L’oraison (oraison, éloge funèbre, eulogie) est un discours solennel prononcé pour honorer la mémoire de quelque défunt illustre, soit au milieu de ses obsèques, soit dans une cérémonie funéraire (commémorative le cas échéant) qui suit de près sa mort. L’exercice, difficile et douloureux compte tenu des circonstances dans lesquelles il intervient, fait partie des moments délicats à gérer pour les élus locaux, fréquemment amenés à « discourir » dans ce cas de figure. Sont ici recensés des conseils, des recommandations utiles avec deux trames de discours proposées. La rédaction d’un hommage requiert une personnalisation très importante, mais aussi une éloquence de celui ou celle qui dira le texte. C’est un double exercice qui nécessite de passer de l’écrit à l’oral dans une ambiance souvent lourde. À ne pas sous-estimer !
A - Un exercice délicat
L’exercice est légitimement redouté, sans nul doute parce que les circonstances compliquent le simple usage des règles protocolaires habituelles. On peut dispenser toutes les règles du monde, quoi de plus délicat que de s’exprimer face à la famille du défunt, en quête de réconfort ? Quoi de plus difficile que de trouver les mots qui conviennent (si tant est qu’ils puissent « convenir ») ? Le discours d’éloge funèbre fait, pourtant, partie des « exercices » délicats que doivent affronter nombre d’élus locaux. Qu’il s’agisse d’une personnalité locale, d’un autre élu, d’un habitant de la commune…, il faut rassembler et « assembler » nombre d’informations dans des délais très courts, en trouvant les termes justes.
La rédaction d’un éloge funèbre s’inspire, en règle générale, de deux principes fondateurs : éviter de verser dans un compassionnel outrancier vis-à-vis de la famille (plus facile à dire qu’à faire toutefois !), savoir porter un regard juste sur ce qu’était la vie du défunt, être en capacité de le dire avec de l’émotion mais sans se laisser excessivement envahir. Challenge délicat…
Les oraisons funèbres marquent historiquement l’expression la plus riche et la plus élevée de l’éloquence démonstrative. Certaines sont d’ailleurs passées à la postérité : l’eulogie de Périclès lors de la bataille du Péloponnèse, l’éloge funèbre (fictive) de Marc-Antoine pour Jules César, dans la pièce de Shakespeare du même nom, les oraisons funèbres de Jacques-Bénigne Bossuet ou le discours d’André Malraux à l’occasion du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon de Paris (en 1964). L’exercice est fort ancien ; on voit apparaître l’oraison funèbre dans la vieille Égypte ; selon Diodore, les prêtres, en présence du peuple assemblé, prononçaient l’éloge des monarques défunts.
B - Une intervention soigneusement préparée
Plus encore qu’en temps normal, toute intervention écrite devra être soigneusement préparée, même si le temps dont on dispose pour la préparation est très court. Qu’importe, tout agenda ou emploi du temps est à bousculer ! Le contexte particulièrement douloureux dans lequel est prononcé cet éloge représente, en effet, un élément à prendre impérativement en compte. Ce n’est jamais un propos comme un autre au moins pour celles et ceux qui vous écoutent. Certains silences, certaines formules, certains souvenirs…, nombreux seront les mots difficiles à prononcer sans être gagné par l’émotion, la vôtre et celle de ceux qui vous écoutent.
Il n’existe, et c’est « heureux », pas de discours « type » en la matière. Chaque deuil est en effet unique. Quand une personne chère meurt, chacun vit cette séparation définitive de manière très personnelle. La durée et l’intensité du deuil peuvent aussi dépendre des relations entretenues avec le/la défunt(e), des causes de la mort (accident, maladie, vieillesse, suicide…), de l’âge de la personne disparue. Si les circonstances sont encore susceptibles d’aggraver la douleur des proches (mort d’un enfant, suicide, homicide), le décès d’une personne aimée bouleverse toujours l’existence de ceux qu’elle laisse derrière elle. Et pour longtemps. Le discours prononcé à cette occasion, résultat d’une demande personnelle des proches, devra évidemment épouser le contexte à chaque fois différent.
À noter
Lors d’un hommage, il n’est pas rare qu’un élu ait à préparer non pas un mais deux discours. Le propos prononcé lors d’une cérémonie à l’hôtel de ville sera naturellement distinct de celui proposé lors de la cérémonie civile. Dès lors, il conviendra de bien différencier le propos, nombre d’auditeurs entendant les deux. À l’hôtel de ville, où les prises de parole seront limitées, l’hommage est solennel, républicain, dans un lieu très symbolique. Aux Pompes funèbres, il n’est pas rare d’avoir de nombreuses prises de parole, des morceaux de musique appréciés du défunt. Le propos rédigé – plus court encore – pourra privilégier quelques anecdotes qui décrivent bien le défunt. C’est souvent apprécié dès lors que c’est sans familiarité excessive et que les gens se retrouvent dans le propos.
