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Les bureaux du Temps : 10 ans d'expérience

Article du numéro 415 - 01 février 2011

La lettre numérique

La première agence des Temps a vu le jour en 2001. Depuis, plusieurs territoires ont aussi ouvert leur Bureau. Regard sur l'expérience du précurseur, Poitiers, où l'on parle de culture, de déplacements, d'intergénérationnel ou de gardes d'enfants.

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En 10 ans, le Grand Poitiers mais aussi Strasbourg, Rennes, la Région Nord Pas de Calais, ont ouvert leur Bureau des Temps. Nantes, Reims, Toulouse, Marseille, Lille... devraient leur emboîter le pas. « Cette question préoccupe de plus en plus de villes grandes et moyennes, car une nouvelle génération d'élus s'intéresse à cette question de société » se réjouit Dominique Royoux, directeur du service recherche et développement de la Communauté d'agglomération de Poitiers, mais aussi directeur de la première agence du Temps en France, fondée par le Grand Poitiers, et président fondateur de l'association Tempo Territorial, créée il y a 3 ans.

Pour ce qui est du travail accompli à l'agence dans le Grand Poitiers, il assure : « En 10 ans, nous avons petit à petit investi chacune des politiques : le social, les déplacements, la culture... Elles intègrent à présent un regard sur le rythme des gens, professionnel et personnel ».


Une super politique sociale

Qui dit temps, dit espace... et naturellement la thématique des déplacements suscite régulièrement l'intervention de l'agence. Cela va de la création d'un arrêt de bus pour des salariés en insertion, à la réflexion avec les universités pour décaler le démarrage des cours afin de fluidifier la circulation, en passant par la discussion avec les entreprises qui imposent des horaires à leurs employés incompatibles avec leur vie de parents...

« On touche aux questions de société », commente Dominique Royoux. En terme d'innovation, l'agence peut s'enorgueillir d'avoir créé les guichets uniques de rentrée scolaire pour faciliter la vie des parents. Elle a aussi lancé un système de gardes d'enfants gratuites en direction des personnes ayant de faibles revenus (adhérentes du dispositif Bourse spectacles ou des Maisons de quartiers) et souhaitant assister à des spectacles ou des réunions des Maisons de quartiers).

En matière de culture, elle pousse à la diffusion de spectacles sur des horaires atypiques (entre midi et 2, vers 18h, 18h30). Son dernier chantier en cours : réfléchir sur le thème de l'intergénérationnel en particulier sur la cohabitation intergénérationnelle, en lien avec le groupe « âges de la vie » du Conseil de Développement Responsable. « On pourrait nous qualifier de super-politique sociale » conclut Dominique Royoux.


Un soutien politique bienvenu

L'agence du Grand Poitiers est organisée en trois pôles : observation des besoins des habitants, prospective et innovation sociale. Rattachée au service Prospective de Grand Poitiers, elle est un appui pour les Services de l'intercommunalité qui la sollicitent notamment pour son savoir faire « en matière d'observation des besoins des habitants », en particulier autour des questions de l'aménagement urbain.

Cependant, la plupart du temps, l'agence est bel et bien interventionniste, agitateur de pratiques, et donc des services. « Nous arrivons à convaincre nos partenaires et à faire accepter nos propositions d'ajustements, préalablement validés par des enquêtes et de la concertation des usagers...» assure Dominique Royoux. Mais il n'est pas anodin de noter que le bureau est largement soutenu politiquement au Grand Poitiers. Un groupe d'élus nommé Grand Poitiers/Temps (2 élus de chacune des communes de Grand Poitiers, volontaires) se réunit régulièrement. Ces élus ne sont pas forcément des élus communautaires, leurs compétences sont par ailleurs variées (action sociale, culture, famille, etc).


Une formation pour diriger un bureau des Temps ?

Mireille Terny, animatrice à l'agence des Temps du Grand Poitiers y travaille depuis sa création et même sa « pré-création » dans les années 98-99, où tout était encore informel et « où il nous a fallu beaucoup de pragmatisme et d'écoute de la population (ce qui reste toujours vrai) ». A sa connaissance, « il n'y a pas à ce jour de formations universitaires sur les politiques temporelles ; des sensibilisations, oui ». Du reste, le rôle de Mireille Terny est avant tout celui d'une chargée de mission, porteuse de projets et coordonnatrice de partenariats.

Cela étant, aujourd'hui l'association Tempo territorial, créée il y a 3 ans, est en mesure de proposer des formations aux élus et techniciens. Il est vrai que cette association a vocation à être un lieu de capitalisation et un centre de ressources sur les enjeux temporels, et à favoriser l'échange des bonnes pratiques, en termes d'organisation de la concertation, de sensibilisation et de communication, d'analyse méthodologique, de mise en œuvre d'actions concrètes...