consultation guide des usages, du protocole et des relations publiques

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III • Les cérémonies publiques et les manifestations patriotiques

Fiche pratique n° 12  Les cérémonies du souvenir ou patriotiques

 

Le devoir de mémoire a, incontestablement, le « vent en poupe ». Cérémonies officielles, journées commémoratives, anniversaires de manifestations historiques témoignent d’un attachement partagé des Français pour tout ce qui touche à l’Histoire, entendue au sens large. Si peu de sondages ont illustré cet attachement, le nombre croissant des cérémonies organisées localement montre combien le devoir de mémoire « implique » et mobilise nos concitoyens. Les consignes ministérielles demandant régulièrement de mobiliser les jeunes générations vont dans ce sens. Les initiatives liées au centenaire du premier conflit mondial témoignent, récemment, de la place de l’histoire dans l’imaginaire collectif : participation de la population à un spectacle sur la vie dans les tranchées, appel aux dons d’archives privées, souscription pour restaurer un lieu de mémoire… L’année 2014 marque, de ce point de vue, une forte implication des collectivités dans la commémoration du centenaire de la guerre de 1914-1918 avec, dans certaines communes de l’ancienne ligne de front, l’inauguration de nouveaux équipements mémoriels. Un millier de projets, d’événements a été labellisé par la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, groupement d’intérêt public. Un chiffre significatif, signe d’un intérêt plus que croissant. Si un certain nombre de règles protocolaires sont régulièrement rappelées – placement des autorités, pavoisement des édifices – plusieurs recommandations sont ici proposées autour de ce qu’on appelle, au sens large, les cérémonies du souvenir. Réussir ces cérémonies nécessite le respect d’un certain nombre de principes qui tiennent aussi parfois au simple « bon sens ».

 

A - Dates et participants

 

Une cérémonie publique est une cérémonie organisée sur décision de l’État ou à l’initiative d’une autorité publique. L’organisation d’un tel événement représente l’occasion pour la commune de rappeler son attachement aux valeurs républicaines. Ces cérémonies nationales commémorent la mémoire des faits d’armes des grands hommes, des combattants, et le sacrifice des victimes civiles ou militaires des guerres. Le ministre de la Défense prend en charge l’organisation de ces cérémonies. Dans les départements et les communes, les cérémonies sont organisées par les préfets, les sous-préfets et, bien entendu, les maires. À ces cérémonies dûment listées (lire plus loin) et auxquelles s’attachent un certain nombre de règles protocolaires bien précises, s’ajoutent toutes celles qui, à défaut d’apparaître dans les guides, participent de la mémoire locale. Le 70e anniversaire des libérations du territoire et de la victoire sur le nazisme a ainsi constitué un moment de mémoire partagée réunissant tous les territoires de France et les nations qui ont envoyé sur notre sol en 1944 leurs soldats. Une homologation a d’ailleurs été créée afin d’accompagner les projets développés dans le cadre de la préparation de cet anniversaire qui a donné lieu à de nombreuses actions mémorielles. Ces commémorations ont en effet suscité de multiples événements à l’initiative d’organismes institutionnels, de collectivités territoriales, d’associations, d’entreprises privées et de particuliers, dont beaucoup ont sollicité un soutien de leurs projets auprès d’institutions publiques et privées, et particulièrement auprès de l’État. Une telle homologation – intéressante pour les collectivités l’ayant sollicitée – a permis de distinguer les projets s’inscrivant dans le cadre des thématiques retenues au plan national : hommage aux survivants, rappel des valeurs qui ont été défendues, conséquence sur la construction européenne et le renforcement des valeurs démocratiques, valorisation des territoires de mémoire. Ces projets ont revêtu des natures très diverses, avec un caractère « temporaire » : exposition, colloque, spectacle, manifestation, cérémonie, ou parfois pérenne (monument, mémorial, centre d’interprétation, chemins de mémoire, publication…), dans les territoires les plus impactés.

Respect du protocole, pavoisement, dépôt de gerbes… sont autant de points sensibles pouvant être source de désagréments – quand ils ne sont pas maîtrisés – au cours d’une manifestation officielle. Les textes, mais surtout l’usage républicain et le savoir-vivre constituent donc les apports majeurs d’une cérémonie réussie. Ils sont rappelés ci-après.

 

Débits de boissons temporaires : ce qui est licite
Le maire a la possibilité d’autoriser l’installation de débits de boissons temporaires, ce qui est fréquemment sollicité dans ce type d’initiatives ou de manifestations. Les personnes qui, à l’occasion d’une foire, d’une vente ou d’une fête publique, établissent des cafés ou des débits de boissons temporaires ne sont pas tenues à la déclaration nécessaire à l’ouverture d’un nouveau débit de boissons. Cependant, elles doivent obtenir l’autorisation de l’autorité municipale. Les associations qui établissent des cafés ou débits de boissons pour la durée des manifestations publiques qu’elles organisent doivent remplir la même formalité. Mais elles sont limitées à cinq autorisations annuelles. Dans les débits et cafés ouverts dans de telles conditions, il ne peut être vendu ou offert, sous quelque forme que ce soit, que des boissons des deux premiers groupes (sans alcool, bières, cidres, vins).


 

1. La liste des cérémonies nationales

 

Onze journées nationales annuelles ont été instituées par des textes législatifs ou réglementaires. Limitativement énumérées, elles donnent lieu à des cérémonies au déroulement généralement rodé dans la plupart des nombreuses communes de France.