C - Recommandations utiles
On peut, à défaut de véritable modèle (deux trames spécifiques sont proposées plus loin), formuler un certain nombre de « préconisations » en la matière. Pour rédiger un tel discours, il est ainsi impératif de garder plusieurs éléments en tête :
- Qui était la personne pour vous (ou pour celui qui s’exprime) ?
- Qu’aimait cette personne ?
- Quel genre de discours cette personne aimerait ?
Là encore, la « capacité » d’adaptation sera de rigueur. Contexte et caractéristiques du disparu vont orienter le discours différemment. L’hommage à une personnalité locale pourra emprunter à une forme de « lyrisme » (point trop n’en faut toutefois !). On ne s’exprimera pas de la même façon s’il s’agit du décès accidentel d’un jeune de la commune, de la mort d’une centenaire…, les circonstances dictant des expressions adaptées. Tous les décès n’entraînent pas des prises de parole de la part des élus.
Parlez à la famille de la personne décédée. Écrivez les détails de la vie de la personne, ses récompenses, distinctions majeures ou la renommée dont elle jouissait, les noms des membres de la famille, et les souvenirs particuliers que ces derniers ont partagés, les anecdotes et bons mots. Vous pouvez – avec toutes les précautions d’usage toutefois, l’émotion étant grande – demander conseil à d’autres personnes, y compris des amis, les collègues de travail pour leurs souvenirs au sujet de la personne. Cela permet souvent de porter un regard « juste » sur la vie et le parcours du défunt. Les souvenirs de la personne décédée sont « des biens précieux », a-t-on coutume de dire. Il faut savoir les partager avec l’entourage présent lors des obsèques ou de la cérémonie. Dans les moments troubles qui suivent la perte d’un être cher, on se souvient en effet de tous ces instants que l’on a vécus ensemble, de toutes ces images que la mémoire a conservées.
L’évocation des souvenirs permet de diffuser une émotion partagée à son auditoire.
D - Un texte nécessairement court
Commencez par le début ! La plupart des éloges débutent par la naissance du disparu et donnent un bref aperçu de sa vie. Rajoutez des « anecdotes », des souvenirs et des détails qui illustrent l´esprit de la personne. « Rappelez dans votre Éloge, disait joliment Cicéron, la noble naissance de votre héros, sa beauté, sa force, ses richesses ; si de tels avantages sont par eux-mêmes peu dignes de louange, c’est un mérite d’en avoir bien usé ; vantez ses vertus, et celles qui furent surtout utiles à lui-même, et celles qui tournèrent au profit des autres hommes, les unes parce qu’elles produisent l’admiration, les autres parce qu’elles excitent la reconnaissance ; célébrez surtout les belles actions accomplies par le courage sans espoir de récompense ; louez même le bonheur comme un don des immortels. »
Il faut essayer de trouver un thème « fédérateur » qui définit la vie du disparu et de construire l´éloge autour de cela. Par exemple, est-ce que la famille était très importante pour le disparu ? Avait-il un grand sens de l´humour ? A-t-il beaucoup participé à la vie sociale, sportive ou culturelle ? (c’est en général le cas quand un hommage est organisé localement).
Il est recommandé d’écrire un discours de funérailles ramassé, qui durera au moins deux à cinq minutes. D’autres personnes interviennent, en général. L’éloge valorisera essentiellement l’importance des souvenirs partagés avec le défunt. Il est indispensable d’être honnête, sincère dans tout ce qui est dit dans votre discours, qui doit venir du cœur. Ne mettre l’accent que sur le côté positif de la vie du défunt est vivement conseillé. Ce n’est pas le lieu et le moment d’exprimer des divergences, des bémols… Ce qui n’interdit nullement des anecdotes.
À titre d’exemple, le discours prononcé par Philippe Seguin, le 18 mai 1993, au lendemain du suicide de Pierre Bérégovoy, mêle très habilement des éléments de son parcours, quelques interrogations fortes et des formules simples et efficaces : « Ce n’est pas seulement sa mort qui doit parler, c’est sa vie. » Il véhicule une véritable émotion, valorise un parcours, s’adresse à un de ses pairs, diffusant une émouvante parenté ou connivence.
Si la solennité est, bien sûr, de mise, elle ne doit pas se traduire par un discours nécessairement « lu ». Celui-ci doit être incarné, rythmé, il doit marquer des respirations et des silences qui permettront à l’orateur d’évacuer son émotion (ou celle que lui communique l’assistance). Le tutoiement n’est bien entendu pas proscrit, quand le disparu est un proche de l’orateur. « L’État, la Nation, la République, tu en fis le cœur de ton engagement. Ces mots, tu ne les as pas seulement réhabilités. Tu les as incarnés. Tu leur as donné ton visage, ton sourire, ta voix », disait par exemple Nicolas Sarkozy lors de l’éloge funèbre à Philippe Seguin, s’adressant au défunt par son prénom.
