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Lettre d'information du réseau projets urbains N° 40 - 01/06/2007 - Tous les articles

Lettre d'information du réseau projets urbains
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Edito - L'immigration, l'intégration, l'identité nationale et le codéveloppement sont des notions inconciliables (01/06/2007)

Dans une tribune publiée le 1er juin dans Le Figaro, Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement explique de quelle manière il entend rendre cohérent entre eux ces pôles qui, à tout bien réfléchir, ne le sont pas. La césure, si elle était nécessaire, aurait du se situer après "immigration" et "identité nationale", l'intégration et le codéveloppement pouvant à la rigueur se joindre dans un couple improbable. Parce que la France a pris un retard important en matière d'intégration, le public visé n'a strictement rien à voir avec celui correspondant à une immigration plus fraîche où l'idée d'un contrat d'engagement civique, à la canadienne, n'a rien de choquant. Je suis plutôt convaincu que le contraire, à savoir une entrée dans le territoire sans ce contact républicain avec le "drapeau", a été source de tensions, et que les futurs Français apprécieront la solennité de ce contrat d'intégration. Brice Hortefeux aura beau multiplier les efforts, il ne parviendra pas à dénouer l'écheveau de ce méli-mélo où l'accolement de termes antagonistes aura un effet stigmatisant. L'immigration n'a rien à voir avec l'intégration. L'intégration réussie est la conséquence d'une immigration assumée. Le codéveloppement ne doit pas être vécu comme une politique de fortification des frontières mais au contraire de mains tendues vers les pays en voie de développement. Quant à la notion d'identité nationale, elle entre immédiatement en conflitavec une intégration qui ne serait qu'assimilation. Jusqu'où un Béninois légalement accueilli sur notre sol a-t-il le droit de porter publiquement, sur notre sol, sa part de Bénin ? Comment jauge-t-on un Béninois francisé ? Ce propos ne prête pas le flanc au reproche d'angélisme. Oui, l'immigration est un sujet complexe et réclame une régulation, qu'on le veuille ou non. Oui, l'identité nationale existe mais elle est soumise aux flux venus d'ailleurs, dans un monde de libre circulation des peuples. Oui, l'intégration a été un échec et pas seulement parce que les gouvernements ont été incompétents : le décrochage d'une partie de la jeunesse de la troisième vague d'immigration a renforcé la ghettoisation communautaire et favorisé la germination d'un racisme ordinaire. Oui, le codéveloppement est une nécessité car la France n'est pas un isolat fermé au monde et qu'elle subit toujours, d'une manière ou d'une autre, le marasme économique de l'Afrique. En mettant toutes ces notions dans un même chapeau, la France ne donne aucun signe positif aux minorités visibles, elles qui voudraient aussi conjuguer au présent la notion de rupture pour appréhender avec le même volontarisme cette France d'après que loue Nicolas Sarkozy. Une France d'après sans eux ?

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Actualités - Comment lutter contre la ségrégation urbaine ? (01/06/2007)

Dans la même tribune, Brice Hortefeux souhaite "revisiter la politique de la ville parce que la ségrégation urbaine constitue l'un des obstacles majeurs à l'intégration". L'intention est bonne et nous souhaitons que le gouvernement atteigne cet objectif vertueux. Car, dans ce domaine, tout reste à faire. Le mélange des genres des valeurs, l'absence de politique publique axée sur la reconnaissance des apports de l'immigration, risquent d'élever des murs invisibles de plus en plus hauts entre les France(s). Retisser un lien social dans les quartiers difficiles prendra un temps fou. Car les France(s) sont dans des logiques de plus en plus affirmées de séparation spatiale et que le travail de ravaudage passe par la mise en place de passerelles dont les concepts n'ont pas encore été définis (il suffit de mesurer l'ampleur dramatique des discriminations à l'embauche dans ce pays liée à la couleur de la peau). Les Français se sont adaptés à l'absence de politique publique dans la lutte contre les ségrégations : ils se sont calfeutrés et le processus n'en est qu'à ses prémisses...

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Actualités - Les revenus irréguliers courtisés par les banques ? (31/05/2007)

Sur l'agenda très chargé du calendrier des réformes que souhaite impulser Nicolas Sarkozy figure, la semaine prochaine, une table ronde sur la croissance et l'emploi où la question de l'accession à la propriété sera prioritaire. Le ministre de l'Economie, Jean-Louis Borloo, a invité assureurs et banquiers à se présenter aux rendez-vous avec des propositions concrètes. Les banquiers viendront avec une requête principale : optimiser l'accès au crédit immobilier des personnes ayant des revenus irréguliers.

