consultation guide des usages, du protocole et des relations publiques

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V • Coupé du ruban et plaque d’inauguration

Fiche pratique n° 2  Le protocole lié à une pose de première pierre

 

Bien avant l’inauguration, qui fera l’objet d’une cérémonie finale, la pose de la première pierre est l’acte protocolaire par excellence marquant le lancement d’un projet. Au-delà du projet en lui-même, c’est d’ailleurs aussi – surtout – une opportunité de communication significative. La pose de la première pierre représente en effet un temps privilégié pour communiquer, sous la forme d’un moment partagé, convivial et éminemment symbolique durant lequel les partenaires, les collectivités, les clients éventuels seront rassemblés et très certainement rassurés quant à la réalisation à venir. L’événement associe également les protagonistes du chantier : maître d’ouvrage, architecte, bureau d’études, entreprise de construction…

 

La pose d’une première pierre marque souvent – cette manifestation n’a rien d’obligatoire en soi – l’occasion idéale pour un maire ou un président de collectivité territoriale de rassembler ses administrés autour d’un projet de construction emblématique et de montrer qu’il répond aux attentes de la population ou des associations. C’est également un moyen pour le maire de valoriser sa commune, voire d’impliquer les habitants d’un quartier ou de la ville dans sa globalité. La pose de la première pierre marque donc l’étape de concrétisation d’un projet et, lorsque l’événement est organisé d’une façon méthodologique et réussi, il peut bénéficier de retombées économiques et/ou médiatiques notoires…

 

A - De l’intérêt de poser une première pierre

 

lI faut finalement remonter jusqu’au Moyen Âge pour trouver l’origine de la pose de la première pierre. À cette époque, un parchemin signé était glissé dans un tube de verre, lui-même inséré dans une stèle de granit (on le verra, dans les cérémonies actuelles, on retrouve cette symbolique du message). La pose de la première pierre formait alors un rituel lors de constructions marquantes ou particulièrement emblématiques. Bien que l’acte ait subsisté au travers des siècles, son format est un peu différent aujourd’hui… Organiser une pose de première pierre revêt pour une collectivité un certain nombre d’atouts.

 

D’abord et avant tout celui de gérer stratégiquement la question du temps. Une construction prend généralement du temps. Les retards dans la livraison ne sont pas des cas isolés. Poser une première pierre en début de chantier d’un équipement permet de rythmer une période parfois longue avec un moment fort et symbolique incluant l’ensemble des acteurs et partenaires. S’il s’écoule deux ans avant d’inaugurer, on aura au moins le plaisir d’avoir été rassemblé pour le lancement !

 

Ensuite, c’est un temps – non obligatoire comme l’inauguration du reste – qui revêt une dimension symbolique intéressante. La terminologie de pose de la première pierre est, de ce point de vue, chargée : on marque un acte symbolique, un geste fort qui va se retrouver dans le décorum de la cérémonie.

 

À noter
À l’origine, le rituel de la pose de la première pierre était associé à la consécration (appelée aussi « dédicace ») d’un édifice religieux. Marquée par une célébration liturgique, cette tradition apparaît à la fin du Xe siècle et se développe au cours des siècles suivants. Avec le temps, selon les pays et les coutumes locales, elle s’est transformée et généralisée à l’ensemble des nouvelles constructions d’importance. Qu’il s’agisse d’une église, d’une école ou tout simplement d’un immeuble d’habitation.
Pour certains bâtiments publics de prestige, il fut une époque où la première pierre était la « pierre d’angle », parce que c’était la première pierre à avoir été scellée lors des travaux d’édification. Parfois visible de l’extérieur même après la construction, la « pierre d’angle » portait ainsi une valeur symbolique forte, actée par une personnalité officielle lors de la cérémonie de pose. Pour la distinguer des autres, cette pierre pouvait contenir une inscription commémorative gravée, remplacée de nos jours par une plaque datant la naissance du bâtiment.