À noter
La manière de « dire » un hommage, le ton, la solennité qu’on y met sont aussi importants voire plus que le texte lui-même. Un éloge funèbre ou un hommage imposent à l’émetteur de trouver le ton juste, en laissant à distance toute sensiblerie mais sans omettre les silences, les respirations qui marquent l’émotion. Attention aux formules lyriques, il faut qu’elles soient au bon niveau, là aussi sans excès. Ce qui est loin d’être simple ! En présence d’un maître de cérémonie, ce qui est le cas lors d’obsèques civiles, on attendra toutefois du maire (ou de son représentant) qu’il soit capable de lire son texte, et de ne pas le confier à quelqu’un d’autre. L’émotion ne se délègue pas…
E - Hommage aux morts lors des cérémonies
Bien que la plupart des cérémonies comprennent une phase d’hommage aux morts, elle n’est pas strictement obligatoire. À titre d’exemple, les cérémonies du 14 juillet, jour de fête nationale, ne comprennent pas d’hommage aux morts. Mais la plupart des cérémonies mémorielles s’effectuant autour du monument aux morts de la commune ou du département, ou au carré militaire d’un cimetière communal, l’hommage aux morts y est donc très présent. Cette phase d’hommage aux morts comprend dans l’ordre :
- un ou plusieurs dépôts de gerbes au monument aux morts ou sur des tombes ;
- le ravivage de la flamme ;
- l’appel des morts ;
- l’hommage aux morts proprement dit ;
- dans certains cas, l’exécution d’un chant patriotique.
Les temps consacrés au ravivage de la flamme, à l’appel des morts pour la France (ou morts pour la nation, morts au feu), au chant des Partisans, sont le plus souvent optionnels. Il faut en revanche plus particulièrement veiller à l’exécution des dépôts de gerbe et de l’hommage aux morts.
À noter
Dès lors qu’une cérémonie se déroule sur la place publique, et quelle que soit sa nature, elle demeure soumise d’abord aux règles fixées par le décret n° 89-655 du 13 septembre 1989 et ses modificatifs (autorisations, respect du protocole et des préséances, etc.), ensuite aux règles fixées par le ministère ou l’institution concerné. Si une troupe militaire participe à une cérémonie publique d’un autre ministère ou d’une institution, ou à une autre cérémonie, le cérémonial militaire s’applique à l’ensemble de la cérémonie (notamment en présence d’un emblème national ou d’une troupe en armes).
F - Honneurs funèbres et honneurs funèbres civils
Quand l’une des personnes désignées dans les articles 2 à 6 du décret n° 89-655 meurt, les autorités dénommées après elle dans l’ordre des préséances occupent dans le convoi le rang prescrit par les articles en question. Les délégations des corps constitués assistent au convoi dans les conditions qui sont déterminées dans chaque cas par le gouvernement et suivant les ordres ou invitations qui leur sont adressés par le ministre dont ils relèvent.
Les honneurs funèbres militaires sont des manifestations officielles par lesquelles les armées expriment leur sentiment de respect, à l’occasion de leurs funérailles, au président de la République, aux anciens présidents de la République, aux hautes autorités civiles décédées dans l’exercice de leurs fonctions, aux dignitaires de la Légion d’honneur, aux Compagnons de la Libération, aux dignitaires de l’ordre national du Mérite, aux chefs des armées décédés en activité et aux militaires et marins de tous grades décédés en service. Les honneurs funèbres militaires sont rendus, sauf en cas de volonté contraire de la personnalité décédée ou de la personne ayant qualité pour pourvoir civilement à ses funérailles. Les hautes autorités civiles décédées dans l’exercice de leurs fonctions auxquelles sont rendus les honneurs funèbres militaires figurent dans une liste de onze préséances, du Premier ministre au préfet.
