consultation guide des usages, du protocole et des relations publiques

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III • Les cérémonies publiques et les manifestations patriotiques

Fiche pratique n° 14  La musique lors des cérémonies patriotiques

 

Les musiques jouées au cours des cérémonies ou prises d’armes sont généralement de trois sortes :

- les sonneries réglementaires ;

- les hymnes nationaux ;

- les chants et marches.

 

Chacune d’elles, entendue à un moment de la cérémonie, est exécutée pour entraîner une action des participants, signifier une phase de la cérémonie ou imposer une attitude (respect, recueillement, etc.).

Les hyperliens indiqués correspondent, sauf exception, à des enregistrements, disponibles sur YouTube, réalisés par la Batterie des Grognards de Haute Alsace, formation musicale à 18 membres qui a son siège à Uffholtz (68).

 

A – Les sonneries militaires

 

L’exécution de sonneries militaires, même si leur emploi s’est peu à peu transmis au monde civil pour rehausser les cérémonies publiques, constitue une tolérance de l’institution militaire, non un droit qui pourrait donner lieu à n’importe quel usage. C’est pourquoi elles doivent être exécutées dans le cadre strict défini ci-après. L’organisateur d’une cérémonie publique ou le chef de la musique prendront soin de se rapprocher de l’autorité militaire compétente pour éviter les impairs et les manquements au cérémonial.

 

1. « Garde-à-vous »

 

Le garde-à-vous est joué pour marquer le début de toute cérémonie civile ou militaire, ainsi que chacune de ses phases. En l’absence de troupes, cet ordre est souvent donné soit par le maître de cérémonie, soit par l’un des porte-drapeaux d’associations, pour marquer l’arrivée des autorités et le début de la cérémonie.

Entre deux « garde-à-vous », les troupes sont mises au repos, mais il n’y a pas de sonnerie pour ce commandement.

https://www.youtube.com/watch?v=qlo9NssTxb0

 

2. « Au drapeau » ou « aux couleurs » 

 

Cette sonnerie est destinée à rendre les honneurs :

- à un emblème national ;

- à l’arrivée, au départ et lors du salut des autorités ;

- aux couleurs nationales hissées sur un mât (montée des couleurs).

 

La sonnerie « aux couleurs » est toujours immédiatement suivie de La Marseillaise (1er couplet + refrain en présence d’un emblème national, refrain uniquement en l’absence d’emblème national).

Les drapeaux d’associations n’ont pas droit à cette sonnerie.

https://www.youtube.com/watch?v=sKUEXdWV-gE

 

3. « Aux champs »

 

Cette sonnerie est destinée à rendre les honneurs, à leurs arrivée et départ, aux hautes autorités civiles et militaires en raison de leur fonction et de leur grade : président de la République, ministres et secrétaires d’État, présidents des assemblées, préfets et préfets de police (dans leur département), maréchaux de France, officiers généraux de corps d’armée et d’armée ou de grade équivalent.

Concernant le préfet de département, cette sonnerie est jouée uniquement lors de sa première cérémonie après sa prise de fonction et s’il est en uniforme.

Elle s’exécute plusieurs fois de suite, selon la distance à parcourir.

https://www.youtube.com/watch?v=w0lkzWW1q1s

 

4. « Rappel de pied ferme » (ou « rappel »)

 

Cette sonnerie est destinée à rendre les honneurs, à leurs arrivée et départ, aux officiers généraux de brigade, de division ou de grade équivalent ou en l’absence des hautes autorités civiles ou militaires ayant droit à la sonnerie « Aux champs ».

Comme la sonnerie « Aux champs », elle s’exécute plusieurs fois de suite, selon la distance à parcourir.

https://www.youtube.com/watch?v=_e42hlghRRM

 


5. « Ouverture » et « fermeture du ban »

 

Cette sonnerie, identique à l’ouverture et à la fermeture, qui peut-être exécutée à plusieurs reprises au cours d’une cérémonie, est réservée à trois actions :

- remise d’une ou plusieurs décorations ;

- proclamation d’un ordre du jour militaire : discours du général de Gaulle du 8 mai 1945, ordre du jour n° 9 du général de Lattre de Tassigny, communiqué du grand quartier général de l’armée en date du 11 novembre 1918 ;

- lecture de l’appel du 18 juin du général de Gaulle.

