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Une rentrée sous le signe du management du risque financier

Article du numéro 428 - 15 septembre 2011

Tribune libre

Dure fonction que celle de décideur financier ! À l'heure où l'exercice des arbitrages pour 2012 reprend, les seules certitudes auxquelles ancrer les prospectives sont bien minces et pessimistes : contexte européen d'austérité, concours de l'État en berne, masses salariales à maîtriser, tarifs de fl uides à la hausse.

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Dure fonction que celle de décideur financier ! À l'heure où l'exercice des arbitrages pour 2012 reprend, les seules certitudes auxquelles ancrer les prospectives sont bien minces et pessimistes : contexte européen d'austérité, concours de l'État en berne, masses salariales à maîtriser, tarifs de fluides à la hausse. Un été de torpeur boursière n'a fait qu'aggraver un sentiment d'insécurité dont nos concitoyens se sentent plus victimes qu'acteurs.

Ce contexte est favorable au retour d'une dichotomie simpliste et abusive entre le décideur financier, garant de l'équilibre, et l'opérationnel, sensible aux besoins de la population. Si les prochaines échéances nationales se prêtent à cette antienne, qu'en sera-t-il au niveau local ? Le financier local échappera-t-il à la figure de Cassandre, face à des élus impatients des dernières concrétisations du programme de mandat ? Décidément, la rentrée 2011 se fera sous le signe du management du risque financier.


Anticiper !

À défaut de recettes toutes prêtes, anticipons l'avenir.
- Au-delà de nos outils de prospective financière, la problématique de la gestion du risque financier implique de réfléchir dès aujourd'hui aux activités stratégiques. Ne tombons pas dans le piège d'une analyse juridique des compétences obligatoires et des compétences facultatives, car l'offre d'initiative publique, quand elle est bien pensée, génère nécessairement la demande ! Plutôt que de jauger l'indispensable et le « un peu moins indispensable », l'exercice de dystopie a ses vertus : et vous, si vous étiez demain face au mur, quelles activités maintiendriez-vous en priorité ?

- Ne nous y trompons pas : malgré une formidable libéralisation des modes de gestion dont le statut de la société publique locale est le témoin, l'externalisation est rarement une solution à l'équation financière ; concédons quand même qu'identifier les coûts et les comparer à d'autres solutions de gestion demeure un outil efficace pour objectiver nos performances.

- Parlons de la qualité ! L'adéquation objectifs-moyens repose trop souvent sur des standards de qualité qui visent l'excellence. Replacer la demande de l'usager, sa perception et ses attentes au c½ur du process de production permet aussi d'ajuster les moyens. Faut-il répondre absolument à toute demande dans la semaine, au détriment des questions les plus prioritaires ? À qualité équivalente, l'usager de la route distingue-t-il réellement la différence entre deux enrobés ? À l'inverse, à coût équivalent, un travail sur le goût de nos repas ne permet-il pas d'améliorer réellement le service public ?

Ainsi, nos organisations pourraient échapper à « l'ajustement structurel », synonyme de réduction des services publics, pourtant vanté par quelques sirènes du libéralisme économique. Un diagnostic partagé, ainsi que nous l'avons mené à la ville de Rennes avec soixante managers et une centaine d'agents, permet de constituer, dès maintenant, une « boîte à outils » face au risque. À défaut d'effacer le danger, nous pouvons l'anticiper et l'accepter collectivement