consultation guide des usages, du protocole et des relations publiques

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III • Réussir l’accueil

Fiche pratique n° 2  S’habiller pour travailler

 

A - « L’habit fait le moine » ou l’existence de véritables codes vestimentaires

 

Contrairement à ce vieux proverbe du XIIIe siècle « L’habit ne fait pas le moine », le monde du travail montre chaque jour à quel point ce que l’on porte sur le dos peut nous caractériser. Sinon, pourquoi y aurait-il des uniformes pour certains corps de métiers ? L’armée, la police et le monde judiciaire en sont les plus éclatantes illustrations : pour marquer l’appartenance à une institution aussi bien que pour en imposer le pouvoir, l’agent ainsi vêtu hisse clairement les couleurs de ses fonctions.

 

L’agent territorial – même s’il n’appartient pas à la police municipale, aux espaces verts ou au protocole (on pense aux appariteurs) – est autant tenu à certains codes vestimentaires que le salarié d’une multinationale dans les technologies de pointe ou qu’un honnête vétérinaire de campagne.

En effet, si le brave « véto » vient faire vêler une vache en costume-cravate, il n’aura pas plus de légitimité auprès de l’agriculteur qu’un directeur territorial qui assiste à un comité de pilotage en chemisette à carreaux et sandales estivales.

 

Ceux qui pensent qu’on ne juge pas forcément les gens sur leur apparence ont partiellement tort : si l’on peut accorder tout crédit humain à celui qui ne porte pas « le bon costume » au travail, on ne lui pardonnera pas, en revanche, son mauvais positionnement professionnel. Et celui qui n’a pas satisfait au départ aux codes vestimentaires en vigueur dans sa profession ou son institution aura bien plus de mal à faire ses preuves ensuite. À vous de choisir, en votre âme et conscience, la stratégie professionnelle qui vous convient le mieux.

 

B - Quels codes vestimentaires ?

 

Là encore, s’il est facile d’endosser un vêtement de travail au vestiaire de la voirie ou des espaces verts, il est plus subtil de déterminer quel sera le bon choix pour le cadre ou l’employé administratif fraîchement arrivé dans sa collectivité. Il n’existe pas de règlement en la matière, rien n’est écrit réellement nulle part et celui qui est peu au fait des questions de garde-robe trouvera bien de suivre les usages suivants :

- une certaine réserve : la réserve s’applique autant au comportement de l’agent qu’à sa façon de s’habiller ; sont donc – a priori – proscrits tous signes distinctifs et ostentatoires de religion, de culture, d’appartenance sociale ou politique. La neutralité est de mise surtout si l’agent est en contact avec l’usager ;

- ressembler au lieu d’innover : on cherchera à ressembler à ses pairs plutôt qu’à se distinguer par son originalité. Là encore c’est une autre façon d’illustrer « le devoir de réserve » conjugué avec « l’esprit de corps » ;

- observer les autres : pour s’habiller avec plaisir, on observera ce que l’on aime dans ce qui est le plus couramment porté chez ses collègues et on choisira ses vêtements en fonction ;

- adaptation : on choisira ses vêtements parce qu’ils sont agréables à porter, pratiques mais surtout adaptés à la circonstance (réunion, visite de chantier, cocktail etc.)

 

Une astuce d’organisation
 
Raisonnez par « tenues ». Achetez vos vêtements suivant ce raisonnement, prenez soin par avance de vous composer une tenue adéquate et rangez-les de la même manière dans votre dressing. À chaque jour, chaque circonstance : un haut (veste/pull), un bas (pantalon ou jupe pour les femmes), une paire de chaussures, une veste et/ou un manteau. Les plus occupés n’auront qu’à endosser leur « uniforme personnel » chaque matin sans plus y réfléchir. Cette façon de faire évite les dérapages de goût, les pièces manquantes pour cause d’oubli au pressing, les casse-tête matinaux inutiles.

 

C - Cinq fautes de goût à éviter pour les cadres

 

1/ Les imprimés trop fantaisistes : cravates chargées façon dessins animés, chaussettes assorties, chemises bariolées (même les chemises Paul Smith, pourtant très chics, qui ont des revers de poignet et des pieds de col fleuris ne peuvent pas être du goût de tous et sont à réserver à vos week-ends ou rendez-vous extérieurs si ces derniers sont vêtus de même).

2/ Les couleurs trop vives même si elles vous vont : bleu électrique, rouge sang, rose fluo, turquoise fluo, jaune poussin, vert salade…

3/ Les vêtements suggestifs ou porteurs de message quel qu’il soit (n’oublions pas que le suggestif est porteur du plus vieux message du monde, le message sexuel) : tee-shirt à slogan idéologique ou autre, décolletés profonds, jupes trop courtes, pantalons à taille trop basse, piercings, tatouages, teintures et coupes de cheveux extravagantes, etc. Votre vêtement ne doit raconter que l’histoire suivante : je suis un professionnel, je fais mon métier de cadre territorial.

