Il ne suffit pas d’avoir quelque chose à dire, de bien le dire, il faut aussi prendre garde à la façon dont l’orateur se présente à son public. Cette fiche parle donc de tous les petits détails qui mettent en scène votre plus beau costume.
Hélas pour ceux qui croient aux vertus du non-jugement et de la tolérance, l’apparence que l’on donne, ou du moins la première apparence, est capitale. Il faut ici considérer les vêtements que l’on porte comme un message à part entière. Laissons donc aux mathématiciens géniaux ou aux artistes hors normes le privilège d’arriver à leur remise de prix en pantoufles et vieux pull. Le commun des mortels ne pourra se permettre une telle excentricité s’il n’a pas pour lui les sirènes de la mode ou un contenu exceptionnel à divulguer.
A - Verbal, non-verbal, un match inégal
Des experts en communication de l’institut de Palo Alto en Californie ont mesuré que les signes non verbaux émis par celui qui parle sont supérieurs en impact au contenu du discours lui-même. Les grands manipulateurs pervers l’ont bien compris lorsqu’ils félicitent leurs collaborateurs d’un ton glacial ; à votre avis que retient-on du message ? Les propos élogieux ou le ton ? Au minimum, la confusion s’installe, ce qui atteste de la force du signal émis par ce qui n’est pas verbal.
Le rapport du verbal face au non-verbal serait de 30 % pour 70 %. Le verbal ne compte que pour 30 % dans le message que nous faisons passer, le reste appartient à tous les paramètres cités dans l’encadré ci-après. Avis à ceux qui misent tous leurs espoirs sur une projection PowerPoint réglée au millimètre, en oubliant la petite tache sur leur cravate ! Les participants à la réunion risquent fort de ne se rappeler de vous que la cravate négligée et non pas le reste.
À votre disposition, les outils du non-verbal : |
- gestes, déplacements ; - regard (très important) ; - mimiques (expression de la bouche, du visage) ; - postures (assis, debout) ; - intonations de voix, débit des paroles ; - façon de s’habiller ; - apparence physique ; - sexe, milieu socioprofessionnel auquel on appartient. |
B - Les bonnes recettes : la stratégie du caméléon
Une fois que l’on aura compris l’importance du costume et de cette fameuse « première impression », on pourra vouloir, à juste titre, gommer au maximum l’impact des signes non verbaux pour valoriser au maximum ce que l’on aura à dire. Pour autant, il serait dommage de se priver d’un canal de communication aussi puissant.
Pour ceux qui s’y intéressent, vous pouvez choisir de contrôler entièrement votre image, à l’instar des personnalités publiques. Pour cela, un certain nombre de règles sont de mises. Dans le milieu professionnel, la neutralité « chic » du costume ou tailleur est indispensable. Les couleurs sont sombres, les imprimés discrets ou absents. La mode la plus récente ou originale est à proscrire mais le démodé (les vêtements qui vous restent des années 80-90 sont à recycler même encore neufs) envoie un signal d’inadaptation.
Les vêtements coûteux ne sont pas indispensables car beaucoup de « petites marques » du prêt-à-porter imitent fort bien l’élégance. Par contre, la stratégie payante en toutes situations est celle qui consiste à s’habiller au plus près possible de la façon dont s’habillent les personnes auxquelles vous allez vous adresser. En un mot, COPIEZ pièce pour pièce les tenues des personnes qui décideront de votre sort, fondez-vous au milieu ambiant. C’est le plus sûr moyen de ne pas déplaire voire d’être totalement accepté.
Les « messages » vestimentaires qui tuent le professionnalisme |
- trop de bijoux, de marques affichées de façon ostensible = « je suis plus riche que vous » ; - décolleté, imprimés panthère ou jupe courte ou moulante = « je veux vous séduire » (équivalent masculin : chemise ouverte sur torse nu) ; - vêtements tachés déchirés = « je suis peu rigoureux, peu soigneux voire dépressif, je me laisse aller » ; - vêtements usés, passés ou/et démodés = « je n’évolue plus, je suis resté coincé dix ans en arrière ». |