La Lettre du cadre territorial

Le magazine des professionnels de la gestion territoriale.

Accueil > Magazines > Lettre du cadre

La Lettre du Cadre Territorial

Un magazine à destination des cadres de la filière administrative qui balaye l'ensemble des questions managériales et décrypte l'actualité dans les domaines RH, finances et juridiques sur un ton impertinent, engagé et incisif.

Ajouter au panier Vous abonner (voir tarif )
(Règlement par CB, chèque bancaire ou mandat administratif)

A partir de :

129 €

Festivals : les collectivités aux premières loges

Article du numéro 363 - 21 juillet 2008

Boîte à outils

A l'heure d'été fleurissent cinq à six festivals par jour en France. Coup de projecteurs sur ces acteurs du lien culturel et social, parfois moteurs des stratégies de développement local.

Envoyer cette page à un ami

Soyez le premier à rédiger un commentaire !

Tous les articles du numéro 363

Télécharger cet article en PDF

À l'heure d'été fleurissent cinq à six festivals par jour en France. Coup de projecteurs sur ces acteurs du lien culturel et social, parfois moteurs des stratégies de développement local.


Angélique Rosin-Atahias
angeliqueatahias@yahoo.fr


Cannes, Avignon, Deauville, Aurillac, Vienne, Angoulême... Pour chacune de ces villes, un festival qui a largement contribué à forger sa notoriété, la faire rayonner sur la scène nationale, voire internationale, drainer les foules consommatrices, attirer entreprises, promoteurs et investisseurs, surtout dans les années soixante-dix, à l'époque de la décentralisation... De quoi faire des envieuses parmi les collectivités, voisines ou plus éloignées, en mal d'identité partagée, en déficit d'image ou en quête de renommée et de retombées dans un contexte de concurrence emboîtée (au niveau local, régional, européen et national). « Depuis les années quatre-vingt-dix, les collectivités ont également réalisé qu'elles devaient aussi fédérer les habitants d'un territoire autour d'un projet, créer du lien social et intergénérationnel » analyse Bernard Merlino, directeur artistique, à l'initiative du Festival du film de comédie et d'humour.


Pari risqué ou formidable levier ?

400 festivals se volent la vedette de mai jusqu'en septembre pour prolonger la saison estivale et éviter que les hôtels, restaurants et commerces ne se vident à la fin août. Les retombées économiques directes ou indirectes sont indéniables. Selon une enquête menée par la CCI des Ardennes, lors de la 14e édition du Festival mondial des Théâtres de marionnettes (en 2006) 145 000 festivaliers se sont délestés de 2 millions d'euros, tout achat confondu, dont 1 million dépensé pour les repas. « Un festival peut être un formidable levier pour la notoriété d'une collectivité et générer des retombées à condition que le dossier soit bien ficelé avec l'ensemble des partenaires institutionnels et économiques. L'investissement en vaut le coup si le projet a du sens » souligne Bernard Merlino, qui a orchestré pendant plusieurs années le festival Berlioz à la Côte-Saint-André (Isère).


Economie, environnement, technologies:les nouvelles stars

« 25 à 30 % du budget du festival Berlioz profitent à l'économie du territoire : les festivaliers et les artistes font travailler les commerçants locaux. Le festival a également un impact social en offrant des missions et des emplois aux intermittents du spectacle et à la population, poursuit Bernard Merlino. Par ailleurs, une image diffusée aux 20 heures du journal télévisé, quelques minutes de passage dans une émission de radio ou de télé, ça n'a pas de prix ». Pour autant, que les choses soient claires : un festival, ça coûte cher et avant de foncer tête baissée dans un investissement lourd, il convient d'analyser finement le projet et de s'interroger sur ses réelles chances de succès : s'appuyer sur une particularité locale, éviter les copies de copies maintes fois revues et corrigées. Nouvelle tendance amorcée, les événements déclinés sur les thèmes liés à l'économie, l'environnement et le développement durable, les nouvelles technologies sont sous les feux des projecteurs. Demain, ils se partageront la scène et la vedette avec les festivals à vocation culturelle.