4/ Les tenues trop « décontractées » dites « streetwear » ou « casual » (en français on dira « sport »). Seul le directeur des sports – sur certains sites – pourra céder aux sirènes du jogging-basket. Même si vous détestez vous « habiller » en costume-cravate ou en tailleur, il faudra malgré tout faire cet effort… Vous êtes cadre… et bien dans vos chaussures de cuir.

5/ Les « signes extérieurs de richesse » (réels ou supposés). En l’occurrence, les montres trop chères, les bijoux en trop grand nombre ou trop clinquants, trop voyants par leur taille ou leur dessin sont à éviter. Un agent public n’est pas censé faire fortune à la manière d’un pétrolier texan. Et les bijoux fantaisie à cette dose ne sont pas très bienvenus non plus.

 

D - Jupe ou pantalon ?

 

Les femmes se posent souvent la question, et surtout les dirigeantes, de savoir si elles ne seront pas plus crédibles si elles masquent les attributs de leur féminité en attachant ou coupant leurs cheveux ou délaissant jupes ou robes pour un pantalon. Là encore le bon sens est de mise : le vêtement n’est pas là pour porter une quelconque bannière pro ou contre-féministe ni non plus pour brimer les individus, mais pour être seyant et dire qui nous sommes et ce que nous faisons sans en faire trop. Se faire passer pour un homme quand on est une femme n’est plus au goût du jour depuis les lointaines années 80. Les femmes oublieront la cravate et le costume même s’ils leur vont bien et auront deux choix de plus que les hommes pour se vêtir : la robe et la jupe en plus du pantalon.

 

E - Que faire du jean ?

 

Le jean fait tellement partie de notre façon de vivre que bien des couturiers ont su en faire un vêtement des plus élégants. Néanmoins, vous vous apercevrez qu’il n’a toujours pas ses entrées dans les cercles officiels. Si certains milieux (publicité, médias, universités), l’adoptent volontiers comme tenue de travail, voyez quant à vous si vous pouvez le porter – de façon très classique bien sûr – en réunion au sein de votre collectivité. Le meilleur moyen de le savoir est de regarder combien de personnes le portent et quel poste elles occupent ; vous en tirerez ensuite vos conclusions.

 

F - La tenue idéale

 

Sa couleur : Elle est de tous les beiges, de tous les gris (d’anthracite à gris souris), de tous les marrons (d’automne à chocolat en passant par marron glacé), d’un honnête bleu marine, sans oublier l’inégalable couleur noire. Tous les chinés, les rayures ultra-discrètes, les imprimés très fondus sont les bienvenus. Attention aux pois et aux carreaux plus difficiles à manier. Le prince de Galles peut avoir l’air trop décontracté. Dans le doute, restez sobre.

Ses tissus : lainages, cotons, synthétiques mélangés. Préférez les tissus mats aux tissus brillants, les tissus fluides qui tombent bien aux tissus épais lourds à porter.

Elle se compose :

- pour les hommes : d’un costume deux ou trois pièces. On peut porter ce costume sans cravate à condition d’arborer dessous une chemise irréprochable unie noire ou blanche ou bien un pull sobre. Ou bien d’un pantalon de costume sans sa veste mais avec un pull ou une chemise unie d’excellente qualité (parfaitement coupée qui ne se froisse ni ne fait de plis) ;

- pour les femmes : c’est un tailleur ou une robe unis. Une jupe au genou et un pull sobres. Les femmes ont plus de latitude que les hommes pour les accessoires ou les imprimés fantaisie, c’est aussi une plus grande prise de risque. Les fautes de goût sont plus fréquentes…

 

Un « truc » pour ne pas se tromper : copiez sans crainte
 
Tout le monde n’est pas un professionnel du « relooking » et puisque votre cœur de métier n’est pas le prêt-à-porter ni la haute couture, ne prenez pas de risque et n’ayez aucun scrupule à copier l’habillement des personnes de votre collectivité qui vous semblent les plus adaptées au cadre ambiant. Un autre « truc » utile : prenez un magazine de mode pas trop excentrique et de bon goût et copiez là aussi les tenues photographiées. Munissez-vous au besoin de la page pour faire les magasins et essayez de reproduire au mieux ce qui est présenté. Ce n’est pas un manque de personnalité de votre part, c’est plutôt signe d’une excellente adaptation au milieu ambiant.

 

G - Le vêtement, une véritable stratégie professionnelle ?

 

Le fleurissement des « relookeuses » et des « conseillers en image » en est la preuve : oui le vêtement est bien un vecteur de réussite (ou d’échec) professionnel. D’aucuns pourront déplorer la civilisation de l’image à outrance aux dépens de l’essentiel : les compétences ; il n’en reste pas moins vrai qu’un cadre qui se néglige a deux fois moins de chances de réussir qu’un cadre qui sait se présenter – donc s’habiller.

Accepter ce fait, c’est mettre déjà beaucoup d’atouts de son côté. Savoir en jouer, c’est prendre en main son destin professionnel de la même manière qu’on revisite son CV.

 

 

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