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La Lettre du Cadre Territorial

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Article du numéro 457 - 01 février 2013

Repères

Dans quel monde vivons-nous ? Est-ce celui des vide-greniers et des fêtes foraines ou celui mondialisé où chacun chez soi, de son quartier, de sa commune est au courant de ce qui se passe ailleurs ? Celui légitime des nostalgies du temps passé où village, entreprise, avaient un sens, douloureux parfois, rassurant aussi, ou celui bien réel qui nous voit connectés avec les mouvements du monde, économiques, sociaux ou culturels ? Celui où la décision se prenait ici et le cours de la vie s'y déroulait, ou celui dans lequel des facteurs extérieurs orientent notre destin, où nous aurons de multiples lieux de vie ?

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Le monde a changé

Nous sommes d'ici et d'ailleurs en même temps. Notre société est par nature cosmopolite. Notre vie est commune mais nos racines multiples. Notre village appartient désormais au monde urbain, comme un quartier excentré de la ville. Alors devons-nous continuer à ne célébrer que d'anciennes histoires ? C'est bien sûr la liberté de chacun que de savoir ce qui le touche, les valeurs qui le fondent, les désirs qui l'habitent. Mais le moins que l'on puisse attendre des politiques publiques, c'est qu'elles soient de leur temps.
Or il n'est pas sûr que nous - élus, administrations, professionnels - soyons en phase avec la réalité pour laquelle nous sommes censés œuvrer, avec le contexte qui est notre matériau, que nous ne partions pas d'images anciennes, de concepts éculés, d'analyses périmées.
Ainsi considère-t-on souvent le caractère cosmopolite comme un accident de l'histoire qui va vite rentrer dans le rang. Sauf que c'est notre réalité, dont nous devons apprendre à tirer parti, ce que n'expriment guère nos considérations suspicieuses à l'égard de l'immigration. Dans le même sens, les conflits, anticipés par les décideurs à partir d'une mythologie des années soixante et générés par le fait de retirer une file de circulation au profit des piétons, ne sont pas à l'échelle de l'attente d'urbanité et de l'enjeu du climat. Notre société urbaine a changé et est bien souvent en avance sur ce qui guide les choix (1). Mener une concertation de circonstance, qui cache parfois le manque d'idées ou la peur de décider, est maigre quand on voit comment la démocratie a construit peu à peu des systèmes d'implication publique complexes. Notre regard, souvent compassé à l'égard des expériences de participation en Amérique latine, aurait-il intérêt à s'ouvrir ?


Des politiques publiques du temps d'avant

Sommes-nous au moins organisés pour affronter le présent ? Il est frappant de voir le nombre de gens qui vérifient les permis de construire, qui contrôlent, au détriment de ceux qui conduisent des projets complexes, qui construisent et transforment au bénéfice de la société urbaine. L'on a longtemps emprunté et dépensé sans presque compter. Nous devons à présent être attentifs à ce que nous faisons, aux priorités que nous nous donnons. Est-ce dommageable ? Devons-nous regretter les ronds-points inutiles, continuer à mettre aux normes des jeux, des portes... quand ceux qui existent fonctionnent depuis toujours pour le plaisir de leurs utilisateurs ? Faisons des choix qui correspondent à des analyses du contexte, à des valeurs assumées.
Dans bien des domaines, les politiques publiques semblent du temps d'avant et peinent à prendre en compte le présent, sans même parler de l'avenir. Peut-être est-ce d'un sérieux coup de jeune dont elles ont besoin, qui passe par la capacité d'écoute des mouvements de nos sociétés, de compréhension du réel et par le fait de laisser de la place pour le changement, pour l'évolution.


Notes

(1) Voir « L'honneur perdu de la bagnole », par Jean-Michel Normand. Le Monde du 18 janvier 2013.


Docdoc

À lire
Sur www.lettreducadre.fr, rubrique « au sommaire du dernier numéro » :
Fonctionnaire, pauvre et précaire ? L'impensable réalité, La Lettre  du cadre n° 445, 15 juin 2012.