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Arts de la rue, cirque : l'affaire de la cité

Article du numéro 444 - 01 juin 2012

Culture

Les arts de la rue sont devenus une forme majeure d'expression artistiques dans nos villes. Mais la réussite de cette nouvelle forme d'expression artistique passe par une prise en compte de ses spécificités par nos collectivités.

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Le Cirque Plume, Rasposo, Romanès, AOC, les Nouveaux Nez, les Colporteurs... ou encore Royal de Luxe, Transe Express, 26 000 Couverts, Ilotopie, KompleXKapharnaüM, Générik Vapeur, Lieux publics... Peut-être connaissez-vous ces compagnies ou d'autres encore qui, lors de festivals ou d'événements, viennent planter leur chapiteau dans la cité ou investir les rues et les places de nos villes ou de nos villages, quand ce n'est pas une gare, un port ou un centre commercial...


Un secteur artistique d'une grande vitalité

Depuis les années soixante-dix, les arts de la rue et du cirque sont devenus un secteur artistique d'une grande vitalité, exprimant une vraie diversité de démarches artistiques (théâtre forain, déambulations, cirque de création) créant toujours la surprise grâce au plaisir du décalage que nous apportent ces artistes. Ainsi a-t-on assisté à une augmentation considérable des compagnies et des lieux de production. C'est notamment grâce à l'effort des collectivités qui assurent une grande part de leur budget que l'on compte aujourd'hui un millier d'artistes et compagnies d'arts de la rue et 450 pour le cirque, mais aussi 350 festivals, 70 lieux de résidence, 130 lieux de diffusion...
Progressivement et non sans mal, ces pratiques artistiques ont obtenu une reconnaissance institutionnelle au niveau national : une soixantaine de compagnies de cirque et d'arts de la rue sont conventionnées par le ministère de la Culture, qui a par ailleurs labellisé des lieux de production et de diffusion (neuf centres nationaux des arts de la rue et douze pôles nationaux des arts du cirque). Il a parallèlement mis en ½uvre ou soutenu des cursus de formation de haut niveau (Centre national des arts du cirque, Académie Fratellini, Formation avancée et itinérante des arts de la rue) ainsi que des qualifications professionnelles de formateurs (création en 2011 du diplôme d'État de professeur de cirque).
S'inscrivant dans l'espace public, les artistes de la rue et du cirque jouent de la ville (sa topographie, ses recoins, ses habitudes), en soulignent l'architecture et la bousculent parfois. Ils interpellent les habitants en sachant générer de l'échange, aiguiser leur sensibilité et renouveler leur regard, notamment ceux pour qui la distance symbolique aux équipements dédiés reste si grande qu'ils n'osent encore en pousser la porte.


Des contraintes spécifiques

Mais le fait de ne pas présenter son spectacle en salle, s'il permet de s'adresser à d'autres types de public, présente un certain nombre de contraintes, à commencer par les autorisations administratives. Pour le cirque, se pose la question du lieu d'implantation du chapiteau (la plus centrale et la plus calme possible !), son accessibilité en camion, le choix des points d'ancrage au sol sur un terrain plat, la mise à disposition de la puissance électrique nécessaire, la sécurité nocturne du lieu, le stationnement des caravanes... ; pour les arts de la rue, les questions de bruit, d'encombrement (fermeture de rues et de places de stationnement, mise en place de déviations) et des intempéries éventuelles. Sans compter la question de la liberté artistique qui peut être contrariée par la contrainte de l'ordre public, avec un degré de tolérance à la perturbation qui engage la responsabilité du maire.
La réussite de ces manifestations repose sur une bonne transversalité entre les services, car le programmateur ou le diffuseur (que ce soit le responsable du service culturel, le directeur d'une scène ou d'un festival), voire même la compagnie elle-même, doit travailler en symbiose avec les services techniques de la collectivité. Ces compagnies font souvent rêver les élus ; s'ils appuient leurs services et savent faire en sorte que leurs agents soient fiers du travail un peu particulier qui leur est demandé, c'est gagné. « D'accord un artiste, c'est un artiste... explique avec un brin d'humour Patrick Berthet, directeur du service Logistique/Événements de la ville d'Annecy (Haute-Savoie) qui accueille en juillet le festival d'arts de la rue Noctibules, de Bonlieu scène nationale... mais on travaille en confiance avec eux, c'est notre métier, on est là pour apporter toutes les solutions nécessaires pour qu'ils puissent s'installer correctement et régler les problèmes qui peuvent se poser. Les agents techniques que je recrute sont informés de certaines contraintes (horaires, intempéries, travail le week-end)... en tout état de cause, si c'est pour y aller à reculons, mieux vaut changer de métier ! ».