 

Attention, toutefois, à ne pas multiplier ces cérémonies (lire notre partie sur la communication en période électorale : Partie 5, chapitre IX) qui méritent d’être organisées sur des temps qui en valent la peine : un bâtiment emblématique ou d’une certaine importance ou valeur. L’acte de la première pierre ne doit, en aucun cas, être déprécié si on veut pouvoir en faire un moment bien repéré.

 

Dernier point qui consacre l’intérêt d’une telle cérémonie : celui de faire d’un tel moment un véritable temps de promotion et de communication pour la collectivité organisatrice. Car réunir plusieurs dizaines ou centaines de personnes n’est jamais anodin, chacun y met du sens, une équipe municipale voudra se présenter comme « bâtisseuse » ou visionnaire, porteuse d’une vision du développement du territoire, par exemple.

 

Dès lors, organiser une pose de la première pierre doit être méticuleusement pensé, avec la prise en considération des données techniques ou des paramètres (date, profil des invités, nature du bâtiment…) pour créer un événement générant un impact fort et durable, un temps porteur de sens.

 

À noter
Dans l’organisation d’une telle cérémonie, il est important de mesurer que nombre de questions se posent, d’un point de vue protocolaire, dans les mêmes termes que lors d’une inauguration. Nous avons choisi d’insister plus sur ce qui singularise la pose d’une première pierre, en rappelant les grandes lignes des autres étapes à ne pas oublier, mais qui pour certaines (choix de la salle, prises de parole…) se posent dans les mêmes termes.
Poser une première pierre, c’est d’abord choisir le moment ad hoc, ni trop tôt ni trop tard : trop tôt, il sera impossible à vos invités de se projeter sur ce futur bâtiment, au-delà des panneaux de présentation du projet finalisé ; trop tard, c’est parfois le cas quand un bâtiment est très avancé, la cérémonie perd tout son sens si elle est proche de l’inauguration.
Le choix du moment, la période, la date de l’invitation seront donc des critères déterminants du succès. Le public ne doit pas avoir le sentiment que la cérémonie n’a d’autre sens que d’être à la gloire d’une équipe (municipale, intercommunale…) Il doit pouvoir se projeter et s’inscrire (par sa présence) dans une démarche qui a du sens. À ce prix, une telle cérémonie a des chances d’être réussie.


 

B - Une organisation bien huilée

 

La spécificité d’une cérémonie de pose de première pierre porte autour d’un acte symbolique qui doit être bien organisé.

 

Comme son nom l’indique, une telle cérémonie se matérialise généralement par l’édification d’un muret – plus ou moins symbolique, il n’aura pas toujours vocation à rester – où un parpaing sera posé et cimenté, généralement vecteur de nombreuses photos avec des élus casqués (ne pas oublier, on est en phase chantier) et maniant la truelle avec dextérité…

 

Cet acte symbolique se double couramment de l’enfouissement d’un parchemin destiné aux générations futures et porteur d’un message (généralement, une citation).

 

1. Le parchemin

 

- Prévoir un support (assez épais) de format généralement A4 qui sera inséré dans un tube de plexiglas, dont l’avantage est de laisser le contenu visible (symbole de transparence) ;

- Le contenu technique (caractéristiques du bâtiment par exemple) et administratif (date, jour, année et citations) du parchemin sera souvent rédigé par la direction de la maîtrise d’ouvrage, mais la partie dite administrative devra être contrôlée par le protocole. Le nom des principaux acteurs sera mentionné ;

 

Nota
Ajoutons qu’il est bienvenu de se mettre d’accord quant au contenu de ce parchemin, contenu qui est généralement lu et signé avant l’enfouissement. Autant s’être calé au préalable, cela va de soi.


 

- Il faut prévoir une table à proximité du muret ou sur le lieu des discours pour la signature du parchemin par les personnes y figurant ;

- Il convient de vérifier que l’espace d’insertion du tube dans le muret est bien conforme aux dimensions du tube, ceci afin d’éviter toute mauvaise surprise lors de la cérémonie.