La précarisation des contrats de travail barre l'accès d'une grande partie des Français aux crédits immobiliers du seul fait qu'ils ne peuvent garantir le remboursement régulier des échéances d'emprunt. Cette réalité n'est pas liée à la rigidité des banques : ces dernières sont tenues par la jurisprudence de prêter en connaissance de cause et pourraient être condamnées en justice pour défaut de vigilance si elles n'ont pas mené ce travail de sécurisation des remboursements. Dans les pays anglo-saxons, on a trouvé la parade : passé le cap de l'obtention de remboursements minimaux, les banques assurent leurs arrières en gageant le bien financé. En cas d'incident de paiement, les banques pourraient ainsi compenser le manque à gagner en récupérant le bien qu'elles financent. Interrogé par Le Monde, Pierre de Lauzun, de la Fédération bancaire française, affirme que dans les pays où c système est en vigueur, " il est plus facile d'emprunter ". Ajoutant que " l'hyperprotection à la française est bonne pour le citoyen moyen, pas pour celui qui sort du cadre ". Même constat de Philippe Stoltz, de la BNP Paribas : " Les biens doivent être plus faciles à récupérer et à vendre, si l'on veut passer à un système qui finance plus de gens ". Question : à partir de quel niveau de non remboursement des échéances les banques seront-elles autorisées à " se payer " sur le bien immobilier, avec les conséquences que l'on imagine pour les personnes concernées ?

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Actualités - Marseille : la ZFU étendue (31/05/2007)

La deuxième Zone franche urbaine (ZFU) de Marseille, concernant les 14 et 15è arrondissements, vient d'être étendue, comme le confirme un décret du Conseil d'Etat. Créée en mars 2004, cette ZFU sud s'étendait jusqu'alors sur 414 hectares ; elle vient d'obtenir une dotation supplémentaire de 18,83 ha supplémentaires. Cette extension offrira des dérogations aux entreprises désireuses de s'installer dans les quartiers de la Cabucelle et du Canet tout en enclenchant la restructuration urbaine de Malpassé. D'après la Ville de Marseille, la mise sur le marché de 90 000 m2 de bureaux permettra la création de 3 000 nouveaux emplois.

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Actualités - A Poissy, la démolition d'une cité HLM passe mal (31/05/2007)

Le maire UMP de Poissy (Yvelines), Jacques Masdeu-Arus, est confronté à un dilemme : alors qu'il envisage la destruction de la cité HLM de la Coudraie sur son territoire, une partie de la population s'y oppose, invoquant même la tentation municipale d'une " épuration sociale " (voir le Monde daté du 29 mai 2007). Sur les 320 familles présentes dans la cité, 200 l'ont déjà quittée. Mais certaines d'entre elles, dont le départ fut volontaire, considèrent qu'elles n'ont pas forcément gagné au change. Et sont confrontées aux mêmes difficultés récurrentes d'insécurité.

Face à la résistance d'une partie de la population, le maire poursuit dans son idée, projetant la construction d'un hôpital à la place de la cité et promettant la construction de 608 logements sociaux sur Poissy. De plus, le départ massif d'une grande partie des habitants de La Coudraie laisse à penser que le choix de la démolition est irréversible. L'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) devrait prochainement donner son avis sur le sujet et débloquer dans la foulée les fonds pour la réalisation de l'opération. Mais cette affaire éclaire un principe fondamental des opérations de démolition-reconstuction : si certaines d'entre elles relèvent d'une saine démarche de réinvestissement urbanistique sur un territoire, d'autres, plus ou moins imposées par les pouvoirs publics, peuvent être vécues comme de véritables traumatismes par les habitants sur place. Ce ressenti négatif n'est pas lié à la pertinence de l'opération mais aux solutions offertes de relogement, qui n'entraînent pas forcément une amélioration de leurs conditions de vie. Dans ce type d'opération, il est donc nécessaire d'agir de conserve avec les principaux concernés pour éviter que cette dernière n'installe un injuste sentiment de viol intime de " sa " propriété.

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A lire - Accueil des mineurs : protection renforcée (30/05/2007)

Le régime de protection des mineurs accueillis hors du domicile parental est renforcé depuis le 1er septembre 2006. Les catégories d'accueils collectifs placés sous la protection du préfet ont été redéfinies ainsi que les obligations de déclaration. A lire dans Association Mode d'Emploi (n° 89).

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