 

En France, le 11 novembre, le 8 mai et le 18 juin sont les grandes incontournables dans les communes. Des cérémonies plus locales (souvenir d’une explosion dans une poudrerie…) peuvent s’ajouter au calendrier. Enfin, certaines de ces cérémonies nationales – à l’écho plus limité – ne sont pas relayées localement. Le maire est, rappelons-le toutefois, responsable du déroulement des cérémonies publiques dans sa commune (art. 2212-2 du Code général des collectivités territoriales).

 

Nota
D’autres dates ne figurant pas dans ce calendrier, comme le 14 juillet, jour de la Fête nationale, donnent également lieu à des cérémonies spécifiques. Les événements qui ont marqué l’histoire locale peuvent également faire l’objet de commémorations dans le respect des règles protocolaires et du cérémonial militaire. Pour chacune des dates inscrites au calendrier commémoratif, aucun texte officiel ne détermine les formes de manifestations qui doivent la marquer. Les lois et décrets en vigueur prévoient, le cas échéant, une cérémonie nationale à Paris, présidée par une Haute Autorité, et une autre, départementale, dont l’organisation est à la charge du représentant de l’État (préfet). Les associations d’anciens combattants et les élus locaux y prennent également part, ainsi que les jeunes de la commune (scolaires accompagnés de leurs enseignants). Un message adressé par le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, est lu à l’occasion de cette cérémonie. Les préfets sont chargés de transmettre ce message auprès des municipalités et de rappeler aux maires leurs responsabilités dans l’organisation et le bon déroulement des cérémonies publiques sur le territoire de leur commune (art. 2212-2 du Code général des collectivités territoriales). Les services départementaux de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) sont en mesure d’apporter leur expertise pour l’organisation des cérémonies commémoratives et de mettre en œuvre des actions spécifiques (expositions…). Ils sont également chargés d’organiser les collectes au profit de l’œuvre du « Bleuet de France ».


 

La journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, le 19 mars

 

http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20121207&numTexte=2&pageDebut=19161&pageFin=19161


 

Depuis 1963, la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) rend hommage aux victimes des combats en Afrique du Nord le 19 mars de chaque année. Cette date, qui correspond à la signature du cessez-le-feu officiel de la guerre d’Algérie, est la seule, selon la Fédération, à avoir un sens historique et a été « approuvée par 90,8 % des Français au référendum du 8 avril 1962 ». Un point de vue loin d’être partagé par toutes les associations d’anciens combattants. L’Union nationale des combattants (UNC) considère ainsi que le 19 mars est une date « inacceptable » car il y a eu « 6,5 fois plus de victimes » après les cessez-le-feu qu’avant. La date du 5 décembre correspond, elle, à l’inauguration du monument national érigé en 2003 quai Branly à Paris à la mémoire de tous les soldats morts en Algérie de 1952 à 1962.

 

La journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation, le dernier dimanche d’avril

 

http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19540415&numTexte=03642&pageDebut=03642&pageF


 

Cette journée honore la mémoire de tous les déportés sans distinction et rend hommage à leur sacrifice. Elle a pour vocation de rappeler à tous ce drame historique majeur, les leçons qui s’en dégagent, pour que de tels faits ne se reproduisent plus. Elle se déroule chaque année le dernier dimanche d’avril. Cette date a été retenue en raison de sa proximité avec la date anniversaire de la libération de la plupart des camps, et parce qu’elle ne se confondait avec aucune autre célébration nationale ou religieuse existante. Elle doit permettre de sensibiliser le public, plus particulièrement le milieu scolaire, au monde de l’internement et de la déportation. Des actions éducatives peuvent être entreprises afin d’informer et d’inciter les élèves à se poser des questions, en lien avec les fondations et les associations de mémoire. Les enseignants sont invités à participer aux cérémonies officielles.

 

La commémoration de la victoire du 8 mai 1945, le 8 mai

 

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=A9FB2FEE9AC37A9577681C260FEB594F.tpdjo17v_1?cidTexte=JORFTEXT000000880026&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id


 


Le 8 mai devient jour férié en France en 1953 et s’impose comme la date symbolique de la Seconde Guerre mondiale au même titre que le 11 novembre pour la Grande Guerre. En 1975, le président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, supprime la commémoration de la victoire alliée ce jour-là dans une volonté de réconciliation franco-allemande. C’est finalement par la loi du 23 septembre 1981 que le 8 mai est rétabli comme journée de commémoration nationale à caractère férié.

 

La fête nationale de Jeanne d’Arc et du patriotisme, le 2e dimanche de mai : cette fête semble totalement tombée en désuétude. Elle ne doit cependant pas être confondue avec la fête de Sainte Jeanne d’Arc célébrée par le calendrier liturgique de l’Église catholique le 30 mai ou le dernier dimanche de mai, et encore moins avec le « 1er mai » du Front national, jour choisi par Jean-Marie Le Pen entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1988 pour célébrer la « fête du travail et de Jeanne d’Arc ».