 

Sur le document glissé dans la première pierre en 1986, lors de la construction du futur Mémorial de Caen, figurait ainsi une citation de Paul Éluard : « Je suis né pour te connaître. Pour te nommer. Liberté ». L’instant était solennel, alors que pour la première fois depuis la fin du conflit, des autorités alliées et allemandes se retrouvaient ensemble, pour une cérémonie.

 

Résiste de cette façon la tradition médiévale voulant que si l’édifice fait l’objet dans le futur d’une rénovation ou d’un agrandissement, les prochaines générations pourront retracer l’origine et l’histoire du lieu (avec le parchemin). Lors de la pose de la fameuse première pierre, il est de coutume d’offrir au plus illustre invité une truelle (ou autre outil de maçonnerie), gravée et placée sous un dôme en plexi, sur un socle ou dans un luxueux coffret. Cette dimension s’est toutefois moins retrouvée dans les cérémonies sobres de ces dernières années.

 

À noter
Quelques précautions s’imposent à ce stade pour éviter tout couac :
- avoir défini un ordre protocolaire (cela va de soi) pour la pose ;
- avoir étudié l’état du sol si des bottes étaient nécessaires ;
- prévoir des casques de chantier en nombre suffisant (les élus raffolent de ces photos !) ;
- éviter les nuisances possibles du chantier en s’assurant d’un minimum de silence lors de la cérémonie…
- une signalétique appropriée sera bienvenue si le site est grand, d’autant plus en tout début de chantier.


 

2. Organiser un éco-événement lors de la cérémonie

 

Aujourd’hui, la plupart des constructions sont écoconcues, que ce soit par les matériaux utilisés, les performances énergétiques, voire les méthodes de travail. Cette démarche et les investissements qui en découlent doivent être communiqués et compris des différentes parties prenantes (le contexte est favorable). La pose de la première pierre « écoresponsable » peut représenter un outil de communication efficace et concret. Cet événement doit venir ancrer le message écologique pour cette nouvelle bâtisse qui offrira un meilleur confort pour les futurs occupants. Plusieurs postes peuvent être investis de cette préoccupation majeure, de l’écoconception des supports de communication aux matériaux utilisés pour la cérémonie, au choix du chapiteau…

 

Nota
Valoriser (dans le discours) sans excès cette dimension de la cérémonie s’avère recommandé. Par exemple : « Nous avons tenu à nous mettre en conformité avec ce futur bâtiment écologique, en privilégiant une cérémonie sobre, économique, histoire de marquer le coup en toute convivialité ».


 

C - Le lieu de réception et d’implantation de la cérémonie

 

C’est une question stratégique à bien des égards. On est en phase de début de chantier et les options ne sont pas si nombreuses : chapiteau sur place (sauf à miser selon la saison et les régions sur le tout plein air) ou salle à proximité de la cérémonie, au risque de perdre la symbolique « unité de lieu »…

 

Il est toujours intéressant d’être physiquement sur le site de la cérémonie, cette unité de lieu garantissant de ne pas perdre de monde en route. Un chapiteau, une estrade et un cheminement seront alors des solutions adaptées (finançables en lien avec le promoteur, ce qui se négocie). Dans le cas contraire, une salle adaptée à proximité immédiate sera bienvenue avec, pourquoi pas, un service de minibus. Idéalement, tout devrait pouvoir être fait à pied quand c’est possible.

