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A moins de 40 000 habitants, l'NET n'est pas pour vous !

Article du numéro 422 - 15 mai 2011

Tribune libre

Le Cycle supérieur de management de l'Inet est désormais réservé aux cadres des villes de plus 40 000 habitants. Cette décision stupide va à l'encontre de tous les principes et aura pour conséquence d'empêcher bien des cadres de progresser.

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Denis Courtois
9e promotion du Cycle supérieur de management
Ex-président de l'Association des anciens stagiaires de l'INET (ADT-Inet)

Plusieurs d'entre vous ont sans doute reçu cette « offre » de l'Inet pour recruter des participants au Cycle supérieur de management. Cette formation « par alternance » vient de fêter ses 25 ans et a su conserver tout son attrait et sa qualité. Une différence fondamentale intervient cependant cette année : elle est maintenant « réservée aux fonctionnaires exerçant dans des villes de 40 000 habitants » ! Après avoir dit, tenté, parfois mis en œuvre sans l'écrire, cette barrière de « qualification », la nouvelle direction de l'Inet ne se cache plus derrière son petit doigt et l'affiche désormais résolument.


Stupide et discriminatoire

Cette barrière est totalement stupide et son caractère discriminatoire est inacceptable.

Stupide, car nombre de cadres des collectivités de plus de 40 000 habitants ont longtemps exercé dans la strate inférieure, les statistiques de fréquentation des cycles passés l'on démontré. Beaucoup de ceux qui ont suivi ce cycle ont pu ainsi progresser dans le métier. Les collectivités comme les intéressés ne peuvent que s'en féliciter.

Stupide et discriminatoire, car les « grandes » collectivités se privent ainsi d'hommes et de femmes « de terrain », qui connaissent à la fois les difficultés du management au quotidien et celles du développement de villes et de territoires dépourvus souvent de moyens appropriés. À moins que le CNFPT et l'Inet veuillent constituer un corps de fonctionnaires de catégorie A de « haut niveau » n'évoluant qu'entre eux, sans jamais se frotter aux petits attachés, directeurs et ingénieurs de bourgades sans intérêt...

Stupide, car elle empêchera tout fonctionnaire souhaitant évoluer dans son emploi de se donner les moyens d'accéder à une collectivité plus importante à l'heure où nombre de cadres vont partir à la retraite. À moins que le CNFPT ait pour mission de favoriser l'accès à ces postes à des fonctionnaires d'État dont les qualités managériales pourront enfin s'épanouir.


Nos différences nous enrichissent

Alors que l'on prône le mélange des cultures, il semble qu'il ne s'agisse là que d'axes de communication qu'il ne faut surtout pas réaliser.

On vous dira qu'on pense bien aux cadres des collectivités de taille inférieure car le CNFPT organise pour eux, en région, des séminaires du même type. Mais voilà bien le problème : cantonner, dans une même région, des collègues de collectivités d'une même taille, c'est rendre un mauvais service à la FPT dans son ensemble.

« Nos différences loin de nous léser doivent nous enrichir » écrivait Saint-Exupéry. Pour avoir participé à ce cycle, il y a quelques années, avec des collègues de villes, de départements, de structures départementales de tailles et aux enjeux fort différents, c'est bien dans la richesse de la confrontation, dans la découverte de nos différences que se trouvent la clef du succès et l'alchimie qui nous donnera envie de progresser et les outils pour y parvenir.

À l'époque DGA d'une ville de moins de 40 000, j'ai pu ensuite exercer dans des collectivités plus grandes. C'est aujourd'hui par choix que j'exerce dans une collectivité plus « modeste » en nombre d'habitants. Avec le système désormais mis en place par l'Inet, ce libre choix n'existera plus. Sachez, cher(e), collègue travaillant dans une ville de moins de 40 000 habitants, que le CNFPT et l'Inet sont prêts à vous donner tous les moyens et tous les outils pour... rester dans une collectivité de votre taille où il fait si bon vivre !