 

La journée nationale de la Résistance, le 27 mai

 

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027730576&dateTexte=&categorieLien=id


 

C’est la « petite » dernière. Le 19 juillet 2013, l’Assemblée nationale a adopté, à l’unanimité, une proposition de loi émanant du Sénat instaurant le 27 mai comme Journée nationale de la Résistance. Cette journée, dont la date a été choisie en référence à la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) le 27 mai 1943, fournit l’occasion d’une réflexion sur les valeurs de la Résistance et celles portées par le programme du CNR. À cette occasion furent réunis, dans un même lieu, au cœur de Paris occupé, les représentants des principaux mouvements de résistance français ainsi que des principaux partis politiques et syndicats existant avant la guerre. Ensemble, ils allaient œuvrer à coordonner l’action de la Résistance et, dans la perspective de la libération du territoire national, à préparer la refondation de la République.

 

La journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » en Indochine, le 8 juin

 

http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20050527&numTexte=74&pageDebut=09218&pageFin=09218


 

Instituée par le décret n° 2005-547 du 26 mai 2005, cette journée d’hommage correspond au jour du transfert à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette de la dépouille du Soldat inconnu d’Indochine, le 8 juin 1980. Un mémorial dédié aux morts pour la France en Indochine est implanté à Fréjus sur une hauteur dominant la ville. Inauguré en 1993 par le président de la République, il abrite près de 24 000 sépultures de militaires et de civils morts en Indochine.

 

La journée nationale commémorative de l’appel du général de Gaulle, le 18 juin 1940, à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi, le 18 juin

 

http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20060319&numTexte=2&pageDebut=04142&pageFin=04142


 

Le 18 juin 1940, sur les ondes de la BBC, le Général de Gaulle appelait les Français à refuser la défaite et à poursuivre le combat avec lui en Grande-Bretagne, au sein des Forces Françaises Libres. Entouré de volontaires qui l’avaient rejoint dans son exil, il jetait les bases d’une alternative au régime de Vichy et à sa politique de collaboration avec l’Allemagne nazie : la France Libre. Cette journée donne lieu à des cérémonies commémoratives sur l’ensemble du territoire.

 

La journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France, le 16 juillet si c’est un dimanche, ou le dimanche qui suit

 

http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20000711&numTexte=4&pageDebut=10483&pageFin=10483


 

La date choisie pour cette commémoration correspond à la date anniversaire de la rafle du Vélodrome d’Hiver, au cours de laquelle la police française a arrêté les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 Juifs de la région parisienne, dont 4 115 enfants.

Le 29 février 2000, une proposition de loi déposée par le député socialiste Jean Le Garrec, président de la commission des affaires sociales, a institué le 16 juillet, jour anniversaire de la rafle du Vélodrome d’Hiver, « Journée nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France ». Le but de cette loi était de lever les ambiguïtés du décret de 1993 qui fait référence aux « persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite « gouvernement de l’État français (1940-1944) » », et d’affirmer explicitement qu’il s’agissait bien de « crimes racistes et antisémites de l’État français », sans circonvolutions et sans mettre l’État français entre guillemets.

 

La journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives, le 25 septembre

 

http://www.legifrance.com/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20030402&numTexte=6&pageDebut=05788&pageFin=05788


 

Instituée par le décret du 31 mars 2003, cette journée donne lieu chaque année, à Paris, à une cérémonie officielle, dans la cour d’honneur des Invalides.

 

La commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918 et l’hommage rendu à tous les morts pour la France, le 11 novembre

 

http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20120229&numTexte=2&pageDebut=03561&pageFin=03562


 

Pour commémorer l’anniversaire de l’armistice de 1918, la journée du 11 novembre fut instituée par la loi du 24 octobre 1922 « Journée nationale pour la commémoration de la victoire et de la paix ». La loi du 28 février 2012 élargit la portée à l’ensemble des morts pour la France. C’est donc la reconnaissance du pays tout entier à l’égard de l’ensemble des Morts pour la France tombés pendant et depuis la Grande Guerre qui s’exprime aujourd’hui, particulièrement envers les derniers d’entre eux, notamment en opérations extérieures. La commémoration de l’armistice du 11 novembre est l’une des journées nationales instituées par des textes législatifs et réglementaires. Jour d’hommage et de recueillement, elle donne lieu chaque année à des cérémonies commémoratives devant les monuments aux morts des communes de France. Signé le 11 novembre 1918 près de Rethondes, l’armistice mit un terme à la Première Guerre mondiale qui fit plus d’un million de morts et presque six fois plus de blessés et de mutilés parmi les troupes françaises. Malgré l’étendue des destructions, le soulagement fut immense et la joie s’empara de chaque commune. Le 11 novembre 1920, la dépouille d’un Soldat inconnu fut inhumée sous l’Arc de triomphe à Paris où la flamme est ravivée tous les soirs par le Comité de la flamme et des représentants d’associations.

 

La journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, le 5 décembre (lire plus haut s’agissant des polémiques quant aux dates de commémorations)

 

http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20030928&numTexte=6&pageDebut=16584&pageFin=16584


 

S’y ajoute une douzième cérémonie en hommage à Jean Moulin, qui se déroule à Paris, au Panthéon, le 17 juin, jour anniversaire de l’acte considéré comme son premier acte de résistance. L’organisation de cette cérémonie répond à un usage et non à un texte législatif ou réglementaire.

