Date de mise en ligne : 15/10/2012.
Edito
L'affaire désormais baptisée InistGate continuer de prendre de l'ampleur, à mesure que se soulèvent les coins du tapis sous lequel l'Inist a soigneusement caché la poussière depuis des années. Ainsi, les langues se délient, que ce soit à titre individuel du côté des auteurs et des utilisateurs ou à un niveau plus institutionnel, chez les éditeurs de contenus.
Si l'intervention de l'Enssib est timide mais compréhensible (elle est placée sous la même tutelle ministérielle que le CNRS et l'Inist), elle a au moins le mérite de relayer l'appel d'Olivier Ertzscheid et de rappeler le choix de l'école de faire déréférencer le BBF de la base Refdoc. Du côté de serdaLAB, le ton est beaucoup plus revendicatif, et Virginie Boillet y va beaucoup plus franchement, dénonçant l'attitude cavalière de l'Inist, voire bordeline en ce qui concerne le respect du Code de la propriété intellectuelle...
Olivier Ertzscheid continue de creuser l'affaire avec l'aide de nombreux contributeurs et va ainsi de découverte en découverte... Il semblerait que la base HAL soit totalement reprise dans Refdoc, de même que pour d'autres bases comme Pubmed Central. Et on touche carrément à l'absurde lorsqu'il extrait de la base Refdoc des article promouvant le libre accès aux connaissances, par ailleurs consultables gratuitement, et même diffusés sans frais sur un site... de l'Inist ! On a également appris grâce à Lionel Maurel que les articles recensés dans Refdoc et vendus sous forme de fichier numérique sont agrémentés de DRM à la légalité douteuse. De quoi amener un peu plus d'eau au moulin des défenseurs de l'open access et du respect des droits d'auteurs et donner bon espoir de prendre l'avantage dans ce combat. Si en plus Olivier Ertzscheid réussi à obtenir le soutien d'un allié de poids... Il a en effet interpellé sur ce sujet le tout nouveau prix Nobel de physique, Serge Haroche, lui-même défenseur du libre accès aux résultats de la recherche scientifique publique et pionnier du dépôt des travaux en archives ouvertes.
Plus les jours passent, et plus l'affaire grossit. L'InistGate semble bien parti pour être le roman-feuilleton juridico-scientifique de la rentrée...
A lire également : Olivier Ertzsheid a publié sur Affordance une analyse du traitement de l'InistGate par la presse ("Lettre à l'Inist : des baffes et du buzz").
Et pour suivre l'affaire sur Twitter, le hashtag #InistGate