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François Deluga veut affirmer sa différence

Article du numéro 389 - 01 novembre 2009

Formation

Le président du CNFPT, François Deluga, a annoncé dès le mois de juillet son intention de visiter une délégation régionale de son institution chaque mois. Lille en septembre, Montpellier en octobre. Pour quoi faire ?

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La formule est déjà rodée. Le matin, François Deluga rencontre les élus et cadres territoriaux, avec le conseil régional d'orientation. L'après-midi est consacrée au personnel, l'objectif affiché est l'écoute de ce qui va et de ce qui ne va pas sur le terrain. Au-delà, il s'agit bien sûr de faire entendre sa différence, d'affirmer sa méthode, d'afficher ses orientations.
Sur la méthode, François Deluga fait clairement le choix de la gouvernance partagée, avec de nombreuses délégations données aux élus des deux parités, a contrario du choix de la personnalisation, fut-elle à vocation de paratonnerre. Sur le fond, le discours a indiscutablement changé : il ne s'agit plus seulement de réussir la mise en œuvre de la loi ou d'accompagner les politiques nationales, mais de réduire les inégalités d'accès à la formation, de soutenir le service public local et ­défendre le statut. En même temps sont affirmées (réaffirmées ?) les priorités accordées à l'innovation et au ­développement durable.


Une attente forte de « la base »

La question toujours posée face à de telles orientations est celle de leur traduction dans la réalité. Le protocole d'accord signé le matin de sa visite par le président du CNFPT avec le président de la région Languedoc-Roussillon a fait image de ce que pourrait être cette traduction. Avec une coopération pour accompagner les personnes souffrant d'un handicap dans la préparation du concours d'adjoint administratif, la mise en place d'un CFA hors les murs sur les métiers territoriaux, en particulier l'aide à domicile et l'organisation partenariale d'un colloque sur la mixité, la recherche de réduction des inégalités et la défense du statut trouvent des ­illustrations locales. Avec la coopération en formation sur la gestion raisonnée de la ressource en eau, développement durable et soutien au service public local sont privilégiés.
Les nombreuses interventions de la salle ont montré une adhésion certaine aux principes, mais aussi une attente forte. Sur plusieurs points, elles ont donné à François Deluga l'occasion de préciser, de renforcer et d'illustrer le propos. La recherche de l'indispensable équilibre dans la réponse aux besoins des deux mandants du CNFPT, les collectivités et leurs agents, fait partie de la feuille de route d'un établissement dont l'unicité a été fortement rappelée.


Maîtriser le temps

Le travail de terrain avec les centres de gestion pour améliorer les réponses aux besoins des petites collectivités, sera l'un des moyens de la réduction des inégalités devant la formation. L'innovation s'appuiera sur un dispositif de veille scientifique, regroupant les différents outils existant dans l'établissement en la matière et renforçant les partenariats avec les universités, les grandes écoles, les centres de recherche.
Face aux attentes, le président du CNFPT a aussi affirmé sa volonté de maîtriser le facteur temps, rappelé qu'il avait fait le choix de l'écoute et du débat avant la décision, et souligné qu'il tenait son agenda, dans le pilotage d'un ­paquebot dont chacun devait appréhender qu'il ne pouvait pas changer ­radicalement de cap du jour au lendemain. En ces périodes de foisonnement de projets ou propositions de lois, la gestion du temps sera effectivement centrale pour l'avenir.