 

2. Les différents participants à une cérémonie du souvenir

 

En règle générale, une cérémonie commémorative regroupe 4 catégories de participants :

- les personnalités : il s’agit bien sûr des autorités à qui la préséance est due (maire, préfet, parlementaire…). Leur « mission » consiste en le dépôt de gerbe devant le monument aux morts, le prononcé d’un discours, la remise de décoration… Il est primordial de désigner clairement ces personnalités et de les informer préalablement sur le déroulement de la cérémonie, leur emplacement, leur ordre de passage (fixé par le protocole), le temps de parole qui leur est imparti… ;

- les unités d’exécution : il s’agit principalement de la musique municipale ou locale. La présence de la compagnie des sapeurs-pompiers et d’un piquet d’honneur militaire avec clairons ou trompettes peut également être prévue. Le décret du 13 septembre 1989 prévoit en effet la possibilité de rendre les honneurs militaires à certains symboles, notamment les monuments aux morts pour la patrie ;

- les associations d’anciens combattants : très nombreuses et actives en France (*), parfois diversement représentées dans les communes ;

- le public : la finalité d’une cérémonie commémorative est le souvenir, le rassemblement, mais également l’enseignement. À ce titre, il peut s’avérer très intéressant d’associer les élèves et leurs professeurs et de leur prévoir une participation active dans le déroulement de la cérémonie. La présence d’élèves est vivement encouragée dans les recommandations ministérielles. Cette participation peut prendre la forme de lecture de textes adaptés aux circonstances, du dépôt individuel d’une fleur, du chant de la Marseillaise, du port du coussin pour les décorations ou encore de la présentation de la gerbe à l’autorité chargée de la déposer devant le monument…

 

À noter
Quelquefois en France, mais surtout dans les pays anglo-saxons, les citoyens portent des coquelicots sur le revers de leurs vestes. Le coquelicot symbolise en effet les soldats morts au combat car, après un combat, les champs, nus auparavant, se recouvrent de ces fleurs rouges sous l’effet de la poussière de chaux laissée par les bombardements.
En France, le bleuet était aussi utilisé car il rappelait la couleur des uniformes des soldats français pendant la guerre, mais cette tradition a été perdue peu à peu.


 

Participation d’un détachement militaire : la demande de participation d’un détachement militaire s’effectue auprès du délégué militaire départemental (coordonnées disponibles auprès de chaque préfecture) ou du commandant d’armes. Les règles à respecter sont précisées par le décret n° 2004-1101 du 15 octobre 2004 relatif au cérémonial militaire ; son application implique la prise en compte des phases suivantes :

- mise en place des troupes dans le dispositif ;

- présentation de la cérémonie et du dispositif militaire ;

- inspection du dispositif par le commandant des troupes ;

- accueil d’un emblème (le cas échéant) et honneurs à l’emblème ;

- arrivée de l’autorité militaire et des autorités civiles ;

- salut à l’emblème et hymne national (le cas échéant) ;

- revue des troupes (le cas échéant) ;

- phase de remise de décorations (immédiatement après la revue des troupes).

 

3. Le déroulé des cérémonies

 

a) Le placement

 

Les autorités convoquées aux cérémonies publiques y prennent place dans l’ordre des préséances fixées par le décret de 1989, de sorte que la personne à laquelle la préséance est due ait toujours à sa droite celle qui doit occuper le deuxième rang, à sa gauche celle qui doit occuper le troisième rang et ainsi de suite.

 

Si la disposition du lieu le permet, les autorités sont placées côte à côte et la personne à laquelle la préséance est due est placée au milieu.

 


 

Lorsque la configuration des lieux exige que les personnes soient placées en rangs successifs de part et d’autre d’une allée centrale, l’autorité à laquelle la préséance est due se tient à gauche de la travée de droite ; l’autorité occupant le second rang se tient à la droite de la travée de gauche, les autres autorités sont placées dans l’ordre décroissant des préséances rangée par rangée, alternativement dans une travée puis dans l’autre, du centre vers l’extérieur.

 


 


Dans un cortège officiel, si le premier rang est constitué de cinq personnes, la personnalité la plus importante est placée au centre ; s’il ne comporte que quatre personnes, elle est placée à droite.

 


 

Quand cela est possible, les autorités civiles sont placées à droite, les autorités militaires à gauche, chacune gardant en son sein les rangs qui lui sont respectivement attribués.

 


 

Le rang des préséances ne se délègue pas et chacun occupe la place qui lui revient dans l’ordre protocolaire, de par ses fonctions propres. Toutefois, et par exception, une personne qui exerce la suppléance des fonctions d’une autre personnalité, tel le premier adjoint en cas d’absence ou d’empêchement du maire, occupe sa place protocolaire (voir chapitre sur les préséances).

Lorsque la cérémonie comporte des allocutions, celles-ci sont prononcées par les autorités, dans l’ordre inverse des préséances (voir chapitre sur les discours).

Lorsqu’il y a un dépôt de gerbes, il a lieu généralement dans l’ordre des préséances.

 

b) Le déroulé type d’une cérémonie

 

La plupart du temps, les cérémonies se déroulent devant le monument aux morts de la commune et peuvent inclure la levée des couleurs, une remise de décorations, des allocutions, des chants ou l’exécution de morceaux de musique, un dépôt de gerbes. Le déroulement répond aux règles du cérémonial militaire, et plus particulièrement lorsqu’un détachement en armes est présent pour rendre les honneurs. Lorsqu’une cérémonie comprend un appel des morts, ce dernier prend place juste avant le dépôt de gerbes et fait l’objet d’un déroulement précis.

