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Du logement social au logement sociable

Article du numéro 456 - 15 janvier 2013

Idées

Résultat d'échanges entre chercheurs et praticiens, cet ouvrage appelle à redonner au logement social sa vocation d'origine : assurer l'effectivité du droit au logement pour tous. Cette mission est devenue difficile du fait des ruptures intervenues au cours des dernières décennies dans la vie collective.

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Crise des liens, crise des lieux, pour un logement social solidaire
Hervé Le Bras, Pierre Carli, édité chez L'Aube
Retrouvez des extraits de cet ouvrage sur www.lettreducadre.fr/comp-redac.html, complément rédactionnel n° 1020.


Résultat d'échanges entre chercheurs et praticiens, cet ouvrage appelle à redonner au logement social sa vocation d'origine : assurer l'effectivité du droit au logement pour tous. Cette mission est devenue difficile du fait des ruptures intervenues au cours des dernières décennies dans la vie collective. Trois d'entre elles sont déterminantes : les transformations de la famille (il faut 190 000 logements par an, rien que pour faire face à l'augmentation du nombre de ménages et à la diminution de leur taille) ; la précarisation du travail et le chômage de longue durée ; et l'inversion du cycle de vie quant au niveau de revenus (ce sont maintenant les jeunes qui sont le plus touchés par la pauvreté et peinent à accéder, entre autres, au logement).


Un modèle de logement social obsolète

Ces ruptures cumulées mettent à l'épreuve le modèle français de logement social, qui ne parvient plus ni à loger les plus pauvres, ni à accueillir les salariés auxquels le marché n'offre pas de réponse accessible. Les parcours résidentiels, dans lesquels le logement HLM n'était qu'un point de passage, sont aujourd'hui fortement compromis. Les locataires les plus touchés par la précarité y sont comme assignés à résidence ; et les mieux lotis, qui en d'autres temps auraient laissé leur place pour aller vers le secteur privé ou l'accession à la propriété, y restent, du fait de l'envolée des prix du marché. L'explication de ce blocage n'est pas tant l'insuffisance globale de construction que son inadéquation à la demande. D'abord, la construction de logement social ne se fait pas là où il faudrait : les trois quarts se réalisent hors zones tendues ! Et surtout, question cruciale mise en lumière par ce travail, l'offre locative globale est très discordante par rapport à la demande : il y a un trou dans l'offre entre le niveau de loyer HLM (jusqu'à 7 euros le mètre carré) et le niveau du marché (supérieur à 14 euros dans les zones tendues). De ce fait, les nombreux ménages dont la capacité contributive se situe dans cette fourchette 7-14 euros restent en HLM s'ils ont pu y entrer, ou adoptent des solutions qui les mettent, ou risquent de les mettre, en difficulté (budgets déséquilibrés, éloignement de la ville...).


Un pilotage de l'offre par les collectivités

Les auteurs proposent deux réponses à ce diagnostic. L'une relève d'une solidarité accrue entre locataires : le loyer variable en fonction du revenu, qui remettrait en cause la rente de situation dont bénéficient les ménages dont les revenus ont sensiblement augmenté depuis leur entrée en HLM. Cette formule dégagerait des ressources pour mieux répondre aux besoins des plus défavorisés, et elle favoriserait la mobilité entre parc public et parc privé dès lors que, pour les plus solvables, les niveaux de loyer se rapprocheraient. On en voit cependant les limites, à offre constante. C'est pourquoi les auteurs y ajoutent une proposition qui devrait permettre un pilotage de l'offre à la hauteur des enjeux : il s'agirait de doter les collectivités territoriales d'une véritable autonomie fiscale en matière de foncier et d'habitat, de manière à ce qu'elles puissent réguler finement, au plus près des besoins, des marchés que l'action publique n'influence aujourd'hui qu'à la marge. La proposition est particulièrement d'actualité, à l'heure d'un acte III qui peine à trouver son élan ! Elle s'inscrit dans une vision d'ensemble qui dépasse la seule question du logement pour s'élargir à l'habitat, en remettant au c½ur du métier les missions d'animation et d'ingénierie qu'exige aujourd'hui la préservation, ou la reconstruction, d'une « sociabilité d'immeuble et de quartier », pour que la mixité sociale devienne réalité.


 
 
 
 

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