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«L'impératif social rejoint l'impératif écologique »

Article du numéro 386 - 15 septembre 2009

Leader

Magali Vergnet-Covo est directrice de cabinet de François Dagnaud, adjoint au maire de Paris chargé de l'organisation et du fonctionnement du Conseil de Paris, de la propreté et du traitement de déchets.

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Quel est pour les collectivités le chantier prioritaire de la taxe carbone : sensibiliser des habitants aux économies d'énergie ou les aider à économiser pour qu'ils paient moins ?

Magali Vergnet-Covoest directrice de cabinet de François Dagnaud,
adjoint au maire de Paris chargé de l'organisation et du fonctionnement du Conseil de Paris,
de la propreté et du traitement de déchets.


C'est tout à la fois. Il faut qu'elles traitent sur le même plan les urgences sociales, économiques et écologiques. Ce serait une erreur que de croire qu'elles peuvent uniquement s'attaquer à l'isolation des logements, en laissant de côté les problèmes d'urbanisation et de densification. Sans oublier la dimension sociale, car les inégalités sociales et écologiques touchent toujours les mêmes personnes. Ceux qui souffrent des pollutions et des nuisances, sont aussi ceux qui ont le plus de difficultés à changer de logement pour améliorer leurs conditions de vie. L'impératif social rejoint donc l'impératif écologique. Ce qui est intéressant dans le débat actuel sur la taxe carbone, c'est qu'il met pour la première fois en évidence les inégalités territoriales. Il souligne les différences entre urbains, ruraux et périurbains et les inégalités écologiques de consommation d'énergie, d'émission de gaz à effet de serre, de déplacement, de chauffage.


Où agir en priorité ?

La lutte contre le changement climatique suppose que pour les ruraux et les périurbains, les collectivités fassent l'effort d'organiser des transports plus propres et plus économes, urbanisent autrement, densifient en concevant une autre politique de lotissement et de zones industrielles, luttent contre le mitage des espaces... Mais ne faut pas non plus relâcher l'effort vis-à-vis des zones urbaines denses, même si elles ont progressé en matière de réduction des consommations. Si on veut que la densité urbaine ne soit pas subie, elle doit aussi ­apporter de la qualité de vie : il faut des compensations en matière d'espaces verts, d'espace public, mais aussi des services à la personne, des emplois de proximité pour éviter les déplacements massifs et les pertes de temps dans les transports. Ces dispositifs d'urbanisme, de transport, de logements, d'aménagement, d'emplois sont au c½ur des compétences des collectivités. Et j'ajouterai qu'on oublie toujours que les habitants des quartiers dits populaires souffrent à la fois des problèmes de déplacements et d'énergie : ils devront payer beaucoup de taxe carbone, alors qu'ils ne ­bénéficient pas de la qualité de vie des centres-villes. C'est là où il faut une très forte action sociale, de compensation et de réhabilitation du bâti. On ­retrouve la dimension de développement durable et global.


La liste d'actions à mener par les collectivités est importante. C'est un gros transfert de charges...

Oui, mais pour partie, les collectivités ont déjà des instruments. Le transfert de charges est important pour la réhabilitation du bâti. Le défi d'investissement public est d'autant plus grand que le Grenelle II a surtout misé sur la régulation du marché par le crédit d'impôt et les éco-prêts. Le manque d'investissement public devra être comblé par les collectivités. Pour le reste, c'est moins un problème de moyens que de réadaptation d'outils déjà en leur possession. C'est ce que l'on tente de démontrer dans « Ville durable, mode d'emploi » : il faut réorienter les PLU, les plans de déplacements, concevoir autrement les permis de construire, revoir la commande publique, revoir les modes de ­management. Adopter cette démarche globale ne demande pas forcément plus d'argent aux collectivités. Les transports propres ne coûtent pas plus chers que les transports classiques. Dans tous les cas, il faut réaliser des infrastructures, et le kilomètre de tramway coûte moins cher que le kilomètre d'autoroute. Même dans le réaménagement du bâti, il y a un équilibre entre coût de fonctionnement et coût d'investissement.


La boîte à outils de la ville durable

Comment réduire nos consommations d'énergie et nos émissions de gaz, tout en accueillant toujours des logements et des crèches, en préservant l'emploi et la mixité sociale ?
Comment changer la ville sans la reconstruire, à coût supportable, en s'appuyant sur ses habitants ?
Comment utiliser les politiques publiques pour créer un effet de levier et modifier nos comportements ?
Fruit de l'expérience de praticiens des collectivités, cet ouvrage dirigé par Magali Vergnet-Covo, décrit tous les outils sous forme de fiches méthodologiques et d'exemples, enrichis et actualisés régulièrement.

Sommaire et commande sur http://librairie.territorial.fr rubrique « Dossiers d'experts ».