 

Chronologie des différentes phases :

- Mise en place du détachement d’honneur

- Mise en place des porte-drapeaux de part et d’autre du monument

- Mise en place des spectateurs, des amicales et des personnalités locales

- Arrivée et honneurs aux autorités civiles et militaires

- Montée des couleurs

Dans les emprises et camps militaires des armées et formations rattachées, les couleurs nationales sont hissées et rentrées chaque jour aux heures fixées par le commandant d’armes (ce qui exclut le drapeau européen ou tout autre drapeau, en dehors de visites ou de journées particulières).

- Remise de décorations

- Remise de drapeau d’association

- Exécution de chants, de marches, d’hymnes, lecture de textes divers en rapport avec la commémoration

- Lecture des messages officiels en terminant par l’autorité qui préside

- Appel des morts

- Dépôt de gerbes

- Sonnerie « aux morts », minute de silence, refrain de la Marseillaise (« Présentez armes » pour la Légion d’honneur, « portez armes » pour la Médaille militaire et l’Ordre national du mérite)

- Honneurs et départ des autorités civiles et militaires

- Au terme de la cérémonie, les autorités vont saluer et remercier les porte-drapeaux et le chef de la formation musicale.

- Le dépôt de gerbes, la sonnerie aux morts

 

Détail de l’organisation
 
1/ Accueil et placement des participants selon un plan matérialisé sur le sol, en veillant à placer les membres d’associations d’anciens combattants au plus près du monument, ainsi que les jeunes et enfin le public. Il est d’usage de placer les porte-drapeaux de part et d’autre du monument commémoratif. Ces derniers peuvent se présenter en cortège sur le lieu de la cérémonie.
2/ Accueil des autorités et des personnalités à proximité du lieu de la cérémonie, qui rejoignent ensuite le monument dans le plus strict respect des règles de préséance pour ensuite former une ou plusieurs lignes. Dans les communes, ces règles protocolaires s’organisent naturellement la plupart du temps sur la base de l’expertise « éprouvée » des anciens.
3/ Allocutions et discours prononcés généralement avant de rendre les honneurs et en suivant l’ordre croissant des préséances, le représentant de l’État prenant la parole en dernier. Il est d’usage que le nombre d’allocutions soit limité à trois ou quatre intervenants. À titre d’exemple, l’évocation d’un fait historique peut être effectuée par un jeune de la commune, un représentant d’association ou le maire, avant la lecture du message du secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense et des Anciens combattants.
4/ Dépôt de gerbe effectué au pied du monument par les autorités accompagnées de jeunes (quand c’est possible), formant la ligne protocolaire, ensemble ou successivement en reculant de trois pas à l’issue, si la configuration des lieux l’autorise.
5/ Hommage aux morts annoncé par le responsable du déroulement de la cérémonie : « Aux morts » ; les personnes en uniforme saluent, les civils (hommes uniquement) se découvrent et les emblèmes des associations s’inclinent. Les tambours battent et les clairons sonnent ; cette sonnerie est suivie d’une « minute de silence ».
6/ Hymne national interprété par la formation musicale ou chanté par l’ensemble des participants à la cérémonie.
7/ Fin de la cérémonie et remerciements ; les autorités, par ordre de préséances, viennent saluer et remercier (poignée de main) les porte-drapeaux, les présidents et membres d’associations d’anciens combattants, puis tous les autres participants. Le public est généralement salué à distance.
8/ Départ des autorités et de l’ensemble des participants.

 

4. Le rôle des porte-drapeaux

 

Le porte-drapeau doit être d’une tenue vestimentaire irréprochable : en pantalon gris et blazer bleu marine (ou vert, ancien de la légion par exemple), en costume sombre ou exceptionnellement en tenue militaire réglementaire actuelle (avec l’accord du délégué militaire départemental) (pas de pioupiou 14/18, ou bandes molletières 39/40, etc.). Il doit porter la cravate (noire de préférence ou celle de sa section), être couvert (coiffure régimentaire en relation avec son drapeau ou béret basque noir), les gants blancs assurant le respect de l’emblème porté. Les décorations officielles pendantes de grand modèle sont portées à gauche, les décorations d’associations à droite. Le baudrier se porte sur l’épaule de droite afin de ne pas masquer les décorations. L’insigne officiel de porte-drapeau se porte à droite (car assimilé à un certificat). La hampe du drapeau se tient de la main droite (comme le fusil).

Lors des défilés officiels : les porte-drapeaux sont mis en rang par 2, 3 ou 4 suivant la possibilité locale (largeur de rue, etc.) ; il y a lieu de respecter une hiérarchie de ceux-ci par rapport à l’emblème porté et non pas la valeur de tout un chacun, à savoir (les ordres nationaux, les croix de guerre, les amicales régimentaires et enfin les autres associations [Souvenir français, Croix rouge, etc.]). Les porte-drapeaux se placent en principe toujours derrière la musique, sauf si des troupes participent à la cérémonie, auquel cas ils suivent les militaires.

Cérémonie au monument aux morts : les porte-drapeaux arrivant en cortège se placent de part et d’autre du monument et saluent celui-ci, ils saluent également à la sonnerie aux morts et à la fin de la cérémonie si celle-ci clôture le cérémonial (sinon au dernier monument honoré). Ils repartent en ordre. On ne remballe jamais les drapeaux devant un monument mais à une certaine distance de celui-ci.

