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Au-delà du marché et de l'État, l'association

Article du numéro 397 - 15 mars 2010

Idées

C'est de l'association au sens générique que traite ici Jean-Louis Laville : associations, mutuelles, coopératives... Il en établit la généalogie au fil des siècles, il en confronte les usages d'un continent à l'autre.

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Politique de l'association,
Jean-Louis Laville, Éditions du Seuil
Retrouvez des extraits de cet ouvrage sur www.lettreducadre.fr/comp-redac.html, complément rédactionnel n° 956.

C'est de l'association au sens générique que traite ici Jean-Louis Laville : associations, mutuelles, coopératives... Il en établit la généalogie au fil des siècles, il en confronte les usages d'un continent à l'autre. Le principe de l'association apparaît alors dans toute sa portée : rien moins que l'une des trois manières qu'ont inventées les hommes pour coopérer, avec le marché et l'État.
Vis-à-vis de ceux-ci, sur lesquels le débat politique se focalise à l'excès, l'association peine à se voir reconnaître sa place. L'essor de l'État-providence l'avait marginalisée, les grandes machines publiques prenant le relais pour mettre en œuvre les solidarités qui lui incombaient auparavant. Aujourd'hui, c'est l'absorption par le marché triomphant qui la menace, remettant en cause son exclusivité dans ses domaines d'intervention traditionnels ou la condamnant à copier l'entreprise.


Un nouvel avenir

Pourtant, l'association n'a pas dit son dernier mot. La double crise qui affecte l'action publique et le marché pourrait, au contraire, lui ouvrir un nouvel avenir, en même temps qu'à la solidarité démocratique dont elle est le vecteur. Les services à la personne ont une place déterminante dans la nouvelle économie. Or, la transparence de l'information, l'absence de but lucratif, la capacité à personnaliser les prestations, propres à l'association, sont décisives pour gagner la confiance de l'usager. Les associations
devraient y trouver un avantage concurrentiel de premier ordre dans la confrontation aux services marchands et les bases d'une redécouverte de la communauté de destin qui les unit aux pouvoirs publics.
Action publique et associations ont partie liée depuis toujours et demain plus que jamais. Les institutions publiques gardent un rôle irremplaçable pour la collecte et l'allocation des ressources nécessaires aux besoins sociaux. En synergie, les associations sont mieux en mesure de personnaliser les réponses, d'ajuster les services aux situations concrètes et de faire bénéficier les usagers d'une certaine concurrence entre les offres.


Une relation à inventer

L'heure est à l'invention de nouvelles articulations entre pouvoirs publics et monde associatif. Il faut d'abord prêter attention aux dégâts que pourrait causer le recours inconsidéré à la commande publique. La mise en concurrence des associations dans une logique quasi-marchande est porteuse d'un appauvrissement mortifère de la relation des institutions publiques à leur environnement associatif. Ce mode de régulation accorde aux autorités publiques l'exclusivité de la connaissance des besoins et des réponses. Cette prétention à l'exclusivité n'est plus de mise dans notre société complexe et, si elle prévaut, conduira l'action publique dans l'impasse.
L'auteur propose les grandes lignes d'une tout autre relation à inventer : régulation conventionnée, coconstruction des politiques publiques, évaluation partagée au regard d'indicateurs de richesse collective pertinents...
Autant d'orientations aux antipodes de la réduction des acteurs sociaux au rang de prestataires aux ordres : les collectivités devraient d'autant mieux les accueillir qu'elles ont à se défendre de la même volonté de l'État de les cantonner dans la maîtrise d'œuvre.


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