L'engagement de tous

À Auch (Gers), cela fait 25 ans que le festival est inscrit dans l'histoire de la ville et son audience est devenue internationale, conduisant l'État (dans le cadre d'un pôle d'excellence rurale) et les collectivités à construire le CIRC au c½ur de la ville à l'emplacement d'anciennes casernes, un équipement culturel à proximité duquel prendront place le Dôme de Gascogne (un chapiteau géant en dur) et un terrain « espace chapiteaux » (il sera inauguré aux alentours du 15 août). « Le festival, cela représente des heures supplémentaires pour les sept à huit agents concernés, mais ils sont conscients de l'intérêt de cette manifestation », soulignent Raymonde Bonaldo, chef du bureau de l'occupation de l'espace public et Patrick Cahuzac, chef du service Fêtes et cérémonies de la ville. « Dès le festival terminé, nous commençons à préparer le suivant avec l'équipe technique de CIRCA, une association loi 1901. On ne forme plus qu'une équipe, c'est un élément fédérateur, et il y a un retour sur investissement ».
La réussite des événements circassiens et d'arts de la rue résulte en définitive d'une solidarité élargie en faveur de l'enjeu culturel, qui passe par de l'engagement conjoint de toutes les parties concernées (compagnies, organisateur et divers services municipaux) pour relever le challenge consistant à être prêt quoi qu'il arrive le jour « J », afin que le spectacle ait lieu à la date et à l'heure prévue, quoi qu'il en soit !


Demandez le programme !

- Première sortie à Marseille du Porte-Folie, un immense camion-expo qui dresse le panorama des arts en espace public en Europe et en Méditerranée. Il accompagnera la 3e édition de La Folle Histoire, imaginée par Karwan, un répertoire de trois spectacles sur cinq communes du 9 au 23 juin dans le cadre de Saison 13, un dispositif du conseil général des Bouches-du-Rhône
- Le festival « Furies » à Châlons-en-Champagne (du 1er au 9 juin)
- Viva Cité, du 29 juin au 1er juillet à Sotteville-lès-Rouen
- La programmation Cirque, pendant le festival d'Avignon (sur l'Ile Piot) et « Villeneuve-en-scène », festival des théâtres itinérants à Villeneuve-lès-Avignon (18 au 22 juillet)
- Le festival des arts de la rue Chalon dans la rue, du 18 au 22 juillet
- Le festival La Route du Cirque à Nexon (Limousin), du 10 au 18 août
- Le Festival des Arts de la rue d'Aurillac, du 22 au 25 août
- Le Festival CIRCa à Auch, du 26 octobre au 4 novembre
- mais aussi de multiples manifestations à Marseille en 2013 dans le cadre de la prochaine Capitale européenne de la culture, (notamment Métamorphoses, un rendez-vous du centre européen de création « Lieux publics »).


Docdoc

Pour en savoir plus
Le magazine Stradda et le site de HorsLesMurs (www.horslesmurs.fr), le Centre national de ressources des arts de la rue et des arts du cirque. Dans la rubrique Conseil, retrouvez la Charte « Droit de cité pour le cirque », une banque d'expériences en ligne sur la politique de la ville et d'autres dossiers thématiques (l'accompagnement de la création, la diffusion et la médiation dans les arts de la rue). Ainsi qu'une médiathèque numérique, www.rueetcirque.fr, un moteur de recherche qui vous permet de retrouver (par compagnie, lieu ou discipline) des milliers d'articles, études, ouvrages, photos, affiches et vidéos.

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