Magie et humour

Depuis 2003, Thouaré-sur-Loire organise le festival « Magie et Humour », unique dans le grand-ouest. Lors de sa sixième édition, avec huit artistes internationnaux reconnus dans leurs arts respectifs, il a reçu au cours des quatre représentations 1 732 spectateurs. Ce rendez-vous, seul festival de ce type en Loire-Atlantique, est maintenant reconnu par le monde de la magie pour son ­expertise. Un pas significatif a été franchi vers l'objectif que s'était donné la ville de Thouaré-sur-Loire de devenir un référent dans les spectacles de magie. Cette année, la ville organise un Festival « Off » gratuit, avec une série d'animations les jours précédant le gala. Le but est de faire découvrir et partager aux Thouaréens le monde de la magie.

 
Contact : Service culture, Tél. : 02 40 68 09 70


Chalon dans la rue

Depuis vingt ans, le festival Chalon dans la Rue prouve sa capacité à rassembler et à fédérer des publics hétérogènes autour de multiples créations artistiques. Durant quatre jours, la ville se transforme en une vaste scène pour des milliers de spectateurs. Chaque année, une vingtaine de compagnies sont programmées dans le « in » et plus de 130 dans le « off ». Au total, près de 1 000 artistes et 350 000 spectateurs se rendent sur le festival, qui attire aussi environ 600 professionnels : journalistes, directeurs de festivals, programmateurs, architectes, sociologues, scénographes... De nombreux partenaires institutionnels s'associent également à la manifestation : la ville de Chalon-sur-Saône, le Grand Chalon, le conseil général de Saône-et-Loire, le conseil régional de Bourgogne, le ministère de la Culture et la Communication, etc. « Incarnant un projet de territoire, Chalon dans la Rue est l'expression de cette ambition qui a permis à Chalon-sur-Saône, capitale culturelle, de s'affirmer comme la référence nationale et européenne des arts de la rue » explique Michel Allex, maire de Chalon-sur-Saône.


Contact : Chalon dans la Rue/L'Abattoir, Tél. : 03 85 90 94 70


Le festival de Fort-de-France

Conçu et organisé par le SERMAC, la vedette des festivals de la Martinique en est à sa 35e édition. Il se déroule dans diverses places de la capitale, épousant en l'accentuant la courbure caribéenne amorcée en 2005 dans le cadre de la coopération régionale culturelle.  Fort-de-France a à c½ur d'affirmer l'envergure caribéenne de cet événement, vecteur d'une offre culturelle et touristique, outil de valorisation de l'image de la Martinique dans la zone caraïbe. 110 000, c'est le nombre d'entrées enregistrées et réparties sur les divers sites du festival : Malecon, Atrium, Théâtre municipal, spectacles de quartiers et stade de Dillon.  Le budget de ce festival s'élève à 1 090 000 euros, financé par la ville de Fort-de-France à plus de 60 % - la participation la plus élevée de France pour un festival dépassant largement le cadre géographique et les intérêts de la ville.


Contact : SERMAC, Tél. : 05 96 71 66 25


"Les voix du Gaou"

« Les voix du Gaou », un festival musical organisé par la ville de Six-Fours, en partenariat avec le conseil général du Var, se déroule tous les ans à la mi-­juillet depuis 1997 sur la presqu'île du Gaou. Pour sa première édition, il avait accueilli 15 000 spectateurs, pour sa dixième en 2006, 300 000 personnes s'étaient déplacées pour assister au festival. Les artistes présents sont de plus en plus nombreux, nationaux et inter­nationaux. Ce festival est devenu l'un des plus ­importants de la région, grâce à son éclectisme : musiques du monde, ­variété française et ­internationale.  La scène, en plein air, est installée en bord de mer, à la pointe du Brusc, une langue de terre reliée au « continent » par un petit pont. Les spectateurs peuvent ainsi profiter du coucher de soleil tout en écoutant leurs morceaux préférés.


Contact : Valérie Cohen : 04 91 62 17 57


A découvrir

Les personnes ayant téléchargé cet article ont aussi téléchargé les articles suivants :