Les messages d’un ministre, les évocations historiques ou les lectures d’associations n’ont pas droit à ces sonneries.

https://www.youtube.com/watch?v=y0zhqkDe1n4

 

6. « Aux morts »

 

Cette sonnerie est destinée à rendre hommage aux morts pour la France (pour la Nation, au feu, etc.) et aux défunts français ou étrangers que l’on veut honorer officiellement.

Elle constitue le signal et le prélude à l’hommage aux morts, qui comprend trois temps absolument indissociables, qu’aucun commentaire ou aucune autre action ne doivent interrompre :

- sonnerie « aux morts » proprement dite ;

- minute de silence ;

- La Marseillaise.

Pendant toute sa durée, les troupes sont mises au garde-à-vous (et au présenter des armes le cas échéant), le personnel en uniforme salue, les drapeaux associatifs s’inclinent, le personnel en tenue civile rectifie sa position (les hommes se découvrent).

https://www.youtube.com/watch?v=d57DyfjKaEY

 

La fin de la minute de silence est toujours suivie de l’exécution de la Marseillaise :

- en présence d’un emblème national officiel, l’hymne est joué sous la forme : 1er couplet + refrain  ;

- en l’absence d’un emblème national officiel, seul le refrain de l’hymne est joué.

Toutefois les organisateurs ne disposent pas toujours soit d’une fanfare, soit d’une sonorisation pour donner La Marseillaise. On se conformera alors aux dispositions suivantes :

 

Présence d’une fanfare ou d’une musique enregistrée (sonorisation)Présence d’un trompette ou d’un claironNi fanfare, ni sonorisation, ni instrument
Le maître de cérémonie ou le commandant des troupes annonce « Aux morts ! »
Exécution de la sonnerieExécution de la sonnerieMinute de silence
Minute de silenceMinute de silence
La Marseillaise (1er couplet + refrain ou refrain selon la présence ou non d’un emblème national)Répétition des deux dernières notes de l’appel tenu en point d’orgueLe maître de cérémonie ou le commandant des troupes annonce « fin de la minute de silence » ou « je vous remercie » ou encore « les honneurs ont été rendus »

 

Éventuellement, l’hymne national peut être chanté en lieu et place d’une musique, au moment précis où la musique aurait normalement été jouée. Dans ce cas, la chorale interprétera le premier couplet et le refrain.

Aucun emblème national officiel ne s’incline pendant la sonnerie aux morts, contrairement à la pratique des porte-drapeaux d’associations.

 

7. « Cessez-le-feu »

 

Cette sonnerie très simple (une seule note répétée) est interprétée lors de commémorations pour rappeler la fin des combats (notamment l’armistice du 11 novembre 1918).

Elle est jouée par un clairon seul (ou trompette), l’interprétant à quatre reprises en se tournant vers les quatre points cardinaux, ou par quatre clairons (ou trompettes) placés aux quatre coins de la cérémonie et l’exécutant à tour de rôle.

https://www.youtube.com/watch?v=8-f6YQh7nbk

 

B – Les hymnes nationaux français et étrangers

 

L’hymne national est le chant patriotique symbolisant un pays. Il est joué pour honorer le pays, son drapeau, les autorités le représentant.


En France, les hymnes nationaux  ne peuvent être joués que lors des phases suivantes :

- honneur aux emblèmes (avant l’arrivée des autorités) ;

- montée des couleurs ;

- salut aux emblèmes (par les autorités) ;

- à la fin de la minute de silence de l’hommage aux morts ;

- à la fin de la cérémonie, si aucune des phases précédentes n’a eu lieu.

 

1. Hymne national français – La Marseillaise

 

Quelle que soit la cérémonie, l’hymne national doit impérativement être interprété au moins une foi. Lui seul fait l’objet d’une interprétation systématique à l’occasion de l’ensemble des cérémonies commémoratives officielles, sous forme instrumentale ou chorale.

Sur le territoire français, il a la préséance sur tous les autres hymnes, on ne peut donc pas interpréter un hymne étranger ou l’hymne européen sans l’interpréter aussi.

 

Couplet et refrain ou refrain seul ?

