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Un nouvel homo urbanus pour une nouvelle ville

Article du numéro 411 - 15 novembre 2010

Idées

Pour que les villes deviennent des lieux solidaires, écologiques et démocratiques, il convient d'abord de revenir aux fondements de l'urbanisme. C'est en philosophe et en observateur passionné que Thierry Paquot livre analyses et propositions. Une belle réflexion sur l'urbanisation des moeurs.

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L'urbanisme c'est notre affaire !
Thierry Paquot,
Éditions L'atalante, 2010

Pour que les villes deviennent des lieux solidaires, écologiques et démocratiques, il convient d'abord de revenir aux fondements de l'urbanisme. C'est en philosophe et en observateur passionné que Thierry Paquot livre analyses et propositions. Une belle réflexion sur l'urbanisation des m½urs.
L'urbanisme est, concrètement et disciplinairement, une matière. Et cette matière, qui entre naturellement parfois en fusion ou en ébullition, est en constante évolution, tant du point de vue des principes et des réalisations que de celui des outils et des opérateurs. Le retour aux sources et le détour par la philosophie permettent un peu d'ordre et de clarté pour un sujet qui n'est pas aussi aride et complexe qu'il en a l'air. Il nous concerne tous.


Rendre l'urbanisme aux urbains

Pour Thierry Paquot, éditeur de la revue Urbanisme, l'urbanisme est la manière démocratique d'agencer les activités des citadins dans le temps et dans l'espace, mais aussi « un art des relations et des combinaisons ». C'est également une discipline, avec profusion de définitions, qui déchaîne les passions des experts patentés mais pas celles des foules (alors qu'elles sont directement concernées). Pour rendre l'urbanisme aux urbains, en les débarrassant, entre autres, de l'ésotérisme des hommes et femmes de l'art, l'auteur produit un captivant tour d'horizon érudit des liens entre ville, démocratie et écologie.


Propositions et prescriptions

Afin de s'adapter aux attentes des habitants et aux évolutions du monde (aujourd'hui majoritairement urbain), l'urbanisme doit être « chronotopique », sensoriel et participatif. Il doit, d'abord, contribuer à mieux articuler les flux et les lieux, le temps et l'espace, les déplacements et les moments d'immobilité. L'urbanisme, à ces égards, contribue à la nécessaire révision des échelles de la démocratie (pour que l'on ne vote plus seulement dans les espaces où l'on ne fait que dormir). Il doit, ensuite, être pleinement humain. Il ne s'agit pas, en effet, seulement de respect des règlements, mais d'organisation des villes au diapason des cinq sens humains. La ville se voit, se touche, se respire, autant qu'elle s'écoute et se goûte. L'urbanisme, enfin, doit autoriser et développer la participation. La contestation, notamment de l'administration en place, peut permettre de vraiment faire vivre la participation, aujourd'hui engluée dans un arsenal de dispositions, laborieuses et, paradoxalement, bien méconnues du public.

Grand lecteur, également féru de cinéma, l'auteur nous invite, pour finir, à une utile et originale « promenade bibliographique » d'une quarantaine de pages, recensant les ouvrages qui l'ont nourri pour son livre.