 

À savoir
Il appartient au maire d’autoriser l’implantation d’un établissement de type chapiteaux, tentes et structure dès lors que sa surface dépasse 50 m2.
Le maire sollicite le passage de la commission de sécurité dans les établissements ayant reçu une autorisation d’implantation s’il le juge utile.
Tous les chapiteaux dont la surface au sol est supérieure à 50 m2 doivent posséder un registre de sécurité qui sera établi uniquement lors de la première implantation. Le registre est une preuve de la réalisation de la procédure d’homologation du chapiteau par le préfet. Il est délivré par le préfet du département dans lequel le chapiteau est fabriqué, assemblé ou implanté pour la première fois sur le territoire français. Il est établi à la demande du propriétaire ou de l’exploitant, par un organisme agréé de vérification technique qui sera chargé de s’assurer de la conformité du chapiteau avec le règlement de sécurité. Il est contrôlé pour le préfet par la commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité, et les pièces du dossier sont fournies au moins un mois avant la date de la première implantation prévue. Une fois le registre obtenu, le préfet attribue une attestation de conformité du chapiteau avec un numéro d’identification spécifique qui devra être visible sur toutes les toiles constitutives de la structure. Pour les établissements modulaires ou multistandards à la conception, conformes à un modèle type d’un fabricant, ou pour les chapiteaux sans aménagements intérieurs, le registre de sécurité peut être délivré par le préfet sans la visite de la commission de sécurité.


 

D - Les questions à se poser lors de la première réunion préparatoire

 

Les questions à se poser lors de la première réunion préparatoire sont les suivantes :

- Identifier le pilote de l’opération est indispensable. Un régisseur général sera l’interlocuteur direct sur le terrain, sorte d’interface pour toutes les questions pratiques ! Il orchestrera votre événement et les différents intervenants, il contrôlera, il comptera, il veillera à la conformité de la mise en place du dispositif événementiel, il gérera les contretemps de dernière minute, etc. Un poste clé pour la réussite de la pose de première pierre et qui permettra de se consacrer à l’accueil des invités, sans avoir à se soucier des couacs éventuels ;

- Le projet de carton d’invitation presque toujours numérique aujourd’hui est élaboré par le service du protocole si un modèle existe ou par la communication pour des modèles plus complexes en lien étroit avec la direction concernée. Les usages varient selon les collectivités : l’élu dont la délégation est concernée doit figurer sur l’invitation pour certains ; pour d’autres, on estime que le maire ou le président convient pour l’ensemble des élus (et sont fondés à le faire).

 

Attention
Prudence quant aux logos, en particulier des financeurs : ce sont parfois des freins possibles au versement des subventions (une dimension importante lors de la première pierre, essentielle lors de l’inauguration).


 

Identifier les puissances invitantes, prévoir une photo du chantier et/ou une photo du projet de l’architecte pour le visuel ainsi qu’un plan d’accès au site est également nécessaire à cette étape ;

- Inviter toutes les personnes susceptibles de participer au montage de la manifestation (direction de la maîtrise d’ouvrage, direction concernée, direction des moyens généraux, direction de la communication) afin d’identifier un interlocuteur ad hoc pour chacun de ces services, un gain de temps généralement précieux ;

- Envisager de rédiger une proposition de déroulé de la manifestation et dresser une liste complète des invités avec leurs adresses électroniques. Ces points devront être vérifiés à chaque étape pour ne commettre aucun impair. La présence d’un maître de cérémonie est à envisager si elle n’alourdit pas trop la réception d’un cérémonial daté ou excessif ;

- Dresser la liste des initiatives à amorcer et à prendre en compte :

* sonorisation de qualité en extérieur, estrade ou plancher, pupitre aux couleurs de l’événement, cocktail, chapiteau, truelle et ciment à prise lente, construction du muret de base, parchemin, invitations…,

* prévoir l’affichage et la valorisation des collectivités concernées : drapeaux et socles, kakémonos, banderoles, stand parapluie, tous supports promotionnels,

* anticiper l’exposition des différents plans du projet de l’architecte sur des chevalets suffisamment stables ;

- Traiter en amont de la réalisation (conception) du parchemin :

* texte, support et contenant,

* prévoir la fiche technique et les éléments de discours pour les élus concernés ;

- Anticiper la décoration nécessaire à la cérémonie (plantes, fleurs, plantes, tables et chaises, prestation de photo/vidéo, animations, présence d’artistes, sécurité, sanitaires, électricité, goodies, transferts aéroport/gare/parking quand ils se justifient, ménage, etc.), un grand classique du protocole.

