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Guide des usages, du protocole et des relations publiques > Partie 8 Honneurs et hommages publics > I • Honneurs civils

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II • Honneurs militaires

Fiche pratique n° 17 L’esprit de transmission : le partenariat entre la ville de Puteaux et l’association nationale « Mémoires du Mont-Valérien »

 

A - Une charte pour l’avenir entre la ville de Puteaux et l’association nationale « Mémoires du Mont-Valérien »

 

Le 9 novembre 2015, Mme Joëlle Ceccaldi-Raynaud, maire de Puteaux, et Alain Faber, président de l’association nationale « Mémoires du Mont-Valérien », ont signé une charte de partenariat. Dans ce cadre, durant l’année 2016, les enfants des écoles ont pu visiter le Mont-Valérien.

Le Mont-Valérien est l’un des hauts lieux de la mémoire nationale, propriété de l’État, placé sous la responsabilité du ministère de la Défense (secrétariat général pour l’administration, direction de la mémoire, du patrimoine et des archives) et géré par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG). Monuments nationaux symbolisant un aspect des conflits contemporains, les hauts lieux de la mémoire nationale sont des lieux de cérémonies, de journées nationales commémoratives et des espaces de visites.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Mont-Valérien fut le principal site d’exécution de la région parisienne et de toute la zone occupée, avec plus de 1 000 personnes fusillées.

Issus de toutes les classes sociales, Français ou étrangers, les fusillés symbolisent l’union de la France dans le combat contre l’armée d’occupation durant la Seconde Guerre mondiale.

La plupart de ces martyrs, membres d’organisations clandestines, des réseaux ou mouvements de la Résistance, ont été condamnés à mort par les tribunaux militaires allemands. D’autres, victimes de la politique du « code des otages », ciblés comme des ennemis politiques et idéologiques par l’occupant, principalement des Juifs et des communistes, sont fusillés en représailles à des actes de la Résistance contre l’armée allemande.

 

B - Un habitant de Puteaux mort pour la France au Mont-Valérien

 

Une stèle au nom de Bernard Courtault (son portrait accompagné du fac-similé de sa lettre adressée à ses parents) se trouvant à la chapelle du Mont-Valérien a attiré l’attention des enfants. En effet, la sépulture identique à cette stèle est située au cimetière ancien de Puteaux.

 


 

Bernard Courtault est né le 22 janvier 1923 à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime).

Il demeurait au 43 rue Paul-Bert à Puteaux. Il y passa sa jeunesse, fut élève au lycée Paul-Langevin puis à l’École normale d’Alençon de 1939 à 1942.

Membre du groupe de la Résistance étudiante chrétienne du lycée Langevin, Bernard Courtault assurait le 12 juillet 1943 la protection d’André Gaudin, étudiant qui lança une grenade dans la salle du café de L’Hôtel de la Terrasse (XVIIe arr.), où une quarantaine de soldats allemands prenaient leur petit déjeuner. Lors des échanges de tirs, Bernard Courtault fut blessé. Emmené à l’hôpital de la Salpêtrière, il fut mis à la disposition des Allemands. Il comparut le 4 octobre 1943 devant le tribunal militaire XXI de la SS qui le condamna à mort pour « activité de franc-tireur ». Dans sa vingtième année, Bernard Courtault fut ainsi passé par les armes le 3 novembre 1943 au Mont-Valérien et inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).

Après la guerre, sa réinhumation eut lieu dans la tombe familiale de Puteaux, et son nom fut inscrit sur le monument aux martyrs de la Résistance de la ville. Une plaque commémorative fut apposée sur la façade du 43 rue Paul-Bert et sur son acte de naissance figure la mention « Mort pour la France ».

 



C - L’hommage de toute une ville

 

La famille de M. Bernard Courtault a pu être retrouvée suite à des recherches.

À ce titre, à l’invitation de Mme Joëlle Ceccaldi-Raynaud, maire de Puteaux, sa sœur Mme Jane Audoli-Courtault et son fils M. Jean-Philippe Audoli, son petit-fils et les neveux et nièces sont venus le mercredi 11 mai à 14 heures 30, dans le cadre d’un hommage à leur parent.

Élève d’Isaac Stern, Jean-Philippe Audoli est un violoniste de renommée internationale. Il a donné plus de 2 000 concerts sur tous les continents, enregistré 28 albums, obtenu 3 grands prix internationaux du disque, le prix du MIDEM, et reçu de nombreuses récompenses des principales revues musicales internationales.

Mme Jane Audoli-Courtault a pour sa part écrit un livre sur son frère intitulé Cette fois c’est fini, à 8 heures je serai fusillé… La courte vie et la fin dramatique de Bernard Courtault ont aussi inspiré une pièce de théâtre, Tribunal XXI.