Cas du décès d’un ancien maire de la commune |
C’est un cas hélas classique dans la vie locale, pour lequel il faut savoir suivre et respecter un certain nombre de règles. |
Dès l’annonce officielle du décès, le drapeau de la mairie sera mis en berne (descendu à mi-hauteur et ceint d’un crêpe noir). Les mesures d’organisation des obsèques seront alors soumises par la ville « organisatrice » à la validation de la famille du défunt : avis dans la presse spécifiant précisément les jour, heure et lieu de la cérémonie et de l’inhumation (indiquer si celle-ci aura lieu dans l’intimité ou si elle est ouverte au public ; préciser également l’accord de la famille sur les fleurs et couronnes). Les bâtiments publics sont généralement fermés le jour des obsèques, à l’exception des équipements dont la continuité doit être assurée (école, crèche, service de secours, etc.). Les registres de condoléances doivent être mis en place à la mairie – accompagnés d’une photo du défunt, d’un mot du maire en exercice sur une jolie table et parfois au domicile. Tout dispositif doit avoir de la tenue et doit être communiqué aux habitants souhaitant se recueillir. Ne pas omettre de prendre les arrêtés nécessaires à la réservation du stationnement pour la levée de corps. |
La famille du défunt aura ensuite à valider un certain nombre de points : - la présence des officiels, leur placement le jour dit ; - le déroulement des oraisons funèbres ; - la présence des porte-drapeaux, des associations, etc. ; - la garde d’honneur ; - la création d’une chapelle ardente dans les locaux de la mairie ; - les porteurs du cercueil (Pompes funèbres ou employés communaux, pompiers ou police municipale) ; - les condoléances (où et qui ?). |
La commune peut mettre à sa disposition une concession gratuite (maire en exercice) et les frais d’obsèques peuvent être pris en charge par la commune, ce qui est recommandé (délibération à faire voter par le prochain conseil municipal). |
Dans le cas où un hommage officiel est rendu sur le parvis de l’hôtel de ville (ou dans le bâtiment ouvert sur le parvis), il faut prévoir : - une allocution du maire en exercice, du premier adjoint et du préfet ou sous-préfet ; - une sonorisation de qualité ; - l’accueil et le placement des officiels par le premier adjoint et le responsable du protocole ; - une haie d’honneur des pompiers et de la police municipale ; - le placement des drapeaux des anciens combattants et des pompiers ; - la mise en place des chaises pour la famille ; - les sonneries par la fanfare municipale. |
La famille ne s’exprime normalement pas dans ce type d’hommage. |
G - Obsèques et offices religieux
Certaines dispositions peuvent également plus généralement s’appliquer à l’ensemble des cérémonies religieuses de rite catholique romain, mais il conviendra de prendre conseil auprès d’un prêtre pour faire préciser certains rituels peu souvent usités (exemple : bénédiction d’un drapeau). Un maître de cérémonie, en général le président de l’association dont le défunt était membre, prend soin de recueillir les désirs auprès de la famille et aide à l’organisation des obsèques. Le chef du protocole prend les directives auprès du maître de cérémonie afin de déterminer l’emplacement où seront installés les porte-drapeaux. Dans une maison mortuaire, un hôpital ou un funérarium ; en règle générale, les porte-drapeaux, accueillis par l’officiant (prêtre, pasteur, rabbin ou responsable des Pompes funèbres) se placent de part et d’autre du cercueil, dans la mesure du possible, et sans occasionner une quelconque gêne à la famille. Ils conservent le drapeau « au pied ». Cette garde d’honneur prend fin au moment de la levée du corps. Les drapeaux forment alors une haie d’honneur devant le corbillard, ils sont « au sautoir ». Les porte-drapeaux saluent en inclinant le drapeau au passage du cercueil jusqu’à ce que ce dernier soit mis en place dans le corbillard.
Dans un édifice religieux, les porte-drapeaux prennent place à l’endroit qui leur a été indiqué par l’officiant ou le maître de cérémonie. Ils seront suivis des délégations, du cercueil et de la famille. Les drapeaux sont maintenus « au sautoir ». Ce n’est que lorsque l’officiant invite à s’asseoir que les porte-drapeaux mettent les drapeaux « au pied » et s’assoient à leur tour. Au moment de « l’élévation », les drapeaux sont mis « au sautoir » et inclinés pendant que l’officiant offre le pain et le vin. Il s’avère d’usage que les porte-drapeaux d’associations conservent leur couvre-chef sur la tête (béret, calot de tradition) pendant les offices religieux. Cet usage ne constitue pas une offense à la religion mais obéit à une tradition dans les armées : le militaire sert d’abord son drapeau, et doit en conséquence porter une tenue complète (dont le couvre-chef) pendant toute la durée de son service. Plus encore que lors de cérémonies publiques, il est indispensable pour un porte-drapeau d’association de porter une tenue conforme et respectueuse du drapeau qu’il porte.
La cérémonie terminée, les porte-drapeaux sortent pour former une haie devant la porte de l’édifice religieux, les drapeaux « au sautoir ». Ils saluent en inclinant le drapeau au passage du cercueil jusqu’à sa mise en place dans le corbillard. La cérémonie à l’office religieux prend fin. Le maître de cérémonie remercie les porte-drapeaux. Au cimetière : s’il y a un cortège pour se rendre au cimetière, les porte-drapeaux se placent en tête du cortège, drapeaux « au sautoir », suivis par les délégations et le porte-coussin qui présente les décorations du défunt. À l’entrée du cimetière, les porte-drapeaux se placent devant le corbillard en cortège sur deux ou trois rangs, drapeaux « au sautoir ». Arrivés devant le caveau ou la tombe, les porte-drapeaux se placent de part et d’autre, drapeaux « au sautoir ». Le maître de cérémonie peut annoncer : « À la mémoire de Monsieur …, médaillé militaire, chevalier de l’Ordre national du mérite, ancien combattant…, je vous demande un instant de recueillement » (environ 20 secondes). Les porte-drapeaux saluent en inclinant le drapeau pendant la mise en terre. Le maître de cérémonie ordonne la dislocation des porte-drapeaux afin de laisser la famille dans l’intimité.