 

Cette réunion de cadrage interservices devra se prolonger d’une visite sur le site de la pose de première pierre (avec les mêmes participants) afin de régler toutes les questions qui se poseraient une fois sur place.

 

À noter
Organiser une visite de chantier pour un petit groupe d’officiels à partir d’un cheminement qui sera balisé et sécurisé s’avérera bienvenu selon l’avancement du chantier. Il s’agit, là encore, de permettre la projection dans le futur bâtiment livré plus tard. Il sera important d’évaluer et d’ajuster la capacité d’accueil pour les stationnements aux abords du chantier et prévoir des espaces réservés pour les véhicules officiels. La mobilisation de la police municipale et intercommunale sera un véritable plus.


 

1. Penser à la signalétique lors de cet événement « de plein air »

 

À chaque événement, il s’agit de s’adapter au lieu, mais en particulier de bien organiser son espace afin de permettre à chaque personne présente de ne pas se perdre, ou de perdre du temps. Penser à la communication et à la mise en place d’une signalétique pertinente pourra aider au cheminement des convives, à plus forte raison sur un chantier où tout doit être importé et installé (c’est plus simple dans un bâtiment finalisé).

 

2. Une place toute particulière est à accorder à l’architecte ou au cabinet retenu

 

Lors d’une telle cérémonie, une place de choix va être donnée à l’architecte du projet. Comme lors de l’inauguration qui suivra ? Oui, bien sûr, mais avec cette préoccupation supplémentaire : les locaux n’existent pas encore et il est difficile de se projeter sans cette présentation. Si le déroulé doit prévoir les discours et temps de parole nécessaire, il devra donc donner une place de choix à l’architecte, lequel pourra expliquer et détailler le projet, sans s’interdire de s’appuyer sur l’outil vidéo ou sur des images du futur bâtiment. Sa présence et sa mise en valeur sont donc nécessaires. Cette place de l’architecte va au-delà du simple maniement de la truelle : elle mérite de prendre en compte la nécessité de l’associer à chaque étape de la réception, ou même de solliciter une prise en charge de tel ou tel aspect de la cérémonie (cocktail le plus couramment, voire implantation du chapiteau…)

 


3. Déroulé et discours

 

a) Contenu des différents discours

 

Chacun sa partition. Les élus locaux valoriseront naturellement leur part respective à la réalisation du bâtiment considéré. Ne pas oublier de rappeler le sens de cette cérémonie dans le propos.

 

Extrait d’un discours (fictif) prononcé lors de la pose d’une première pierre d’un ensemble de logements sociaux
« Quand on est un élu local, qui plus est en charge des infrastructures, une cérémonie de pose de première pierre marque toujours un moment symbolique et important, signe d’une sorte d’investissement bienvenu dans le développement de nos territoires, avec une perspective de 115 logements sociaux dans ce cas précis. »


 

b) Pupitre de discours

 

Matériel nécessaire (sinon indispensable) pour le discours de première pierre comme d’inauguration, le pupitre est équipé d’un plateau incliné qui permet de poser le discours du maire ou des autorités protocolaires prenant la parole durant l’événement, cela permet d’éviter notamment les feuilles qui s’envolent ou l’élu qui s’emmêle entre ses feuilles et leur numérotation.

 

Afin d’être entendu de tous, même par le public le plus éloigné, il est recommandé ou bienvenu de sonoriser ce pupitre, ou de le commander (lors d’un renouvellement) directement équipé.