Lors des obsèques : les porte-drapeaux se placent de chaque côté du corbillard jusqu’à l’arrivée de l’officiant qui vient accueillir le corps. Selon les coutumes locales, ils précèdent ou suivent de plus ou moins près le cercueil pour entrer et sortir du lieu de culte. À la sortie, ils forment une haie de chaque côté du corbillard pour rendre un dernier hommage. S’ils se rendent au cimetière, ils se placent de chaque côté de la tombe et rendent un dernier salut après les prières.

 

B - Recommandations pour cérémonies réussies

 

Les cérémonies du souvenir s’appuient sur un protocole éprouvé, généralement maîtrisé dans les communes qui, à défaut d’être outillées (présence d’un service dédié), font montre d’une solide expérience dans ce domaine. Sans doute l’expertise de quelques élus rodés compense-t-elle aisément l’absence d’un véritable service. Toujours est-il qu’un certain nombre de recommandations peuvent être appliquées pour des cérémonies réussies.

 

1. Conjuguer solennité et convivialité

 

La solennité est le fondement même de ce type de cérémonie, qui se déroule fréquemment devant un monument aux morts. Cette solennité est même l’ingrédient « de base » de toute cérémonie. Elle passe par le respect d’un certain nombre de principes simples : des dictions claires pour tous les textes (énumération de noms, passages de paroles…), des symboles bien « tenus » (une Marseillaise correctement exécutée ou un enregistrement audio de qualité, des sonneries aux morts ponctuées, une sono de qualité). Ces détails contribuent, plus que largement, au cérémonial de ce type de moment. Cette solennité incontournable n’est, paradoxalement, pas l’ennemie d’une convivialité qui viendra tempérer l’ambiance parfois lourde des cérémonies. Un équilibre est donc à rechercher, qui s’instituera dans la durée.

 

2. Des invitations en bonne et due forme

 

Les cérémonies mémorielles, plus que tout autre moment de la vie locale, s’appuient sur des invitations rédigées et adressées en bonne et due forme. Les destinataires de ces invitations sont très sensibles à ce qu’elles soient expédiées en temps et en heure, nominatives, valorisant ainsi les invités. On veillera donc à ne pas prendre à la légère ces invitations récurrentes, ainsi que les rédactionnels réguliers annonçant ces manifestations dans la presse locale. Ces supports de communication témoignent au fond de l’importance attachée à ces cérémonies, quelles qu’elles soient.

 

3. Revisiter et enrichir ces cérémonies

 

C’est un point toujours délicat que de toucher à la forme de ces cérémonies bien rodées et inscrites dans les calendriers. Pourtant, et même de façon progressive, contribuer à leur enrichissement est un réel plus. Cet enrichissement ne nécessite pas toujours de toucher à la structure même des cérémonies, mais plutôt de contribuer à une évolution « homéopathique » : remplacer une bande par un groupe qui joue les morceaux, dynamisant la cérémonie, organiser la présence des scolaires, collèges ou lycées, compléter les manifestations proposées par des expositions, porteuses de contenus sur la mémoire locale. Qu’il s’agisse du 11 novembre, du 8 mai ou de cérémonies comme l’hommage au résistant Manouchian, des enrichissements sont toujours bienvenus : exposition, projection de films, invitation de résistant(e)s à des échanges…, les possibilités sont très larges. Elles nécessitent de proposer des initiatives en lien avec les commémorations, les anniversaires ou les périodes concernées.

 

4. Impliquer les associations locales

 

En lien avec le point précédent, les associations locales – et particulièrement les associations d’anciens combattants – devront être étroitement associées à la préparation et à l’organisation même de ces cérémonies, y compris aux « à-côtés » qui peuvent en enrichir le contenu (expositions…). Leur mobilisation est gage de participation active et de relais par les associations, souvent bien implantées, de la cérémonie dans la population. Ce qui n’est jamais inutile, certaines de ces dates tendant parfois à accueillir moins de monde…

 

5. Savoir adapter son discours

 

Dans toute cérémonie patriotique, le discours joue un rôle important. S’il est indispensable de tenir compte de la configuration du lieu où l’on s’exprime pour adapter sa prise de parole (plein air, salle des fêtes, école) et raccourcir le cas échéant, il ne l’est pas moins de se caler en fonction du nombre de prises de parole pour éviter les redites qui lassent l’auditoire. À plus forte raison quand on parle le dernier… Autre enjeu important : la simplicité du ton comme des mots choisis. Même quand un discours est préparé par des collaborateurs, il doit s’incarner dans celui qui s’exprime, lui correspondre. À plus forte raison dans une cérémonie de ce type… Quand ce décalage est trop patent, la portée du discours, quel qu’il soit, s’avère bien moindre ! « Les mots justes trouvés au bon moment sont de l’action », résumait avec justesse Annah Arendt. Aussi importante que l’entame, la conclusion est ce sur quoi va rester votre auditeur. Il faut conclure votre intervention avec un message fort. Retenez d’ailleurs bien ce proverbe jésuite : « Sachez parfaitement votre introduction et votre conclusion ; le reste, les gens n’écoutent pas ! » Dans la plupart des cas de figure, les discours ont lieu devant le monument aux morts, en plein air et avec des conditions parfois difficiles (pluie par exemple). Il faudra alors être capable de s’adapter, avec stoïcisme parfois, pour montrer sa conviction à son auditoire, en évitant de lire son texte, en montrant qu’on s’en est imprégné. Dans ce type de cérémonie, le public est la plupart du temps attentif. On évitera un travers trop répandu : celui du discours type ou du même discours que l’année d’avant. Personnalisez et humanisez votre propos, c’est la clef ! Les associations locales en seront flattées et ces cérémonies ont beaucoup de sens pour elles.