Hommage à l’église |
Un certain nombre de dispositions sont à prendre avec le curé pour l’intérieur de l’église : - la réservation des emplacements pour la famille (traditionnellement à droite de l’allée centrale) et pour les officiels (à gauche de l’allée centrale) ; - des agents du protocole ou des Pompes funèbres pour placer les officiels (suivant un plan établi par le chef du protocole) et pour réserver les bancs pour la famille (en nombre suffisant) ; - le placement des drapeaux des anciens combattants dans la nef ; - sur le cercueil, prévoir un drap tricolore (si c’est un ancien maire), une écharpe ou un collier de maire, coussin de décoration. Éventuellement, si la famille le souhaite, un portrait du défunt barré d’un crêpe noir. |
Drap tricolore et décorations sur le cercueil |
Seuls peuvent bénéficier du privilège de voir recouvrir leur cercueil d’un drap tricolore les anciens combattants, titulaires de la carte du combattant, de la carte de combattant volontaire de la Résistance ou du titre de reconnaissance de la Nation (TRN), ainsi que les réfractaires du service du travail obligatoire (STO) ayant obtenu la médaille commémorative française de la guerre 1939-1945 et les civils, fonctionnaires de la police nationale et sapeurs-pompiers, tués dans l’accomplissement de leur devoir et au cours de circonstances exceptionnelles. Il n’est pas envisagé d’étendre ce privilège à d’autres catégories de bénéficiaires, ce qui ôterait tout caractère exceptionnel à cette marque hautement symbolique de reconnaissance de la Nation. La famille du défunt doit le signaler à l’entreprise de Pompes funèbres qui se chargera de fournir et poser le drapeau tricolore sur le cercueil et éventuellement le coussin pour les décorations. Elle doit aussi contacter l’association, dont le défunt était adhérent, afin qu’elle envoie une délégation et le porte-drapeau. |
H - Dénomination d’un lieu ou équipement au nom d’une personnalité décédée
Il est important en la matière de rappeler – sommairement – les règles. Lors du décès d’une personnalité locale d’une certaine importance, il n’est pas rare que quelqu’un suggère à la collectivité de donner son nom à un équipement. Le proposer en anticipant la demande éventuelle est le meilleur scénario. Le maire peut alors prendre l’initiative de le proposer au conseil municipal. Rappelons que la compétence de l’assemblée délibérante locale se limite aux voies, places et bâtiments appartenant à la commune et affectés en tant que tels à l’usage du public (ce qu’une abondante jurisprudence confirme). Moyennant quoi, il n’existe pas de disposition législative ou réglementaire autorisant le conseil municipal ou le maire à fixer les appellations des voies privées, quand bien même celles-ci seraient ouvertes à l’usage du public.
En conséquence, est nulle la délibération qui a pour objet d’attribuer des dénominations à des voies privées (CE, 19 juin 1974, Sieur Broutin, req. n° 88410). Cette compétence appartient donc aux riverains de ces voies. Une délibération attribuant un nom à une rue ou modifiant celui attribué jusqu’alors doit être motivée, comme toute action de l’administration, par la poursuite de l’intérêt général et plus particulièrement par un intérêt public local.
Il est à souligner que sous les réserves d’atteinte aux bonnes mœurs ou à l’ordre public, « l’État n’exerce pas de contrôle sur cette matière qui relève de l’appréciation souveraine des conseils municipaux, en application du principe de libre administration des collectivités locales » ; c’est ce qui ressort d’une réponse ministérielle de 1999 (Question écrite n° 21137). Le ministre ajoutait que cette distinction concernait des personnes ayant rendu des services éminents et qui, de plus, devaient être décédées, afin d’éviter toute polémique.
Un jugement du 18 décembre 2007 du tribunal administratif de Lille éclaire ce dernier point : la commune de Beuvry-la-Forêt avait décidé de baptiser du nom de Jack Lang son école maternelle, décision évidemment contestée et annulée par la justice administrative. L’absence d’intérêt local et la violation du principe de neutralité du service public ont été pointées. Absence d’intérêt local parce que l’élu ne présente à l’évidence aucun lien avec ladite collectivité, mais cela ne suffit pas toujours, notamment dans le cas de personnalités défuntes ayant donné leur nom à une école sans qualité directe témoignant d’une implication dans la commune. Le second point retenu tient au principe de neutralité du service public : vivant, Jack Lang est une personnalité politique de premier plan qui n’incarne pas forcément la « neutralité ».
