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Article du numéro 384 - 15 juillet 2009
La ville d'Angers (Maine-et-Loire) a choisi de faire du logement une "priorité solidaire". Son plan de bataille en cinq actions inédites témoigne d'un investissement sans précédent pour faire face à la crise et soutenir le secteur du bâtiment. Tous les articles du numéro 384 |
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La ville préfecture du Maine-et-Loire « met le paquet » sur le logement social. Un challenge que le maire (PS) d'Angers, président d'Angers Loire Métropole, résume ainsi 1 : « C'est une exigence de solidarité après les années folles où les prix de l'immobilier se sont envolés ».
L'élu ajoute : « Les Angevins ont le droit de se loger dans leur ville, d'accéder à des logements de qualité, respectueux de l'environnement ». Le constat est clair : constructions privées au ralenti ou défaillantes dans un contexte de déficit de logement, crise économique durement ressentie, manque de crédit des acheteurs et conséquences fortes en terme d'emploi. Face à cette situation préoccupante, la ville a choisi de se donner les moyens de son ambition, étant entendu que plus de 80 % des Angevins peuvent prétendre au logement social et que la ville comme l'agglo se sont engagées à construire 2 500 logements par an (dont la moitié sur la métropole angevine).
D'un côté, il y a l'investissement record : 30 millions d'euros que la ville insuffle en 2009 dans le logement social. 10 millions en faveur de l'opération de rénovation urbaine qui doit transformer les cinq quartiers prioritaires ; 3 millions en soutien à l'investissement des bailleurs via un fonds d'intervention à l'habitat social ; mise en place d'un emprunt exceptionnel de 15 millions d'euros supplémentaires pour donner un coup d'accélérateur bienvenu à la production de logements sociaux - des conventions spécifiques vont être signées avec les six bailleurs angevins. « À situation exceptionnelle, réponses exceptionnelles » résume le maire, pour qualifier ce niveau. Mais le plan de bataille en faveur du logement va au-delà du soutien à la filière et des moyens consacrés au logement. Cinq mesures viennent conforter cette démarche : permettre le rachat de programmes privés en mal d'acheteurs par les organismes sociaux et maintenir l'équilibre de mixité sociale ; renforcer l'aide à la pierre pour les bailleurs sociaux pour les inciter à dynamiser les mises en chantier (des aides s'ajoutant pour la construction de logements très déficitaires : grands logements, logements étudiants) ; favoriser l'accession aidée ; aider à la construction de logements respectueux de l'environnement et du cadre de vie avec des aides supplémentaires de 50 euros par mètre carré pour les bailleurs ; enfin, inventer de nouveaux modes de constructions moins coûteux pour favoriser le logement des populations les plus fragiles.
Dans Vivre à Angers, l'adjoint à l'urbanisme et au logement Jean-Luc Rotureau précise l'objectif recherché consistant à innover : « Les bois ou d'autres matériaux très performants et moins coûteux doivent pouvoir être utilisés pour obtenir des logements moins chers. Aux architectes et aux promoteurs de nous apporter des idées » conclut-il. On peut considérer qu'Angers a déjà rempli plus que sa mission...
1. Dans Vivre à Angers, avril 2009, n° 212.
Accueil logement : 02 41 05 50 55.