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Aux sources de la protection sociale

Article du numéro 437 - 15 février 2012

Idées

Beveridge, au nom indissociable du développement de la protection sociale, est mondialement connu pour son fameux Plan pour la sécurité sociale, dit « Rapport Beveridge ». Une première traduction abrégée de ce document majeur qui date de 1942 et qui n'avait jamais été publié en français vient d'être éditée.

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Rapport Beveridge
William Beveridge, Perrin, 2011, 242 pages, 15 euros.


Beveridge, au nom indissociable du développement de la protection sociale, est mondialement connu pour son fameux Plan pour la sécurité sociale, dit « Rapport Beveridge ». Une première traduction abrégée de ce document majeur qui date de 1942 et qui n'avait jamais été publié en français vient d'être éditée.
Sir (puis plus tard Lord) William Beveridge (1879-1963), économiste, spécialiste du chômage, des prix et des salaires, fut journaliste, fonctionnaire, directeur de la prestigieuse London School of Economics, parlementaire, président de la Société royale de statistiques, membre de l'Académie britannique. Animé par un idéal de justice sociale et par la volonté de participer à la création d'une « société libre » après la guerre, il pensait que la mise en lumière de lois socio-économiques objectives pouvait résoudre les problèmes de la société. En pleine Seconde Guerre mondiale, son rapport, plutôt austère, connut un grand succès. Il fut, après-guerre, à la base de l'édification de l'État providence britannique.


Un rapport ambitieux

Dans son rapport, au retentissement important, il recommande des interventions publiques afin de combattre les cinq « grands maux » de l'histoire : la maladie, l'ignorance, le besoin, l'indigence, le dés½uvrement. Il pose plusieurs principes dont les célèbres trois « U » d'organisation : l'Universalité (une couverture pour tout le monde), l'Uniformité (une administration gestionnaire), l'Unicité (des prestations et taux de cotisation identiques). Dans cette configuration, employeurs et employés doivent cotiser et contribuer, ceci avec pour visée l'unité de la société, le plein-emploi dans la collectivité, et l'idée d'une éducation tout au long de la vie pour tous les citoyens. L'ambition de l'ensemble est explicitement « l'abolition de l'indigence ».


Un rapport d'actualité

Le système de protection sociale britannique s'est monté en référence à ses propositions qui ont également été, en partie, reprises dans le plan français de Sécurité sociale. Mis en ½uvre par les travaillistes à partir de 1945, son modèle va influencer durablement (et continue à influencer) les divers régimes occidentaux d'État providence, notamment au nord de l'Europe. Il est directement à l'origine du système actuel de médecine publique en Angleterre (avec ses hauts et ses bas).
Beveridge compose, avec l'allemand Bismarck, un des deux pôles fondamentaux des débats actuels sur la protection sociale, sur la distribution des rôles de l'État, du Parlement, des partenaires sociaux et du secteur privé. Tous les systèmes n'héritent pas de Beveridge, mais tous les débats sur l'avenir de la protection sociale s'inspirent de ses idées, pour les actualiser ou les repousser. Un éclairage assurément bienvenu dans le débat public contemporain sur la gestion, voire l'éradication des fléaux sociaux.