Une commune peut parfaitement choisir de rendre hommage à un ancien maire et de lui dédier une voie ou une place publique. En l’espèce, la seule circonstance qu’une délibération décide de modifier le nom d’une rue pour lui donner celui du propre père du maire actuel ne suffit pas à la faire regarder comme poursuivant un intérêt distinct de celui de la généralité des habitants de la commune, dès lors notamment que celui-ci avait la qualité d’ancien maire de la commune et que la délibération contestée a été inspirée par un motif dicté par un intérêt public local (TA Lille, 29 mai 2007, Fournier-Friscourt, req. n° 0502316).
Un maire peut s’opposer à un conseil municipal qui souhaiterait retenir un nom polémique pour une rue ou un bâtiment. Mais on est là dans une appréciation toujours délicate : le ministère de l’Intérieur ne s’est ainsi pas ému de l’inauguration d’une imposante statue sur la voie publique en hommage au pape Jean-Paul II à Ploermel (Morbihan), apparemment contraire au principe de séparation des églises et de l’État. L’inauguration, le 29 avril 2006, d’une rue baptisée « Mumia Abu Jamal » dans la commune de Saint-Denis avait fait l’objet de vives critiques, comme la nouvelle appellation du parvis Notre-Dame « Parvis Notre-Dame - Place Jean-Paul II » retenue par le maire de Paris le 14 octobre 2007.
Une affaire fort médiatisée est venue illustrer un point concernant les personnalités « sulfureuses » : le préfet des Alpes-Maritimes avait déféré une délibération proposant l’appellation d’un espace public « Espace Jacques-Médecin » dans la commune de Nice, du nom de son ancien maire, au tribunal administratif de Nice qui l’a annulée au motif que « M. Jacques Médecin [ayant] été pénalement condamné pour ingérence, corruption passive et recel d’abus de biens sociaux dans le cadre de ses fonctions de maire de la ville de Nice et […] déchu de ses droits civiques, […] ces circonstances font manifestement obstacle à ce qu’un hommage public lui soit rendu par l’assemblée communale ». Dans un arrêt du 12 novembre 2007, « Ville de Nice », la juridiction d’appel a annulé ce jugement, estimant que « la circonstance que Jacques Médecin, maire de Nice de 1966 à 1990 et décédé en 1998, avait fait l’objet de condamnations pénales n’est pas par elle-même de nature à affecter la légalité de la délibération ». Le jugement notait qu’il n’était d’ailleurs pas allégué que l’attribution de son nom à un espace public soit de nature à provoquer des troubles à l’ordre public ou à heurter la sensibilité des personnes, excluant donc que le conseil municipal ait commis une erreur manifeste d’appréciation en prenant la délibération litigieuse.
En conclusion, on retiendra que la compétence du conseil municipal en matière de dénomination reste une liberté encadrée, bornée par la notion d’intérêt local et le principe de neutralité, dont l’appréciation s’avère toutefois délicate.
I - Quelques citations utiles dans vos éloges
« Ce pays inconnu d’où nul voyageur ne revient », Shakespeare
« Notre existence se trouve entre deux éternités », Timée
« L’amour est la seule chose qu’on emporte dans l’éternité », Antonine Maillet
« La mort ne surprend point le sage : il est toujours prêt à partir », Jean de la Fontaine, La mort et le mourant
« Les vivants ne peuvent rien apprendre aux morts ; les morts, au contraire, instruisent les vivants », François René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe
« Vivre, c’est naître sans cesse. La mort n’est qu’une ultime naissance, le linceul notre dernier lange », Marcel Jouhandeau
« La mort naturelle est une amie, au fond, pourvu qu’elle ne soit pas trop pressée », Claire Martin, Les Morts
« La mort, c’est la dernière étape de la douceur. La mort, c’est la douceur absolue. C’est le calme, le repos. C’est l’absence de mouvement et la paix », Jacques Poulin
« La mort ne vient qu’à l’heure choisie par l’âme », Yvon Rivard
« Dans la graine, la vie est cachée dans la mort ; dans le fruit, la mort est cachée dans la vie », Claude de Saint-Martin
« Une belle vie fait mépriser la mort, et une belle mort fait mépriser la vie », Chevalier de Méré
« Si Dieu nous prend un à un nos amis, c’est pour faire d’eux les étoiles de notre espérance et de notre ciel », Charles Journet
J - Modèles de discours
Deux trames vous sont ici proposées, correspondant à deux des cas de figure évoqués plus haut.
Il convient de préciser qu’il s’agit de trames à personnaliser plus que de modèles. Prétendre proposer un véritable « modèle » dans de telles circonstances – où interviennent des aspects très personnels – serait « aventureux ». Les trames définissent de grandes lignes qu’il faut ensuite personnaliser le plus possible. Un hommage est le discours le plus personnalisé qui soit.
