Vendredi 8 mars 2019 - Square de la laïcité à Auxerre
Hommage à Lucie Aubrac – Femme – Résistante – Enseignante
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la ville d’Auxerre a rendu un vibrant hommage à une femme d’exception : Lucie Aubrac.
Le sens de cette cérémonie était de rappeler l’engagement des femmes dans la Résistance, à travers le parcours de Lucie Aubrac et son engagement personnel dans l’évolution de la condition féminine et le combat pour les droits des femmes après-guerre.
C’est dans le square de la laïcité, ce lieu symbolique où s’affichent les portraits de grands républicains qui ont œuvré pour la défense des libertés, de la République et de la laïcité, que le portrait et la biographie de Lucie Aubrac ont été dévoilés, en présence de Monsieur Olivier Vallade, petit-fils de Lucie Aubrac, de Madame Isabelle Alonso, écrivaine et féministe, marraine de la Journée internationale des droits de la femme et des autorités préfectorales, municipales, civiles et militaires.
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C’est par la voix de Lucie Aubrac que débuta cette cérémonie empreinte de respect et d’émotion.
Source : Photo ville d'Auxerre
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La cérémonie d’hommage s’est accompagnée de nombreux morceaux musicaux symbolisant la vie de Lucie Aubrac :
- le chant des partisans, pour honorer la Résistante ;
- l’hymne à l’amour, pour honorer la femme, l’épouse et le couple qu’elle formait avec Raymond Aubrac, qu’elle fera évader à maintes reprises des prisons de la gestapo ;
- la Marseillaise, pour honorer la femme républicaine, pour honorer la citoyenne et le combat qu’elle mena pour la défense des libertés.
* Les prises de paroles lors de la cérémonie :
- Monsieur Guy Paris, premier adjoint au Maire d’Auxerre ;
- Madame Alix Barboux, directrice départementale de la cohésion sociale de l’Yonne, représentant Monsieur Patrice Latron, préfet de l’Yonne ;
- Madame Isabelle Alonso, écrivaine et féministe, marraine de la journée internationale des droits de la femme ;
- Monsieur Olivier Vallade, petit-fils de Lucie Aubrac, représentant la famille.
Intervention de Monsieur Guy Paris,
premier adjoint au maire de la ville d’Auxerre
Madame Alix Barboux, représentante du préfet,
Madame Isabelle Alonso, notre marraine de cette journée internationale des droits de la femme,
Monsieur Olivier Vallade, petit-fils de Lucie Aubrac,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les présidents et membres d’associations,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
C’est toujours un immense plaisir de nous retrouver ici, dans ce square presque intime, reposant, arboré, dédié à la laïcité, avec de grands hommes qui ont marqué nos valeurs fondamentales de Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité, un immense plaisir de nous retrouver en cette journée internationale des droits de la femme, pour rendre hommage ici, à une femme, une grande dame !
Que dire de plus après avoir entendu la biographie de Lucie Aubrac ?
Lucie Aubrac, femme parmi les femmes, est une de ces femmes remarquables qui s’est retrouvée à devoir s’adonner à des activités clandestines et de résistance pendant la guerre de 1940. Lorsque j’entends la lecture de ces faits héroïques qui ont animé de nombreuses personnes durant cette guerre, je suis à chaque fois admiratif de tels courages, et interrogatif : si aujourd’hui, de tels événements se produisaient, quelle serait notre capacité collective et individuelle à résister, à combattre ?
Avons-nous aujourd’hui en 2019, la même imprégnation du sens du mot LIBERTÉ et celui de LAÏCITÉ ?
Plusieurs événements récents, malheureusement, montrent que sont toujours présents la haine, l’antisémitisme, les nombreux comportements violents envers tel ou tel parce que différent par la couleur de peau, par ses origines, par son option religieuse, par sa sexualité. Tous ces comportements prouvent que le pire est toujours possible.
Le « Plus jamais ça !» n’est jamais gagné !
Alors, oui, encore d’avantage aujourd’hui qu’hier, il est important d’honorer cette femme, Lucie Aubrac, ici à Auxerre aux côtés de ces grands hommes, pour, comme cela a été dit par le président Jacques Chirac et rappelé il y a un instant, « garder vivante dans nos cœurs la flamme des luttes de la République pour la liberté ».
FEMME, RESISTANTE, ENSEIGNANTE, voilà un triptyque complexe et difficile, un combat permanent. Résistante, je l’ai évoqué, enseignante, c’est la transmission des SAVOIRS et aussi des VALEURS, que de responsabilités pour le devenir, femme, et en cette journée du 8 mars, comment ne pas être étonné qu’il faille encore revendiquer les droits de la femme ? Il n’y a que depuis quelques jours qu’un indicateur impose aux entreprises de mesurer et d’agir sur l’égalité professionnelle femme-homme ! Dans « Histoires de pionnières », Martine Fournier qui sera à la conférence à 18 h 30 dit (en parlant des femmes) : « Pendant des millénaires, elles ont été cantonnées au rôle d’épouse et de génitrice, dans le cadre d’une domination masculine qui instaurait une hiérarchie entre les deux sexes. Ce n’est que depuis deux siècles qu’elles ont commencé à s’émanciper de cette condition dans un mouvement social inédit dans l’histoire, qui a irrigué toute la planète et reste encore inachevé aujourd’hui. »
Monsieur Vallade, vous pouvez être fier d’être le petit-fils de cette grande dame que fut Lucie Aubrac, c’est un grand honneur que vous nous faites par votre présence en cette journée du 8 mars et je vous en remercie au nom de tous les élus ici présents et au nom du maire Guy Férez et de la Ville d’Auxerre.
Madame Alonso, merci d’être la marraine de cette journée du 8 mars, présente ce matin à cet hommage puis dans quelques instants actrice du dévoilement du portrait de Lucie Aubrac, présente à 18 h 30 à la table ronde sur le thème « Femmes en résistance d’hier et d’aujourd’hui ». Vous êtes native d’Auxerre, de parents réfugiés politiques espagnols, et je ne doute pas que votre émotion soit grande, ici dans ce square, face à celui qui rend hommage à vos parents, familles et amis espagnols.
Je vais conclure simplement par cette belle phrase, digne d’une femme, résistante et enseignante, qui figure sur l’invitation à cette cérémonie :
« Le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent » !
Guy Paris,
premier adjoint au maire d’Auxerre