 

6. Cocktail – vin d’honneur : ni « trop », ni « trop peu »

 

Les cocktails et vins d’honneur servis dans ce type de cérémonie tiennent compte d’un certain nombre de paramètres : importance accordée à la cérémonie (locale, présence de représentants de l’État, de l’armée…), lieu de service (en plein air, dans une école, dans une salle ou à l’hôtel de ville). Dans tous les cas, il faudra être attentif à la proximité du lieu de service du vin d’honneur par rapport à la cérémonie, ce qui limite souvent les possibilités. S’éloigner, c’est prendre le risque de perdre une partie non négligeable des personnalités invitées, ce qui n’est pas le but ! Quant à ce qui est servi, là encore c’est à apprécier au regard de tous les paramètres : type de lieu, importance accordée à la cérémonie…

 

C - Les « Saints Patrons »

 

Un saint patron représente le saint protecteur d’un groupe particulier, qu’il s’agisse d’une localité, d’une région ou d’un pays, ou encore d’une corporation (dans ce cas précis) ou d’une profession (lire notre liste plus loin). Ce mode de vénération est principalement partagé par les catholiques, les orthodoxes et, dans une certaine mesure, la communion anglicane. La plupart des cultes protestants contestent cette pratique. Le choix d’un saint patron par un corps de métier est un usage qui remonte aux corporations médiévales. Il a pu être suggéré par son activité professionnelle, par un trait dominant de sa vie, de sa mort ou de sa légende.

La grande majorité des maîtres artisans et des marchands étaient regroupés en corporations. Ces associations de membres d’une même profession servaient principalement à défendre les intérêts des travailleurs : éviter la concurrence à l’intérieur du bourg, garantir l’exclusivité du marché urbain (monopole), fixation des salaires et des heures de travail. Ces corporations étaient souvent associées à des confréries religieuses qui veillaient aux besoins religieux et sociaux des membres. Chaque confrérie avait son patron (un saint ou une sainte), sa chapelle et ses fêtes religieuses.

 

La Sainte-Barbe représente un moment fort de la vie locale. C’est en effet la patronne des sapeurs-pompiers, qui la célèbrent chaque année le 4 décembre, lors de la sainte Barbara (laquelle lui a pris sa place au calendrier romain en 1969). Dans les communes où sont implantés des centres de secours, maires, conseillers généraux sont fréquemment invités à discourir. Tout discours devra rappeler le sens très symbolique de cette cérémonie. Il soulignera les valeurs qui sont celles des services d’incendie et de secours, en valorisant leur rôle dans la vie locale.

 

Dans la majorité des unités de la gendarmerie, le 26 novembre est la date de la célébration de Sainte Geneviève, sainte patronne depuis 1962. Une cérémonie traditionnelle à laquelle les maires sont fréquemment amenés à discourir. En règle générale, cette fête est célébrée au niveau des écoles de gendarmerie, des compagnies, des escadrons, de la Garde Républicaine, des groupements, des légions des régions et de la direction générale de la Gendarmerie. Fille unique, elle aurait hérité de la charge de membre du conseil municipal détenue par son père, charge qu’elle aurait exercée tout d’abord à Nanterre, puis à Paris. Grâce à sa force de caractère, Geneviève, qui n’a que 28 ans, convainc les habitants de Paris de ne pas abandonner leur cité aux Huns. De fait, Attila épargna Paris. Par un décret du 18 mars 1962, le pape Jean XXIII désigne sainte Geneviève patronne de la gendarmerie : « Femme forte, paisible et de grande autorité, elle a su rétablir l’ordre et la paix dans la cité ; Geneviève reste un repère et un exemple pour tous les gendarmes dans leur labeur, en même temps qu’elle intercède pour eux. » La Gendarmerie nationale la fête le 26 novembre, date du « Miracle des ardents » où, en 1130, une centaine de malades furent guéris d’une maladie mortelle liée à un parasite du seigle, lorsque le reliquaire de sainte Geneviève fut porté dans l’église.

 

La sainte-Barbe : éloge des soldats du feu
 
Dans ce type de cérémonie importante dans la vie locale, le maire est invité par les autorités et son rôle se limite donc fréquemment à prononcer un discours. Ce discours devra rappeler le sens de la Sainte-Barbe et ce qu’elle incarne. Les sapeurs-pompiers savent tous le sens de cette cérémonie, à l’approche des vœux puisqu’elle se déroule début décembre. Mais il n’est jamais inutile d’en rappeler d’emblée la portée symbolique dès l’entame du propos : l’occasion pour les élus de témoigner leur attachement et leur gratitude aux soldats du feu. Un attachement dont il sera rappelé que les pompiers (et leurs familles) le méritent.
Il faut bien sûr « exalter » les valeurs associées au métier de pompier : courage, disponibilité… En insistant aussi sur les risques qu’ils encourent au quotidien dans une société de plus en plus dangereuse. La symbolique de leurs interventions se situe donc bien au delà de l’efficacité et de la compétence dont ils font preuve en toutes circonstances (cf. le lien social auquel ils contribuent). Dans un monde qui isole, le métier de pompier incarne bien le lien à l’autre, le dévouement… Il est donc intéressant d’en souligner le contenu, pas simplement limité aux interventions, mais aussi centré autour de nombreuses autres tâches moins visibles. Il est également bienvenu de rappeler le rôle essentiel des volontaires, mais aussi des familles dont le discours devra rappeler l’importance (face aux nombreuses absences et aux risques encourus). Enfin, ce propos de maire/invité devra être court, au regard du grand nombre de prises de parole potentielles – élus, autorités civiles ou militaires.