Vous trouverez de très nombreux modèles de discours dans l’ouvrage Les discours de l’élu local, Éd. Territorial.
Éloge funèbre d’une personnalité locale
Mes chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Au nom du conseil municipal de notre ville, du personnel communal dans sa diversité, je viens adresser un dernier adieu à notre député, lui apporter un témoignage d’affection, d’admiration, de reconnaissance à l’élu bien sûr, mais d’abord et surtout à l’Homme.
Le 5 mars dernier (date et circonstances à personnaliser), notre ami et collègue nous quittait, sa maladie, contre laquelle il avait lutté courageusement jusqu’au bout, triomphait.
Avec lui disparaît un élu de la Nation comme seule la République sait les forger. Un homme respectueux des autres et attentif à eux ; une personnalité toujours accessible, disponible, un député soucieux, d’abord, de servir son pays.
Il a accompli son mandat, du premier au dernier jour, comme il avait assumé toutes les fonctions que le suffrage universel lui avait confiées : avec humilité, avec sérieux, avec fidélité aux convictions progressistes qui n’avaient jamais cessé de l’habiter.
Chacun sait qu’il connaissait trop en effet les aléas de la vie politique pour ne pas la considérer avec une sagesse qu’il nous faut méditer. Il refusait obstinément d’y voir un métier ou une carrière, il la regardait comme une forme élevée du service de nos concitoyens.
Aujourd’hui, c’est dans la tristesse que nous sommes réunis.
Tristesse pour vous, bien sûr, ses parents et sa compagne, d’avoir perdu soudainement un fils et un compagnon admiré et aimé.
Tristesse pour vous, aussi, ses camarades et collègues, d’avoir perdu un ami proche.
Tristesse, enfin, pour notre pays d’avoir perdu l’un de ses dévoués serviteurs.
Nous entourons tous votre famille de notre douloureuse sympathie et nous partageons son chagrin.
Puissent ces condoléances lui être apaisantes dans son épreuve.
Bien sûr, ces mots peuvent sembler peu de choses en de telles circonstances. Bien sûr, ces mots n’apaiseront pas votre douleur. Mais pourtant croyez bien que je vous les dis du fond du cœur. À plusieurs reprises, il m’a fallu par le passé accompagner dans leur dernière demeure des hommes et des femmes qui avaient choisi de mettre leur vie au service de notre commune, de notre département.
C’est à chaque fois un déchirement à nul autre pareil.
Je veux, bien sûr, rappeler quelques moments forts de votre carrière, quelques souvenirs des moments forts vécus ensemble. Je mesure les fortes qualités morales et professionnelles, toute l’énergie et la puissance de travail dont vous avez toujours fait preuve, les sacrifices que vous avez consentis pour servir le bien public (ici débute une partie personnalisée propre à chaque éloge).
La mort, pour être définitive et sans appel, à chaque fois qu’elle arrête brusquement le parcours d’un homme, nous rend meilleurs. Enfin, un peu meilleurs. Elle nous rend meilleurs parce qu’elle assagit nos jugements et parce qu’elle aplanit les divergences et les différences qui alimentent, en les amplifiant, nos futiles controverses et querelles quotidiennes.
Lorsqu’un Grand nous quitte – et vous fûtes un Grand – les petits regards qu’on a pu jeter sur lui de son vivant s’éloignent en s’évaporant et cèdent la place à un autre regard plus large, juste, vaste, plus incisif, un regard qui enfin rend justice à la somme de toute une vie.
Cet homme, qui n’a jamais reculé devant aucun effort, ne peut pas, ne veut pas avouer sa fatigue. Quand ses bras trahissent sa pensée, celle-ci reste attachée à son labeur, et son cerveau travaille toujours.
La mort n’est pas un anéantissement. La mort est une nécessité de la vie. Elle est dans la vie elle-même. Elle doit être vécue comme le point de départ d’une transformation, la transformation ultime.
Notre espérance doit venir du fait que ce qui a été perdu doit se retrouver. La mort, aussi cruelle soit-elle vue par nos yeux humains aux faibles lumières, est liée à la renaissance.
« Vivre, c’est naître sans cesse. La mort n’est qu’une ultime naissance », écrivait Marcel Jouhandeau.
À l’unisson de la poétesse, nous pouvons affirmer que « les larmes sont parfois une réponse inappropriée à la mort. Quand une vie a été vécue vraiment honnêtement, vraiment avec succès, ou simplement vraiment, la meilleure réponse à la ponctuation finale de la mort est un sourire ».
Qu’il me soit permis une dernière citation.
« Puisque tout recommence toujours, écrivait le Général de Gaulle, ce que j’ai fait sera, tôt ou tard, une source d’ardeur nouvelle après que j’aurai disparu. »
Je suis convaincu que votre action vous survivra, que les valeurs que vous avez portées et défendues se transmettront.