PhasePrésence d’un emblème nationalAbsence d’emblème national
Montée des couleurs Refrain
Honneurs à l’emblème
(avant et après la cérémonie)
Refrain 
Salut à l’emblème
(arrivée des autorités)
1er couplet + refrain 
Fin de la minute de silence1er couplet + refrainRefrain

 

Remarques
- Aucune remise de décoration ne donne lieu à l’interprétation de l’hymne national ;
- pour une cérémonie d’honneurs funèbres à des personnalités civiles ou militaires, l’hymne national est remplacé par une marche funèbre.


 

2. Hymnes étrangers

 

Les hymnes étrangers sont destinés à honorer les pays amis lors de la visite officielle de leurs représentants (souverains, présidents, autorités civiles et militaires, etc.) lorsque ceux-ci sont associés à des cérémonies françaises ou à des cérémonies communes (visite, commémoration entre alliés, etc.).

En principe, les hymnes étrangers ne sont joués que si le drapeau des nations concernées est présent, soit pour une montée des couleurs, soit sous la forme d’un emblème officiel.

Néanmoins, il est toléré que le refrain d’un hymne étranger soit joué en présence d’anciens combattants du pays concerné, en assimilant par ce biais ces délégations à une troupe sans drapeau officiel.

Les hymnes étrangers sont toujours joués en premier et dans l’ordre alphabétique (en langue française) des pays présents, puis, en dernier, est joué l’hymne français.

 

C – Le cas particulier de l’hymne européen

 

Il n’existe aucune réglementation française concernant l’interprétation de l’hymne européen au cours d’une cérémonie publique ou d’une prise d’armes, cet hymne étant joué essentiellement en présence des autorités des différentes instances européennes. L’Europe ne constituant pas un État souverain, on ne peut pas lui appliquer les règles établies pour les hymnes nationaux.

L’exécution de l’hymne européen en présence de troupes militaires est interdite.

En revanche, lors d’une cérémonie sans troupes, il peut être joué en ouverture de cérémonie, après la minute de silence ou en musique finale. En tout état de cause, il ne peut pas se substituer à l’exécution de l’hymne national qui doit aussi être interprété.

 

D – Les marches et chants

 

Lents, solennels ou rapides, ils sont destinés à rythmer une revue, un instant solennel ou un déplacement en cortège ou en défilé. Certaines cérémonies nationales peuvent être caractérisées par un chant particulier donnant la tonalité à la manifestation et interprétés à la fin de la cérémonie. C’est ainsi que :

- « Le chant des partisans » est généralement chanté ou interprété le jour de la commémoration d’évènements relatifs à la Résistance, https://www.youtube.com/watch?v=g3D9M5-4tWg (par le groupe « les Stentors ») ;

- « Le chant des marais » est généralement chanté, ou interprété en souvenir des victimes de la déportation, https://www.youtube.com/watch?v=UyViReIewSw (pour accompagner Simone Veil au Panthéon, source LCP) ;

- « Le chant du départ » peut être chanté ou interprété le 8 mai et/ou le 11 novembre, https://www.youtube.com/watch?v=UZ6kxB3zX8o (par le chœur de la garde républicaine).

 


E – Attitude à adopter lors de l’exécution des sonneries, marches, chants et hymnes

 

Toutes les sonneries sont précédées d’un ordre du commandant des troupes, exécuté par l’ensemble du personnel en uniforme sur les rangs. Pour le personnel en uniforme assistant à une cérémonie et qui n’est pas sous les armes ou en détachement constitué, la règle est la suivante :

- il salue au moment de l’exécution des sonneries ou des hymnes :

* « Au drapeau » ou « À l’étendard »,

* La Marseillaise et hymnes étrangers,

* « Aux morts » et pendant la minute de silence ;

- il se tient au « garde-à-vous » lors du « Chant des partisans », du « Chant des marais » ou du « Chant du départ ».

 

Lorsque le personnel en uniforme salue, les civils adoptent une position plus solennelle (« garde-à-vous ») et font silence. Les hommes se découvrent lors des hymnes nationaux et de la minute de silence (honneurs aux morts).

 

Source : Mémento du cérémonial, du protocole, de la préséance et des usages dans la Nièvre,
préfecture de la Nièvre, juin 2014

 

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