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Article du numéro 370 - 01 décembre 2008
Colloques, salons, festivals, manifestations agricoles ou sportives, tout événement est par nature éphémère et génère des impacts sur l'environnement. Consommation de papier, transports, énergie, production de déchets... Comment réduire ces incidences, tout en réalisant des économies et en mettant en place une vraie politique de gestion durable ? Il ne suffit - presque - que de s'organiser... Tous les articles du numéro 370 |
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Ils ont les mains dans les déchets mais le sourire aux lèvres : Julien Perrier et Arthur Gagneux ont créé il y a trois ans Aremacs, association pour le respect de l'environnement lors des manifestations culturelles et sportives. Leur clientèle ? Des organisateurs de festivals, un soutien fidèle de l'Ademe et du conseil régional Rhône-Alpes, et depuis peu des collectivités. « Nous rapprochons les poubelles des gens » raconte malicieusement Julien. En fait, Aremacs organise de bout en bout la gestion des déchets sur des manifestations, du conseil au tri sélectif et la sensibilisation des publics.
Il y a des précurseurs, comme la région Poitou-Charentes, qui avec l'Ademe, a publié dès 2007 un guide des éco-manifestations. Il préconise toute une série d'actions en matière de transports, de déchets, d'énergie, d'achat ou de sensibilisation des publics. Mais les collectivités françaises sont encore à la traîne dans ce domaine. Responsabilité, réduction, sensibilisation : les diverses manifestations devraient être l'occasion de mettre en pratique le développement durable, tout en donnant quelques bonnes habitudes à chacun.
Un lieu de manifestation bien desservi par les transports en commun, en rase campagne comme en centre-ville et une politique incitative à les utiliser : c'est la base pour limiter l'utilisation de milliers de véhicules personnels. Les caractéristiques du bâtiment d'accueil (isolation, gestion des énergies, luminosité, confort visuel et acoustique...), même s'il est éphémère (chapiteau...), sont également importantes. Reste à organiser la collecte et le tri des déchets, à réaliser des stands et matériels d'exposition facilement démontables et réutilisables, à organiser une distribution raisonnée des supports de communication et à choisir des objets promotionnels utiles et durables, à réfléchir à la restauration, en bref à inscrire sa démarche dans la durée.
Aurélien Bernier, chargé des activités éco-responsables, région Poitou-Charentes
En quoi la région a-t-elle intérêt aux éco-événements ?
L'échelon régional est important pour produire une méthodologie, assurer une cohésion et une impulsion d'ensemble. Réaliser un guide régional par exemple a du sens. Nous souhaitons diffuser largement ces pratiques éco-responsables, pour que ces préconisations deviennent naturelles et s'appliquent à tous types d'événements.
Vos actions trouvent-elles des échos favorables ?
Oui, de plus en plus de structures prennent le relais, au niveau des territoires ruraux comme dans les villes. Pour généraliser les bonnes expériences, nous avons besoin de mettre les pratiques en commun, de partager les informations, d'échanger régulièrement, ce que nous commençons à mettre en place avec les territoires de Poitou-Charentes ou d'autres régions. Ensuite, ce sera aux relais locaux de s'impliquer plus fortement.
Contact : a.bernier@cr-poitou-charentes.fr
Ce panel d'actions étant assez conséquent, mieux vaut construire une démarche progressive mais continue. L'organisateur doit se fixer des objectifs préalables, puis évaluer les actions engagées à l'issue de la manifestation. La communication interne est un puissant facteur de réussite : tous les organisateurs, des dirigeants aux bénévoles doivent être informés et partager une vision commune de l'implication écologique. Quels seront les bénéfices ? Un temps d'avance sur la « concurrence », une meilleure image, une contribution à l'émergence de nouveaux marchés, des économies réelles, la certitude de transmettre des messages forts et incitatifs. Mieux vaut marquer les esprits que l'environnement, non ?
- Transports
Permettre l'utilisation des transports collectifs (train, bus, navettes...), du covoiturage, de la location de véhicules propres pour l'organisation...
- Déchets
Mettre en place le tri sélectif sur le lieu de la manifestation (verre, papiers, emballages plastiques et métalliques, déchets compostables) et s'assurer qu'il existe une organisation effective de la chaîne de récupération. Pour les salons, adopter des revêtements de sol réutilisables.
- Communication
Sensibiliser toutes les parties prenantes de l'organisation et le grand public. Dématérialiser la communication à destination de la presse et des partenaires (cédéroms, internet...). Travailler avec des imprimeurs éco labellisés, choisir des objets promotionnels durables.
- Énergie
Maîtriser les consommations d'énergie, privilégier les lieux naturellement lumineux, utiliser des ampoules basse consommation et les énergies renouvelables, installer des détecteurs de présence dans les toilettes...
- Eau
Privilégier l'eau du robinet, mettre en place des toilettes sèches, éviter les produits polluant le cycle de l'eau (privilégier les produits biodégradables et écolabellisés).
- Alimentation
Consommer local et de saison, et si possible bio et du commerce équitable. Acheter en gros, supprimer les portions individuelles, sources de déchets d'emballage, privilégier la vaisselle lavable.
Pour aller plus loin
Le guide des éco manifestations en Poitou-Charentes : http://www.poitou-charentes.fr , rubrique « environnement » puis « éco-manifestations ».
Sites
AREMACS : www.aremacs.com association des professionnels de l'événement : www.eco-evenement.org
Le site des agences de communication événementielle : http://www.anae.org/