Comme l’a dit Cyrano : « Je sais bien qu’à la fin, vous me mettrez à bas. N’importe : je me bats ! Et il y a quelque chose que sans un pli, sans une tache, J’emporte malgré vous, Et c’est… mon panache. »
Vous nous avez quittés, mais votre souvenir ne nous quittera pas.
J’adresse à votre famille un témoignage d’affection, et je dis à vos enfants qu’ils peuvent être fiers de porter votre nom.
Notre estime et notre gratitude vous sont à jamais acquises.
Baptême d’un auditorium (amphi) universitaire du nom d’une personnalité locale
Monsieur le recteur,
Mes chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Nous inaugurons aujourd’hui un nouvel auditorium universitaire que nous allons baptiser ensemble du nom d’une personnalité locale trop tôt disparue.
La réception de ces nouveaux bâtiments représente une grande satisfaction pour le maire que je suis car notre université offrira à ses étudiants, dont un certain nombre viennent de notre ville, de meilleures conditions d’études.
Mon propos reviendra, bien entendu, sur le parcours de celui à qui nous avons décidé de dédier ce bâtiment flambant neuf.
Mais je m’attarderai quelques instants sur la place et le rôle de l’université aujourd’hui, profitant de l’occasion qui m’est donnée.
En termes d’accès à l’emploi, l’université est pour moi le principal enjeu des prochaines années. Nous avons besoin d’une université forte, d’une université fidèle à sa vocation humaniste de transmission des savoirs et ouverte sur les réalités du présent, d’une université capable de relever les défis de l’avenir.
Ce n’est pas, je crois, une lubie que de vouloir créer les conditions d’un accès facilité à une université plus en phase avec son temps.
Si nous voulons tendre vers le plein emploi, nous devons permettre à davantage de jeunes d’accéder aux études supérieures et mieux les préparer au marché du travail.
Aujourd’hui, force est de constater que nos équipements universitaires ne sont pas à la hauteur de notre pays. Nous bénéficions certes d’infrastructures de transport de qualité exceptionnelle. Nous avons des équipements sportifs qui font référence en Europe. La France est l’un des pays les plus attractifs au monde.
Pourquoi nos universités ne répondraient-elles pas aux mêmes standards ? Il faut offrir à nos étudiants les meilleures conditions de travail possibles. Cela demandera un effort financier important, un effort que l’État doit d’abord et avant tout assumer, sans se défausser sur les collectivités locales.
Et je me tourne vers vous, monsieur le recteur, pour insister sur la nécessité d’avoir une ambition pour notre université, mais surtout de se donner les moyens de cette ambition !
Si les collectivités locales, les entreprises sont prêtes à jouer le jeu, il faut imaginer de nouvelles solutions, rechercher des partenariats public-privé ambitieux…
Et encore une fois, l’État doit jouer pleinement son rôle d’impulsion sans lequel peu de choses s’avèrent possibles.
Je tenais à souligner ce point car on n’inaugure pas tous les jours un tel équipement dans une commune et cela montre que, quand chacun joue le jeu, on obtient des résultats au bénéfice de tous.
La deuxième partie de mon intervention vise à honorer celui qui a donné son nom à ce nouvel auditorium.
C’est toujours un exercice compliqué que de donner un nom à un amphithéâtre universitaire qui n’est pas tout à fait un équipement comme un autre.
C’est en effet d’abord et avant tout un lieu de savoir et de transmission des connaissances, un lieu d’apprentissage, un lieu éminemment symbolique pour les étudiants.
Quel meilleur symbole trouver qu’un amphithéâtre universitaire pour honorer la mémoire de cette grande figure de notre ville ?
« L’homme n’a pas pour but le plaisir mais la connaissance », estimait Bacon.
La connaissance, les connaissances même, la capacité d’en faire don à d’autres, c’est précisément la force de cette personnalité que nous honorons aujourd’hui.
Avec beaucoup de pédagogie, il a mis son savoir au service des étudiants, il a veillé à ce que son message soit toujours compréhensible, il a contribué à donner le goût de la connaissance à de très nombreux jeunes.
Il était donc logique que nous ne nous contentions pas d’une quelconque rue, d’un bâtiment classique à l’heure de donner son nom à un lieu de notre ville.
Son implication à œuvrer pour le vivre ensemble, la qualité de son enseignement se prêtent, me semble-t-il, beaucoup mieux à un lieu tel que celui-ci.
J’ai d’ailleurs tenu à ce que nous procédions à ce baptême en présence des membres de sa famille, dont je mesure l’émotion aujourd’hui.
Émotion, bien sûr, mais aussi fierté de voir que la mémoire de leur époux, père, s’incarne dans un haut lieu de la connaissance et, encore une fois, de la transmission.