Quelques exemples de saints Patrons
 
Agriculteurs : Saint Benoît (le 11 juillet), Saint Médard (le 8 juin)
Apiculteurs : Saint Ambroise (le 7 décembre)
Artificiers : Sainte Barbe (4 décembre)
Avocats : Saint Yves (Yves Hélory de Kermartin, le 20 mai), Saint Nicolas à Paris (le 6 décembre), Saint Alphonse (le 1er août)
Banquiers : Saint Matthieu, Saint Michel archange
Bijoutiers : Saint Éloi (le 1er décembre)
Charcutiers : Antoine-le-Grand
Chauffeurs : Saint Fiacre
Cuisiniers : Sainte Marthe, Saint Laurent de Rome
Dentistes : Sainte Apolline (le 9 février)
Éditeurs : Saint Jean Bosco
Électriciens : Lucie de Syracuse
Forestiers : Saint Hubert
Gendarmes : Sainte Geneviève
Infirmiers : Saint Camille de Lellis
Informaticiens : Isidore de Séville, Saint Éloi
Journalistes : Saint François de Sales
Menuisiers : Sainte Anne
Mineurs : Sainte Barbe (le 4 décembre)
Pâtissiers : Saint Honoré
Pilotes : Emmanuelle, au lieu-dit Lassus (laïque)
Postiers : Saint Gabriel
Services de santé : Saint Luc (le 18 octobre)
Tapissiers : Sainte Geneviève
Vignerons : Saint Vincent, Saint Verny (en Auvergne)
Vitriers : Saint Marc (le 25 avril)

 

D - Les autres événements de mémoire

 

Il est de plus en plus fréquent de voir des collectivités, et plus particulièrement des communes, s’intéresser à leur histoire et organiser qui des expositions, qui des parcours pédagogiques, qui des manifestations consacrées à la mémoire. C’est en règle générale une autre manière de s’approprier un peu plus un passé et donc d’entretenir une identité locale, ferment de la vie en commun. Certaines communes comme Castillon la Bataille, Les Épesses en Vendée avec le Puy-du-Fou, Mornas avec sa forteresse entretiennent largement cette mémoire, avec des parcs, des animations… Quelle que soit l’échelle de territoire, le protocole lié aux manifestations ou événements de mémoire – on exclura les cérémonies traitées plus haut – s’appuie sur quelques règles simples.

 

1. Des dates judicieusement choisies

 

Le choix du moment de ces expositions temporaires doit évidemment tenir compte des dates de commémoration qu’elles accompagnent. C’est la base. Pour une exposition sur la Résistance, choisir une date entre le triptyque « journée du souvenir des victimes et héros de la déportation », le 8 mai, voire la Journée nationale de la Résistance donnera un sens supplémentaire à votre initiative, rythmée par les cérémonies et commémorations.

 

2. Un lieu adapté

 

Un lieu d’exposition a une influence forte sur le succès de votre exposition.

Pourrez-vous faire venir votre public dans tel endroit ?

Est-ce que le lieu s’accorde avec vos exigences ?

De plus, le lieu doit répondre à certains critères comme :

- place d’exposition suffisante ?

- disponibilité du lieu sur la période ;

- infrastructures existantes : toilettes notamment, banque d’accueil ;

- de bonnes liaisons pour le transport, parking, transports en commun.

Le choix d’un lieu professionnel comme une institution culturelle, un musée ou une galerie vous permettra d’économiser un temps précieux en termes d’organisation, car il y aura généralement un type d’infrastructure approprié ainsi qu’une « expérience » déjà existante (même si le lien avec la mairie n’apparaît pas immédiatement). Les collectivités locales organisatrices ont généralement une bonne expertise de ce type de choix. Mais l’organisation d’une exposition ne s’improvise pas ! N’est pas organisateur qui veut ! Une mairie qui voudrait marquer le centenaire de la guerre de 1914-1918 aurait tout intérêt à choisir un lieu central, reconnu des habitants et en lien avec son « activité ». En clair, un endroit qui marque le fait que la mairie est organisatrice : hôtel de ville, bibliothèque… Le tout en intégrant les horaires ouvrables pour proposer des horaires suffisamment larges aux visiteurs.

 

3. Des expositions « vivantes », didactiques

 

S’agissant des expositions qui sont un « média » très utilisé, il est important d’apporter une valeur ajoutée pédagogique aux panneaux dont chacun connaît les limites. L’objectif de ce type de manifestation autour de la mémoire est de n’être pas figé. Associer les clubs, les associations locales à l’accompagnement de ces moments forts est indispensable. Les bénévoles associatifs pourront en assurer la visite. S’il existe la possibilité d’aller au delà des grilles et panneaux, avec des enregistrements audio, des films, s’en priver serait très dommageable…

 

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