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Grande-Synthe refuse les discriminations

Article du numéro 371 - 18 décembre 2008

Expériences

«Ils ont du talent, du courage, une formation. Chef d'entreprise, engagez-vous à les engager», c'est le slogan d'une récente campagne de communication de la ville de Grande-Synthe contre les discriminations à l'embauche. Un thème trop rarement traité par les villes et pourtant, une réalité forte.

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L'engagement des élus sur la prévention des discriminations et la promotion de l'égalité est très divers. Il se traduit parfois par des ­engagements écrits : Lyon et ­Tourcoing ont signé la charte de la ­diversité ; Boulogne a adopté la « Charte ville handicap » ou Grenoble la « Charte pour une ville citoyenne et accessible à tous ». Dans d'autres cas, les communes ont mis en place des moyens spécifiques : relais municipal de lutte contre les discriminations de Mulhouse par exemple. À Grande-Synthe (Pas-de-Calais), depuis la fin de l'été, la ville a pris le taureau par les cornes et consacré 25 000 euros à une démarche de communication.


Discrimination raciale et géographique

« Nous sommes partis d'un triste constat, confiait Damien Carême, le maire de la ville. Les jeunes Grand-Synthois sont victimes d'une discrimination raciale et géographique. » Sur 22 000 habitants, on compte ainsi 16 % de chômeurs. Parmi eux, 22 % ont moins de 25 ans. Or, 46 % des jeunes comptent un niveau BEP/CAP et 40 % ont un niveau équivalent ou supérieur au Bac. Seuls 12 % d'entre eux n'ont finalement aucune qualification. À la presse locale, le premier magistrat a cité l'exemple d'un ­ingénieur des Mines de Douai, Grand-Synthois d'origine maghrébine, qui a patienté quatre longues années pour trouver un emploi que ses camarades de promotion avaient trouvé de longue date... La municipalité entend donc changer les mentalités. « Ce n'est pas juste un peu de peinture sur la façade », confirme le maire.


Slogan choc

« Chefs d'entreprises... C'est mon bac ou mon look qui vous choque ? », « mon origine ou mon BTS qui vous refroidit ? » Pour interpeller les chefs d'entreprises sur les difficultés rencontrées par les jeunes Grand-Synthois à trouver un emploi, la ville a donc choisi une campagne de communication, basée sur un constat. Durant plusieurs jours par semaines, 80 affiches 4 x 3 ont donc répercuté sur le littoral l'un des quatre slogans réalisés avec le concours d'une agence de communication dunkerquoise, Marine Communication. Messages radio, achat d'espace et affichettes diffusées dans les lieux publics sont venus renforcer le dispositif. Cette campagne de communication, volontairement provocatrice, répondait également à un engagement électoral, la municipalité ayant fait de l'accès à l'emploi et de la lutte contre les discriminations ses priorités. Surtout, cette campagne s'inscrit en complément d'une action de longue ­haleine initiée par la ville en lien avec la Maison de l'initiative, laquelle a suivi 800 jeunes locaux en 2007. Parmi les acquis : Feu vert, l'école sociale a proposé à 32 jeunes un parcours complet « Code et conduite » ; 17 jeunes ont ­bénéficié des chantiers écoles avec formation et contrat de professionnalisation à la clef, la clause emploi dans les marchés publics a été appliquée sur trois chantiers emblématiques, bénéficiant à 46 jeunes depuis 2006. Et puis, au-delà de ces actions, des nombreuses manifestations (Forum emploi, Job ­direct, Rallye de la diversité), Grande-Synthe « s'emploie » à faire connaître ses actions de réussite éducative, son tissu associatif dense, sa politique ­culturelle ambitieuse ou son souci d'aménagement et de développement durables qui contribuent à son attractivité. n

Contact : Agnès Godefroid,
03 28 23 66 72,
a.godefroid@ville-grande-synthe.fr