés de mesurer la radioactivité bêta (rayonnement parcourant quelques mètres dans l'air avant d'être arrêté par une feuille d'aluminium) et le tritium (élément radioactif qui agit sur les cellules des organismes vivants), dans l'air et dans l'eau.
Des suspensions et des refus ont donc été prononcés par l'ASN à l'encontre de la totalité des laboratoires internes d'EDF, obligeant à sous-traiter à des laboratoires extérieurs agréés.
Le réseau associatif Sortir du nucléaire, qui a contribué à la publicité de cette information, s'offusque de cette « situation absolument injustifiable » et demande à ce que les mesures incriminées conduisent à l'arrêt sur le champ des centrales.
De son côté, l'ASN assure avoir mis en demeure EDF de procéder à des « actions correctives » opérationnelles avant le 1er février 2009, et affirme qu'elle mènera des inspections sur sites.
Extrait de
Techni.cite - N° 68
(15/01/2009)
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