 

E - En période électorale…

 

En période électorale, la collectivité peut continuer à diffuser des informations à ses administrés ou publier un bilan de réalisations, dans un certain cadre. Toutefois, elle ne peut pas faire de promotion publicitaire ni participer au financement de la campagne d’un candidat.

 

Les principes suivants doivent être pris en compte :

- l’antériorité, qui signifie que l’action de communication a déjà été mise en œuvre par le passé ;

- la régularité, qui est reconnue lorsque la démarche correspond à un rythme et ne surgit pas à point nommé, pour la circonstance ;

- la neutralité, lorsque la communication est détachable de la perspective électorale.

 

Nous avons rappelé ces règles dans la partie sur l’inauguration des bâtiments publics, en indiquant qu’une inauguration ne pose pas de problème si elle s’insère dans la continuité (et la régularité) de la vie locale. Mais, indiquions-nous, elle ne doit pas dissimuler une opération de communication électorale du candidat, qui pourrait alors être sanctionnée par le juge. À y regarder de plus près, une inauguration est plus simple à apprécier qu’une pose de première pierre, si on inaugure bien un bâtiment fini sans avancer son inauguration pour de mauvaises raisons. Mais comment apprécier le bon moment pour poser une première pierre sans encourir le soupçon d’arrière-pensées électorales, dans la mesure où cette cérémonie ne clôture en rien des travaux ? La prudence est donc de mise s’agissant de ce type de moment. Si toutefois il existe dans la collectivité une pratique régulière des poses de première pierre, on ne saurait les interdire, mais des précautions supplémentaires peuvent être observées.

 

Les cartons d’invitation peuvent ainsi être signés par le maire, mais la rédaction doit être la plus sobre possible. Il est souhaitable d’associer à l’événement l’ensemble du conseil municipal. Le nombre de destinataires de l’invitation ne doit pas être anormalement élevé par rapport à la tradition locale (on ne fait pas 2 000 envois si habituellement leur nombre est de l’ordre de 500). Durant la période d’avant-scrutin municipal, il convient également lors de ces éventuelles manifestations de veiller à ce que la neutralité de circonstance soit respectée tant dans les discours qu’à travers les éventuels documents remis, affichés ou projetés, avec l’impératif d’éviter toute assimilation à une campagne de promotion publicitaire des réalisations communales interdite par l’article L.52-1 du Code électoral.

 

Par prudence, mieux vaut aussi déconnecter le discours de toute allusion aux élections ainsi qu’à la campagne électorale.

 

Nous conseillons toutefois d’apprécier avec beaucoup de précautions l’organisation de telles cérémonies dans les six derniers mois, voire dans la dernière année.

 

Ce qu’il faut retenir

En conclusion, une cérémonie de pose de la première pierre réussie repose d’abord sur un bon timing bien ajusté en termes de choix de date par rapport à l’avancement du chantier. La cérémonie devra avoir été soigneusement préparée dans les moindres détails :

- lieu de la première pierre ;

- préparation des ingrédients nécessaires (ciment frais, truelle et casque) ;

- préparation du message inséré dans un tube puis enchaînement des étapes classiques que sont les discours, le cocktail, avec une vigilance particulière sur la météo du jour.

 

N’oublions pas que nous sommes est en phase chantier – avec beaucoup d’impondérables (sol boueux par exemple). Ce type de cérémonie doit faire partie de la culture locale, mieux vaut l’organiser quand on a une tradition suffisamment ancrée et une expertise de ce genre d’organisation. S’en remettre à un prestataire n’est pas recommandé s’agissant de manifestations récurrentes dans la vie d’un service ou d’une direction du protocole. La dimension protocolaire d’une première pierre est centrale : il s’agit ni plus ni moins d’un temps à haute valeur ajoutée protocolaire (plus que l’inauguration que toutes les communes pratiquent, la première pierre n’est pas nécessairement systématisée). N’oubliez pas l’aspect symbolique de ce moment : n’en faites pas une opération de communication trop appuyée au risque de perdre le fil… et le public.

 

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