Un hommage lui a été rendu, puis, dans la continuité du travail de devoir de mémoire, M. Alain Faber a remis les diplômes de la visite guidée du Mont-Valérien.

Bien entendu, M. Antoine Grande, directeur des hauts lieux de mémoires d’Ile-de-France, ainsi que M. Jean-Baptiste Romain, directeur de l’ONAC 92, étaient présents.

 

D - Le déroulé de la cérémonie

 

- Cimetière de Puteaux

14h15 : rassemblement des enfants et porte-drapeaux dans le cimetière.

Préparation de la haie d’honneur.

14h30 : arrivée de la famille devant le cimetière.

Accueil par Mme Anne-Marie Amsellem, Mme Josiane Abkariet, M. Pascal Moreau-Luchaire, élus de la ville.

Levée des couleurs sur le son de la cloche de Puteaux. En effet, au Mont-Valérien, les noms des fusillés sont gravés sur une cloche. À ce titre, un rappel symbolique a été effectué.

 


 

Puis la famille, en compagnie des élus et des porte-drapeaux, traverse la haie d’honneur pour rejoindre la sépulture. Les enfants ainsi que les élus et la famille se retrouveront sur l’allée centrale.

5 porte-drapeaux, un violoniste et 2 enfants se situeront à côté de la sépulture :

- les 5 porte-drapeaux se situeront de part et d’autre derrière la sépulture ;

- le violoniste et les deux enfants à côté de la sépulture.

Lecture de la lettre par deux enfants sur fond de violon.

 


 


Lettre de Bernard Courtault

 

« Mont-Valérien, 3 novembre 1943,

Mon très cher papa,

Cette fois, c’est fini. À huit heures je serai fusillé. Du courage mon petit papa. Le nom des Courtault s’éteint avec moi. Je n’ai pas peur de mourir, mais je crains pour vous que j’aime tant. Je te répète que j’ai été heureux pendant les 20 ans que j’ai vécus sur la Terre, et que tu y es pour beaucoup. Il ne faut pas regretter le passé, ta séparation d’avec maman. J’ai eu 2 foyers, avec chacun leur bonheur.

Je meurs en bon chrétien, je viens de communier. Priez pour mon âme, je vous en supplie, maintenant que mon corps disparaît. J’aurais tant voulu vivre, surtout pour vous et ma petite Janette, ma petite chérie, qui peut avoir besoin d’aide. Je la recommande à Colette.

Pardonne-moi tout le mal que j’ai pu vous causer. Je vais mourir en souriant, avec le sourire en coin « à la Courtault » que vous me connaissez.

Adieu Colette que j’aime tant, Lucette, Jeannette, Marraine, et toi-même très cher papa, que je chéris tendrement. Faites mes adieux à tous ceux qui m’aiment et que j’aime.

Ton fils affectueux

Bernard

Encore une fois, merci, mon cher papa, pour tout ce que tu as tenté pour moi. J’ai l’impression qu’on a été très sévère avec moi. Mais je mourrai bravement, sois-en assuré.

Rappelez mon souvenir de temps en temps à mon Janot. Je l’aimais tant. J’ai toujours été très bien traité par les soldats allemands et certains étaient vraiment des hommes d’une bonté et d’une charité exemplaires, comme il ferait bon en voir partout.

Encore une fois merci, adieu à toi et à tous

Bernard. »

 

Dépôt de gerbe : les enfants des écoles, puis la municipalité (la famille déposera également la couronne).

Minute de silence.

La Marseillaise.

Salut des porte-drapeaux.

 

- Salle du conseil municipal

L’ensemble des personnes se retrouvent dans la salle du conseil.

Violon par M. Jean-Philippe Audoli.

 


 

Discours du maire.

Remise de la médaille d’argent à la famille de M. Bernard Courtault.

 


 

Prise de parole de Mme Audoli-Courtault (remerciements).

Discours de M. Alain Faber et de M. Antoine Grande.

Remise des diplômes.

 


 

Ouverture du cocktail.

 

Conclusion

 

Gardons tous précieusement en mémoire les vers de Victor Hugo qui s’adaptent de façon remarquable à cette cérémonie d’hommage :

« Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie

Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.

Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.

Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère ;

Et, comme ferait une mère,

La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau ! »

 

Pour aller plus loin
La cérémonie en images : https://www.youtube.com/watch?v=wrfMtwtr_Kg
Le projet sur le site du Mont-Valérien :
http://www.mont-valerien.fr/apprendre/l-actualite/detail/actualite/le-mont-valerien-haut-lieu-de-la-memoire-nationale-et-la-municipalite-de-puteaux-rendent-hommag/


 

Nordine CHOUF

Directeur des relations publiques et du protocole de la ville de Puteaux

 

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